Achille, fils unique de Pélée, roi de Phthie en Thessalie, et de la Nymphe Thétis fut le plus grand des héros grecs.
Son enfance devait le prédestiner à accomplir de grandes choses. Quand il vint au monde, sa mère voulut le rendre immortel. Pour cela, elle décida de le tremper dans l'eau magique du Styx, le fleuve des enfers en le tenant par le talon, ne lui laissant qu'un point de fragilité. L'éducation d'Achille fut confiée au centaure Chiron. Il apprendra ainsi la sagesse et l'art de combattre. Mais Chiron lui enseignera également la chasse, le dressage des chevaux, la médecine et la musique.
Ulysse apprit le destin d'Achille grâce à un devin, qui lui révéla que la présence du jeune homme serait nécessaire aux armées grecques pour remporter la victoire contre Troie. Il retrouva Achille, caché par sa mère et le persuada de partir avec lui au combat. Malgré les avertissements de Téthis, Achille fit donc le choix d'une vie courte et brillante plutôt que d'une vie longue mais obscure. Il mourra au combat et donnera ainsi naissance au « mythe de la Belle mort d'Achille », qui le fera à jamais héros. Ces nombreux exploits furent narrés par Homère dans l'Iliade, qui relate la dixième année de la guerre de Troie. L'auteur contribua ainsi au renforcement du mythe.
C'est sur ce mythe que se penche Eric DESMONS, professeur en université, dans le paragraphe donné à étudier et qui est tiré de son oeuvre : « Mourir pour des idées ». Mais avant de débuter ce commentaire, il est intéressant de donner une définition concrète du terme « mythe » : le mythe est un récit populaire ou littéraire mettant en scène des êtres surhumains et des actions imaginaires. Y sont souvent transposés des évènements historiques, réels ou souhaités, dans lesquels se projettent certains complexes individuels ou certaines structures sous-jacentes des rapports familiaux et sociaux.
[...] Bien sûr la mort reste une idée dure à accepter pour l'homme. La cité l'a donc glorifiée, en a fait l'apogée de l'héroïsme et y a lié une promesse d'immortalité et de gloire éternelle. Elle a ainsi caché le sens concret de la mort, qui est le départ physique du monde terrestre derrière l'ensemble de ces promesses. De plus, le soldat, en connaissant cette mort, apporte la preuve ultime de son dévouement à sa cité, de son courage de combattant et du sacrifice de sa jeunesse. [...]
[...] La jeunesse est l'apogée de la beauté du corps humain et de sa force. Seules la jeunesse et sa beauté qui expriment le plus haut degré de perfection du corps supportent le sacrifice sanglant en appelant les louanges Une mort ne peut être belle si son principal acteur est vieux c'est-à-dire laid. Le vieillard ne peut connaître qu'une mort lamentable au combat et offrir le spectacle d'une laideur désolante presque obscène ira jusqu'à dire l'auteur. Mourir vieux au combat relève de la bêtise, puisque le vieillard n'a su comprendre le sens de la belle mort et qu'il se sacrifie ainsi pour rien. [...]
[...] De ces éléments ressort l'avantage final regroupant tous les précédents. En gagnant la lutte contre le temps, l'oubli, la vieillesse, il remporte une quote-part d'immortalité Il accède ainsi au privilège des Dieux, au rêve auquel aspire chaque homme. Quote-part d'immortalité seulement, car cette immortalité reste seulement virtuelle et non physique. Finalement, la belle mort destine à l'homme les remèdes aux angoisses de la condition humaine lui promettant tout ce à quoi il aspire au plus profond de lui-même. Achille et les conditions de la gloire perpétuelle À tous les avantages cités précédemment, seule une belle mort peut donner l'accès. [...]
[...] Par la référence au royaume d'Hadès et à ses caractéristiques, l'auteur lie ainsi à nouveau à la mort l'oubli, l'anonymat et l'errance et toute l'angoisse humaine qui accompagne ces trois craintes. Or la belle mort d'Achille lui permet d'échapper au royaume d'Hadès, donc à cette mort commune. Son visage gardera un nom, son existence aura eu un sens, et il n'erra pas sans buts. Lui seront rendues accessibles les îles des Bienheureux ou l'Élysée, lieu des enfers où les âmes vertueuses pouvaient goûter à un repos parfait après leur mort. [...]
[...] De même, affirmer qu'Achille s'est toujours battu pour défendre sa patrie serait également faux. Ainsi, c'est pour venger son petit-cousin Patrocle, qu'il adorait depuis sa plus tendre enfance, qu'Achille tua Hector, le chef des Troyens, responsable de la mort de son ami. Ce fut donc un sentiment de vengeance et non patriotique qui anima son geste. Surtout que précédemment à cet acte, il avait décidé de ne plus prendre part au combat suite à un chagrin d'amour. C'est donc un héros en proie avec ses passions que l'on découvre dans le personnage d'Achille, plutôt qu'un homme dévoué à sa cité. [...]
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