"Les individus ont des droits, et il est des choses qu'aucune personne, ni aucun groupe, ne peut leur faire (sans enfreindre leurs droits)" (Avant-propos, p.8) C'est ce que le philosophe libertarien américain, Nozick, affirme d'emblée et ce qu'il tente de démontrer par une double opposition, à la fois contre la théorie anarchiste et contre la thèse rawlsienne.
En effet, le pari de l'auteur est d'élaborer la conception d'un Etat minimal qui ne violerait pas les droits individuels, en d'autres termes, un Etat dont les fonctions se limiteraient à la protection contre le vol, la force et la fraude. Toute conception plus étendue de l'Etat, notamment par le biais de politiques distributives, est injuste. Selon Nozick, la véritable justice ne réside pas dans la justice distributive mais dans les échanges et les transferts volontaires entre individus.
L'argumentation de Nozick repose essentiellement sur une théorie du droit absolu à la propriété. Ce droit absolu s'étend de la propriété matérielle, à la propriété de soi-même, en passant par la propriété des droits-libertés. Un individualisme exacerbé émerge de cette argumentation et entre directement en contradiction avec le sujet rawlsien.
(...) Nozick prend pour point de départ l'état de nature tel qu'il est théorisé par Locke. Les hommes y sont libres et heureux. La seule limite à cette liberté est que nul ne doit léser autrui. Dans le cadre de cet état de nature, chacun est habilité à punir ceux qui enfreignent le droit de nature. Or, l'exécution personnelle de ses droits mène à des querelles (...)
[...] Nozick justifie cette conception de la propriété par la référence à Locke (p.218). Pour ce dernier, c'est le travail qui établit la propriété, la seule limite étant qu'il doit rester suffisamment en quantité et en qualité pour les autres (Deuxième traité du gouvernement civil). Dès lors, il y a une contradiction fondamentale entre l'approche collective des qualités naturelles de l'individu que préconise Rawls, et l'appréhension individualisée de l'autonomie des personnes. Nozick reproche à Rawls d'instrumentaliser l'individu pour le bien-être collectif, de le dépouiller de ses qualités naturelles (p.228 sq.). [...]
[...] La présence d'une association protectrice qui détient le monopole de la force empêche les indépendants de se rendre justice eux-mêmes sous peine de pénaliser les clients de l'agence dominante. Cette dernière est donc tenue de compenser cette limitation de leurs droits par le financement de leur protection (p.77 sq.). L'Etat minimal est né. La conception libertarienne de la justice et de l'individu Selon Nozick, c'est la situation initiale qui rend la situation d'arrivée juste par une sorte de transfert comme en témoigne l'exemple du basketteur Wilt Chamberlain. Le philosophe s'appuie sur le postulat d'une situation de départ juste. [...]
[...] Dans le cadre de cet état de nature, chacun est habilité à punir ceux qui enfreignent le droit de nature. Or, l'exécution personnelle de ses droits mène à des querelles (p.27 sq.). Nozick s'attache à montrer comment, dans cet état de nature, par un processus de main invisible les échanges commerciaux se multiplient entre les individus qui cherchent en même temps à obtenir protection et sécurité (p.36 sq.). C'est ainsi que se créent des associations de protections mutuelles. Très rapidement, une association se dégage des autres et domine le marché. [...]
[...] Selon Nozick, la véritable justice ne réside pas dans la justice distributive mais dans les échanges et les transferts volontaires entre individus. L'argumentation de Nozick repose essentiellement sur une théorie du droit absolu à la propriété. Ce droit absolu s'étend de la propriété matérielle, à la propriété de soi-même, en passant par la propriété des droits-libertés. Un individualisme exacerbé émerge de cette argumentation et entre directement en contradiction avec le sujet rawlsien. La genèse de l'État minimal où la nécessité de défendre et protéger la propriété privée. [...]
[...] Les biens et les talents d'un individu font partie intégrante de lui-même, il en est le suprême propriétaire. Toute atteinte à ses droits est par conséquent une atteinte à sa dignité. Utopie et État minimal L'Etat minimal recoupe l'ensemble des institutions requises pour la protection du libre-échange. C'est l'Etat qui protège contre la force, le vol et la fraude. L'Etat minimal se limite strictement à ses fonctions de veilleur de nuit Il reconnaît pleinement le droit de l'individu à l'autodétermination, et autorise chacun à expérimenter la forme de vie qui lui convient. [...]
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