A la différence de nombreux auteurs, Bachelard ne doute pas que toute philosophie détermine une philosophie des sciences contenant forcément une théorie de la connaissance.
Il a l'ambition dans ce livre d'introduire une épistémologie nouvelle, en phase avec la science contemporaine, mais néanmoins vigilante à l'endroit des préjugés, et des lois supposées éternelles qui depuis la théorie de la relativité d'Einstein bouleversent notre conception du monde. A la première page, Bachelard reprend une définition de Bouty concernant la science : « la science est un produit de l'esprit humain, produit conforme aux lois de notre pensée et adapté au monde extérieur ».
Bien sûr, comme Descartes, Bachelard donne une grande importance à l'expérimentation, à l'expérience (« l'expérience scientifique est ainsi une raison confirmée »), au raisonnement rigoureux et aux mathématiques : « il y a dans l'activité mathématique plus qu'une organisation formelle de schèmes et que toute idée pure est doublé d'une application mathématique, d'un exemple qui fait office de réalité » (p.8). Ensuite, il définit la véritable pensée scientifique qui, pour lui lie le complexe dans le simple, dit la loi à propos du fait, la règle à propos de l'exemple. (p.10). Cependant, Bachelard entend bien se différencier de la pensée de Descartes dont il doute (p.21), en établissant les critères d'une épistémologie non-cartésienne. (Chapitre VI).
Page 13, Bachelard introduit les principes d'une expérience bien faite à savoir qu'elle doit être notamment complète (ie émanant d'un projet étudié à partir d'une théorie achevée). De plus, il ne donne que très peu de place à l'intuition principalement dans les sciences physiques : « dans le règne des sciences physiques, il n'y a pas de place pour une intuition du phénomène qui désignerait d'un seul coup les fonctionnements du réel. ». Il ajoute que la science se doit de démontrer le réel et non de le montrer.
Son engagement se fait à la fois contre le réalisme qui accorde tout à l'expérience immédiate, et contre le rationalisme qui croit pouvoir tout déduire à partir de modes de pensée et de systèmes supposés éternels.
[...] Il veut également distinguer l'esprit scientifique régulier qui anime les laboratoires de l'esprit scientifique séculier qui trouve ses disciples dans le monde des philosophes. Selon J.M Besnier, "la leçon infligée aux philosophes est sévère : ils pêchent par excès de naïveté, véhiculent des concepts périmés, ils sont enclins à l'immobilisme et voudraient toujours résumer le nouveau à l'ancien". Conclusion C'est donc une épistémologie non-cartésienne qu'imposent les développements de la science au XXe siècle, et une condamnation de la doctrine des natures simples et absolues. [...]
[...] Il ajoute que la science se doit de démontrer le réel et non de le montrer. Son engagement se fait à la fois contre le réalisme qui accorde tout à l'expérience immédiate, et contre le rationalisme qui croit pouvoir tout déduire à partir de modes de pensée et de systèmes supposés éternels. Chapitre I : Les dilemmes de la philosophie géométrique Dans ce chapitre, Bachelard entend mettre en évidence le jeu dialectique qui a fondé le non-euclidisme, jeu qui revient à ouvrir le rationalisme et les conditions de la synthèse entre les différentes géométries. [...]
[...] La connaissance scientifique est une suite d'approximations. - Le Nouvel Esprit scientifique (1934) : Bachelard, réfléchissant sur les problèmes de la science contemporaine (relativité d'Einstein, mécanique non newtonienne), montre que les chemins de la découverte vont du théorique à l'expérimental - La Formation de l'esprit scientifique (1938): idée principale = il s'agit de «psychanalyser» l'esprit scientifique afin de le purifier. L'inconscient «désirant» a tendance à déformer le réel. Former un esprit scientifique, c'est apprendre à renoncer à l'affectivité, à séparer les intérêts qu'il porte spontanément à la vie et les intérêts, plus austères, qui sont ceux de la science objective. [...]
[...] Sur ce point, la science paraissait être une traduction immédiate de la réalité. C'est en fait la relativité qui a scindé encore la notion de masse prise sous la définition purement newtonienne : Elle a conduit à une distinction entre la masse longitudinale (masse calculée le long d'une trajectoire) et la masse transversale (masse calculée sur une normale à la trajectoire où influent les déformations). Cela inaugure donc selon Bachelard une nouvelle physique mathématique (une mécanique non-newtonienne) éloignée de la mécanique classique et somme toute simple. [...]
[...] "Le Déterminisme est pris tantôt comme un caractère fondamental du phénomène, tantôt comme la forme à priori de la connaissance objective". Il y a donc dans le déterminisme un choix, une mise à l'écart des phénomènes perturbants, pour que tout soit réductible aux propriétés mécaniques. Or selon Bachelard, la description objective, l'observation ne rend compte d'aucune régularité. Si l'on prend en considération l'ensemble des phénomènes, on constate qu'il n'y a pas de déterminisme et qu'il faut justement un travail sur l'irrégulier et sur l'indéterminisme. [...]
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