Dans le Vème partie de Par delà Bien et Mal, la plus fameuse de son œuvre, Nietzsche évoque les causes du « malaise » (ligne 51) des sociétés européennes dont il est le contemporain. L'auteur se pose, en effet, comme le témoin et le pourfendeur du nivellement inévitable de l'humanité par l'égalitarisme « effectivement réalisé (dans) l'Europe » (ligne 30) dans laquelle il vit. Tout va, selon lui, dans le sens d'une homogénéisation des sociétés européennes corrélée à une médiocrisation sociale et culturelle. Nietzsche perçoit, en effet, une marche « irrésistible » de l'Europe vers la démocratie, ce « régime représentatif »(ligne 49) qu'il conçoit comme la manifestation politique de « l'instinct grégaire d'obéissance ». En cela, la thèse que l'auteur s'attache à démontrer dans ce texte est que « l'instinct grégaire d'obéissance est celui qui s'hérite le mieux et qu'il se fortifie au détriment de l'art de commander ».(ligne 20). Dans quelle mesure l'idée d‘une égalité entre les hommes – héritée, selon Nietzsche, du christianisme et entretenue par « les Eglises » ou les « Etats » (ligne 2) – limite-t-elle l'évolution humaine ? En quoi ce texte contient-il la revendication d'une société « aristocratique » et élitiste fondée sur l'inégalité de valeur entre individus ? Après s'être intéressé tout d'abord à la conception nietzschéenne développée dans cet extrait des régimes représentatifs comme le fruit du néfaste instinct grégaire des hommes, il conviendra de mettre en avant la revendication d'une société aristocratique telle que l'entend l'auteur.
[...] Le bonheur visé, celui du plus grand nombre est vite considéré comme celui de la totalité, menaçant ainsi l'existence même de l'homme supérieur et rendant sa réussite improbable. Nietzsche voit dans la démocratie une idéologie du troupeau (l.1) qui cherche la sécurité et le bien-être, aux dépens de la supériorité intellectuelle, contre cette supériorité, c'est-à-dire en lui faisant la guerre. Elle entrave, en cela, le processus d'évolution de l'être humain (l.18). Le trait typique du goût démocratique est l'égalitarisme, qui peut être aussi appelé, selon l'auteur, ressentiment contre la grandeur, qui lutte contre tout ce qui veut s'élever, et considère que personne n'est mieux qu'un autre. [...]
[...] Le faible est, en revanche, celui qui préfère se dominer lui-même, dominer ses passions, ses instincts, au profit de qualités qui font de lui un être docile (l. 41) plutôt que d'exercer sa puissance vers le monde extérieur. Maître absolu et grand individu Selon Nietzsche, l'homme n'est pas un produit fini, mais en perpétuelle évolution (l.18) Il est encore en devenir. Ce devenir de l'homme peut être la décadence et mener au nihilisme : l'homme grégaire (l40) ne songera alors qu'à son confort et sera sans idéal. [...]
[...] Nietzsche, "Par-delà Bien et Mal", Vème partie (Paris, Gallimard, Œuvres philosophiques complètes, tome VIII, p et 111) Dans la Vème partie de Par delà Bien et Mal, la plus fameuse de son œuvre, Nietzsche évoque les causes du malaise (ligne 51) des sociétés européennes dont il est le contemporain. L'auteur se pose, en effet, comme le témoin et le pourfendeur du nivellement inévitable de l'humanité par l'égalitarisme effectivement réalisé (dans) l'Europe (ligne 30) dans laquelle il vit. Tout va, selon lui, dans le sens d'une homogénéisation des sociétés européennes corrélée à une médiocrisation sociale et culturelle. [...]
[...] Les hommes démocratiques grégaires dirait Nietzsche) sont, en effet, dominés par deux passions : celles de l'égalité et du bien-être. Ils sont prêts à s'abandonner à un pouvoir qui leur garantirait de satisfaire l'un et l'autre même au prix de l'abandon de la liberté. Dans un autre extrait de Par delà Bien et Mal, Nietzsche écrit que Ce à quoi (les hommes) tendent de toutes leurs forces, c'est le bonheur général des troupeaux sur le pâturage, avec la sécurité, le bien-être et l'allègement de l'existence pour tout le monde. [...]
[...] Ainsi, pour l'auteur, ce ne sont pas les forts qui oppriment les faibles, mais les faibles qui oppriment les forts. Les faibles sont les individus du ressentiment ils ont érigé des structures sociales basées sur l'instinct grégaire l'obéissance le renoncement de soi, ou bien encore la peur, dont la fonction est de triompher des valeurs individuelles et remarquables (l.57) des forts que sont le courage, la fierté ou bien encore la volonté. Le fort c'est-à-dire le chef l'homme indépendant (l.24) est en effet transformé en berger obligé à mettre sa force au service du troupeau. [...]
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