Commentaire de Nietzsche, Considérations inactuelles II, édition folio essais, page 107.
On aurait tendance à voir la notion nietzschéenne d'histoire monumentale, comme une notion encourageante et positive en tant qu'elle pousse à l'action et à la construction d'un futur. Pourtant, ce texte porte sur les dangers que l'histoire monumentale produit chez les hommes. L'idée de Nietzsche est que l'éventuelle omnipotence de l'histoire monumentale dénature l'histoire même : l'omnipotence de l'histoire monumentale n'est-elle pas, en effet, incompatible avec une vision proprement historique de la civilisation humaine ? Car, l'omnipotence de l'histoire monumentale pose un certain nombre de problèmes : ne risquerait-on pas, premièrement, de la confondre avec la fiction mythique ? La tension réside ici dans la coexistence de l'histoire monumentale et de la fiction mythique. Deuxièmement, comment conserver une vision historique de la civilisation humaine si la conception monumentale de l'histoire menace d'anéantir les autres types d'histoire ? Ici, la difficulté vient de l'improbable compatibilité entre l'histoire monumentale et les autres types d'histoires. Enfin, comment posséder une réelle vision historique de la civilisation humaine si l'histoire monumentale est artificielle ? La discordance provient de l'opposition entre l'authenticité de la réalité et la frivolité de l'artifice.
[...] Voilà pour le rappel des méfaits que l'histoire monumentale peut opérer parmi les hommes d'action et les puissants, qu'ils soient bons ou méchants. Mais quels ravages ne provoque-t-elle pas lorsqu'elle tombe entre les mains et au service des impuissants et des inactifs ! On aurait tendance à voir la notion nietzschéenne d'histoire monumentale, comme une notion encourageante et positive en tant qu'elle pousse à l'action et à la construction d'un futur. Pourtant, ce texte porte sur les dangers que l'histoire monumentale produit chez les hommes. [...]
[...] L'exemple dénonce la fausseté de l'histoire monumentale car il est impossible qu'un être humain ait une hanche en or. Au terme de ce second moment, Nietzsche, aura montré qu'une vision historique de l'humanité et une domination de la conception monumentale de l'histoire sont antinomiques. Cette antinomie est d'autant plus forte qu'on ne voit pas comment garder une vision réelle et réaliste de l'histoire humaine en présence de l'histoire monumentale, qui elle est artificielle et fausse. Le troisième moment commence à : l'histoire monumentale trompe par des analogies et s'étend jusqu'à la fin du texte. [...]
[...] Sans doute de galvaniser les actions des hommes, d'enflammer leurs passions de sorte qu'ils préfèrent l'illusion au réel, et que leurs multiples qualités (courage, enthousiasme) se changent en défauts (témérité, fanatisme). Ensuite, Nietzsche montre les conséquences que peut avoir une pratique de l'histoire monumentale. Il emploie un argument hypothétique pour expliquer l'inévitable chaos social et politique que provoque l'histoire monumentale. Cette déchéance aboutit à redonner de la force à l'histoire monumentale notamment par l'augmentation d'effets en soi Ainsi, l'histoire monumentale plonge son entourage dans une spirale de mal grâce à un rejet de l'enchaînement causal et un divorce de la réalité. [...]
[...] La tension réside ici dans la coexistence de l'histoire monumentale et de la fiction mythique. Deuxièmement, comment conserver une vision historique de la civilisation humaine si la conception monumentale de l'histoire menace d'anéantir les autres types d'histoire ? Ici, la difficulté vient de l'improbable compatibilité entre l'histoire monumentale et les autres types d'histoires. Enfin, comment posséder une réelle vision historique de la civilisation humaine si l'histoire monumentale est artificielle ? La discordance provient de l'opposition entre l'authenticité de la réalité et la frivolité de l'artifice. Le premier moment correspond à la première phrase. [...]
[...] Que signifie le rapprochement entre la libre invention poétique et l'histoire monumentale ? Elle signifie que l'histoire monumentale n'analyse plus les efforts des hommes puissants du passé qui ont dû agir dans un certain cadre de réalité, selon certaines contraintes matérielles. Désormais, l'histoire monumentale est libre de la réalité, elle échappe à la réalité, et ne se porte plus sur le réel. Nietzsche renforce la réalité de sa thèse en montrant que cette non- distinction entre l'histoire monumentale et la fiction mythique s'est déjà faite : il y a même des époques qui ne sont pas capables de distinguer entre un l'histoire monumentale et une fiction mythique La fausseté de la fiction se substitue à l'authenticité de l'histoire monumentale. [...]
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