L'image couramment répandue concernant Pascal est celle d'un savant qui, touché par la grâce, abandonne la science pour la croyance. Cette vision a notamment été entretenue par la légende familiale dans le but de constituer une hagiographie (étude de la vie d'un saint) de l'auteur. Or, "Les Pensées" portent la marque d'un rapport au savoir nettement plus complexe.
Si celui-ci est souvent discrédité, le texte est cependant porteur d'une démarche empirique, scientifique, qui vise précisément à montrer les limites de la science et du savoir. Ainsi, on se demandera si, par la valeur ambigüe accordée au savoir humain qui révèle son essentielle vanité, l'auteur n'introduit pas sa subordination à une autre valeur, la croyance, qui la transcende sans la réfuter.
[...] La libido sciendi Le désir vain de savoir est d'ailleurs selon Saint-Augustin une marque de la concupiscence. Cette idée est reprise par Pascal, avec l'affrontement sans fin des dogmatistes et des pyrrhoniens dans le fragment 122, avec l'exemple des savants qui se tuent, seulement pour montrer qu'ils savent fragment 126, page 121. Il s'agit donc de chercher ailleurs la certitude: il faut dépasser le savoir et la raison par une autre valeur, celle du cœur écoutez Dieu page 114). III- La subordination du savoir à une autre valeur: la croyance Un nouveau savoir: la connaissance des limites de l'homme Reconnaître ses limites, savoir qu'il ne peut savoir et qu'il est misérable, Est-ce qui fait la grandeur de l'homme (fragment 107, 108). [...]
[...] C'est pourquoi la volonté de démontrer les rouages de la machine humaine est critiquée (fragment 77, Descartes inutile et incertain et pénible L'homme oscille donc entre méconnaissance et sotte science suffisante (fragment 77) car l'incertitude est la marque du savoir, qui n'est donc jamais acquis et révèle sa vanité. II- La vanité du savoir humain La raison trompeuse Les contrariétés humaines marquent l'inanité du savoir. La raison qui conduit au savoir échappe à son fondement même, la certitude. En effet, elle est impuissante selon la page 113, et personnifie la vanité, d'après le fragment 48. [...]
[...] Dans les Pensées, quelle est la valeur accordée par Pascal au savoir humain? L'image couramment répandue concernant Pascal est celle d'un savant qui, touché par la grâce, abandonne la science pour la croyance. Cette vision a notamment été entretenue par la légende familiale dans le but de constituer une hagiographie (étude de la vie d'un saint) de l'auteur. Or, les Pensées portent la marque d'un rapport au savoir nettement plus complexe: si celui-ci est souvent discrédité, le texte est cependant porteur d'une démarche empirique, scientifique, qui vise précisément à montrer les limites de la science et du savoir. [...]
[...] Ainsi, la démarche pascalienne vise à montrer les limites d'un savoir qu'elle ne récuse pourtant pas. C'est que le savoir, la raison, appartiennent à un ordre inférieur et relatif, si l'on considère l'absolu divin. L'homme ne peut rien connaître avec certitude, pas même l'existence de Dieu. C'est donc la recherche du savoir qui fait la grandeur tandis que l'illusion de sa possession reflète la misère et la vanité Bibliographie indicative Pensées Pascal, Blaise (1623-1662) / Pocket / impr L'accès aux "Pensées" de Pascal : colloque scientifique et pédagogique tenu à Clermont-Ferrand Klincksieck / 1993 Pascal, thématique des Pensées J. [...]
[...] La théorie des trois ordres L'homme est donc constitué de trois éléments: le corps, l'esprit, l'esprit et le cœur porteur de la foi. Les deux premiers sont subordonnés au troisième qui est au-dessus et non par contre (fragment 174). Le fragment 5 établit la distinction entre scio (je sais) et credo ( je crois) qui est supérieur. Mais la croyance ne relève pas de la certitude. Le Dieu caché Cette vérité est dissimulée à l'homme. En effet, la croyance n'est pas un savoir, mais une aspiration Via veritas fragment 130). C'Est-ce qui fait la valeur de la grâce. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture