La part du diable, précis de subversion postmoderne, part d'un constat : une révolte gronde. Silencieuse ou bruyante, la part d'ombre de notre monde resurgit, trop longtemps aseptisé par les vaines querelles d'école, intellectuelles et politiques caractérisant la claustration de l'intelligentsia.
Contre le savoir/pouvoir officiel qui se contente de délivrer des certificats de conformité, les terrorismes, l'absentéisme, les comportements étiquetés déviants par ce même pouvoir, semblent les reviviscences de cette part destructrice. Michel Maffesoli préconise à l'inverse des avocats du Bien – Etat, Contrat, Institutions, Individu, en somme tout ordre de classification rationnelle d'asepsie – une reconnaissance du Mal, de l'affect, des passions, de la libido sentiendi afin de l'intégrer non par l'adhésion – l'auteur ne justifie en aucuns cas l'excès – mais par la compréhension. « L'analyse n'a pas forcément à être critique. Il est, aussi, possible « d'être en phase », c'est à dire saisir, sentir justement, la charge affirmative qui meut une époque […] il est nécessaire d'élaborer une « pensée du ventre ». Ceci dans le but d'admettre et de ne pas laisser cette part submerger le social. Et sans fausse modestie l'auteur avoue : bien que longtemps évincées ou cantonnées dans quelques arts et poètes maudits, ces idées sont dans toutes les têtes. « Encore faut-il avoir le courage de les formuler »… et de reconnaître la part du diable. Les avocats du Bien étant légions : « Opportet haereses esse : il faut quelques avocats du diable ».
[...] Signes de cette intégration individuelle au collectif tribal, les transes techno, la mise en scène de la cruauté par le cinéma et le théâtre contemporain, l'ambiguïté métro sexuelle sont les contestations de l'étiquetage abusif d'une société de conventions. Chapitre 4 Pour être grand, sois entier : rien en toi n'exagère ou n'exclus. F. Pessoa. La duplicité de l'individu nous renvoie donc à la révolte contre la conception statique de l'individu. La rigidité sociale qu'imposent les responsables sociaux est ainsi prise pour un simulacre de représentation auquel le daimon de l'individu ne peut se résoudre. [...]
[...] Chapitre 1 Nicht'raus, sondern durch.“ C.G. JUNG. L'esprit animal touche chaque individu, c'est un fait. Dans une perspective méthodologique, ceci implique la mise en paroxysme, à l'instar du mal en caricature, en idéal-type comme pour révéler ce non-dit humain, du comportement de la personne. Il faut alors en passer par l'analyse du conflit. En effet, la «crise qui hante nos sociétés, et qui s'est récemment rappelé aux bons souvenirs des dirigeants de ce monde (World Trade Center, bioterrorisme, etc.) révèle la conscience des individus pour le paradoxe déviant. [...]
[...] "La Part du Diable (Précis de subversion postmoderne)" de Michel Maffesoli Présentation générale de l'auteur Officiant à la Sorbonne, Michel Maffesoli (né en 1944) poursuit depuis trente ans une analyse de la société contemporaine. Proche du courant sociologique allemand (sociologie compréhensive) et des logiques interactionnistes, il donne la part belle à l'acteur social qu'est l'individu ou plutôt, la personne dans sa vision du tout social. A l'étude sous l'œil du paradigme rationaliste, il oppose celle de l'imaginaire, du dionysiaque renaissant dans nos sociétés qualifiées de postmodernes. [...]
[...] Comme Marx disait des bourgeois : Ils n'ont pas de morale, mais ils se servent de la morale. Il en est de même aujourd'hui des instances médiatiques qui dramatisent l'animalité des jeunes de banlieues, par exemple, en péché en anarchie ».Et par là même, on constate un rejet constant, une dénégation de la mort comme source de l'existence (M. Foucault, La Volonté de savoir, 1976). Néanmoins cette dénégation a peu d'impact sur la sagesse populaire qui continue à reconnaître les entités du Bien et du Mal comme équivalente. [...]
[...] Maffesoli y voit une exigence de mobilité. En effet, la multiplication des échanges interindividuels dans nos sociétés atteste les révolutions sociétales Et d'en déduire que le travail n'est plus aujourd'hui une valeur essentielle, un instrument pour l'individu d'atteindre le bien S'y substitue alors la figure, plus complexe d'un Dionysos cher à l'auteur. Dieu grec du vin, du délice et de l'extase, hédonisme ambiant la métaphore souligne la mutation postmoderne qui se fait dans ce monde polycultrurel, anomique, prêt à intégrer cette part d'ombre. [...]
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