La Généalogie de la morale est un ouvrage destiné à expliquer les origines de la morale. Il est polémique car il dénonce à la fois le christianisme. Il est divisé en trois parties :
- dans la première dissertation intitulée « Bon et méchant » « Bon et mauvais », Nietzsche montre la portée du christianisme dans la morale à travers les définitions de ces mots « bon », « mauvais », « méchant », dont il détermine l'origine la distinction entre des maîtres, nobles, puissants, et des faibles, pauvres, esclaves de ceux-ci. En outre, il montre de quelle manière le langage est véhicule de morale lui-même.
- dans la deuxième dissertation intitulée La « faute », la « mauvaise conscience » et ce qui leur ressemble, il établit le lien entre le sentiment de mauvaise conscience, de faute et l'origine d'une certaine cruauté entre les Hommes. Nietzsche prend de nouveau l'exemple de la religion comme cause de la mauvaise conscience.
- enfin, dans la dernière dissertation Que signifient les idéaux ascétiques ?, un idéal ascétique est une transformation du ressentiment en mauvaise conscience et culpabilité, en tant que cette transformation a pour but l'intériorisation et l'idéalisation de sa souffrance, selon Nietzsche, une négation de la vie.
[...] Nietzsche revient donc au lien entre la faute et les dettes, par l'exemple du créancier et de son débiteur, dont il va se servir pour établir le lien entre celui qui promet et celui à qui il a promis. Dans le cas où le débiteur ne peut plus payer, c'est-à-dire lorsqu'il a commis une faute, on accorde au créancier une satisfaction, pour le rembourser le dommage causé, de faire du mal pour le plaisir de le faire On retrouve donc le droit des maîtres, des supérieurs sur les inférieurs. Nietzsche va opérer une condamnation de ce type de pratiques. En effet, comment la souffrance peut elle être une compensation à des dettes ? [...]
[...] Nietzsche procède donc à l'analyse de la religion chrétienne présente jusque dans les caractères de l'homme. A l'antithèse de Dieu, il y a le Diable, qui correspond à l'interdit que l'Homme s'est fixé : à lui-même, à la nature, à la spontanéité, à la réalité de son être (22). C'est donc une réelle volonté de l'homme, selon Nietzsche, de se sentir coupable, de se penser comme châtié et d'ériger un idéal : Dieu. Enfin, il écrit que les Grecs ont utilisé les dieux pour écarter l'idée de mauvaise conscience et ce par une certaine culpabilité des dieux eux- mêmes, à justifier le mal. [...]
[...] C'est ce qu'il nomme une vérité humaine Nietzsche vise à souligner le caractère ancien de la cruauté, éminemment inscrit dans la culture. Mais comme il le montre, l'homme justifie ce spectacle de souffrance par l'intervention de dieux, qui ne voudraient pas manquer ce spectacle de douleur. Ici encore, Nietzsche dénonce la religion comme justification de châtiments, de torture. Dans la société, il a de tout temps existe un rapport du créancier au débiteur. Mais celui qui viole le contrat, promesse signée, se retrouve face à la communauté en faute. [...]
[...] On retrouve aussi cette même racine en anglais good et godlike Ensuite, Nietzsche montre que la distinction pur et impur est en relation directe avec bon et mauvais L'homme pur était à l'origine quelqu'un de propre et qui ne fréquente pas les femmes malpropres du bas peuple en ceci le mot pur avait déjà une certaine connotation morale. pur et impur servait à distinguer les différentes couches sociales et a donné lieu au rapprochement pur et bon pour les nobles, personnes aisées et puissantes, et impur et mauvais pour le bas peuple, faible et pauvre. Par la suite, il en vient à une réelle critique de la religion et des prêtres. [...]
[...] Car, pour Nietzsche, l'oubli est nécessaire, pour aller de l'avant, et accéder à quelque chose de nouveau. Mais dans nos sociétés, l'homme s'est lui-même contraint à ne pas oublier, et d'avoir cette faculté opposée, à savoir la mémoire, inculquée par la force, la violence : on peut penser aux tortures, à l'apprentissage. Après cela, il montre que c'est la mémoire, qui rend capable l'Homme de promette. L'Homme a du, par la pensée d'un rapport de causalité, devenir prévisible, régulier, nécessaire pour ainsi pouvoir se penser en tant qu'avenir. [...]
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