Né en 1951 en Grande-Bretagne où il passe son enfance, David Held vit ensuite en France, en Allemagne et aux Etats-Unis. Il tient aujourd'hui régulièrement des conférences sur la démocratie, la justice internationale et la globalisation. S'intéressant principalement à une démocratie repensée à des niveaux transnationaux et internationaux, ainsi qu'à l'étude de la globalisation et de la gouvernance globale, il écrit à la fois sur la théorie politique et sur des dimensions plus empiriques. Ses travaux sont aujourd'hui des classiques pour les étudiants, en particulier dans les universités américaines. Il a également fondé Polity, importante source de publication pour les sciences sociales. Political Theory and the Modern State, 1989, et Cosmopolitan Democracy : an Agenda for a New World Order, coécrit avec D. Archibugi, 1995, sont parmi ses livres les plus connus d'une longue bibliographie
Le but de ce livre est double: décrire, retracer et expliciter les successifs et différents modèles de démocratie, d'un point de vue historique et philosophique ; tout en les critiquant afin de comprendre finalement ce que doit être la démocratie aujourd'hui. Pour cela, David Held découpe son essai en trois parties, respectivement intitulées : Classic Models, Contemporary Variants, et Concluding Reflections, ce qui correspond à un découpage historique. Afin de respecter la logique interne de sa thèse, j'expliquerai et critiquerai son ouvrage linéairement.
[...] La notion de souveraineté populaire serait inutile et dangereuse. S'appuyant sur les travaux de Gustave Le Bon, il tient l'électorat pour faible et intellectuellement incapable de toute décision rationnelle, comme l'avait fait Weber, estimant que même l'éducation serait insuffisante. Sur la question du socialisme, il s'écarte pourtant de la position weberienne. Refusant la lutte des classe, il pense pourtant que le socialisme peut être compatible avec le capitalisme, approuvant la planification, avec sa bureaucratie base du management moderne, rationalise et experte. [...]
[...] La démocratie directe n'est en effet possible que pour des cités (italiennes médiévales), certaines villes (des Etats-Unis), des groupes sociaux (professeurs des universités). Weber introduit une notion essentielle qui permet de définir un Etat moderne : celui de violence légitime. En effet, l'Etat détient le monopole de la violence légitime et sa légitimité provient de la légalité de ce monopole temporaire. Quand au rapport entre Etat moderne et capitalisme, Weber soutient que c'est l'Etat qui précède et aide le capitalisme, et non l'inverse. [...]
[...] S'il apparaît clairement comme un penseur social-démocrate, il décrit les théories de toutes couleurs politiques. On peut pourtant regretter que dans sa dernière partie, il ne s'intéresse nullement aux pays en voie de développement et à la façon dont la démocratie telle qu'il la pense pourrait ou non s'y appliquer. Autre regret : on peut comprendre qu'il lui soit impossible de passer en revue tous les auteurs et philosophes, mais il aurait du expliquer plus en détail ses critères de sélection. [...]
[...] Née des débats internes à la gauche, la Nouvelle Gauche avec ses influences rousseauistes, libertaires et pluralistes, propose une théorie inverse, qu'elle appelle participatory democracy Les trois principaux penseurs sont Pateman MacPherson et Poulantzas Examinant les libertés réelle, ils constatent que les classes, le sexe ou la race induisent des différences substantielles, montrant l'échec des libéraux. Poulantzas propose d'ouvrir le Parlement, la bureaucratie et les partis au peuple, corroborant la pensée de MacPherson qui revendique une plus grande participation des citoyens. Ainsi une démocratie plus participative permettra le développement humain et l'efficacité politique. Pourtant, Held soulève des questions troublantes remettant en cause cette théorie : peut-être les gens n'ont-ils pas envie de participer à la démocratie ? Peut-être leur vision d'un pouvoir démocratique toujours sage est-elle erronée ? [...]
[...] S'il y en avait plus, les conflits seraient plus nombreux. Ils vont même jusqu'à penser que ceci montre une confiance dans les dirigeants ! l'apathie politique peut refléter la bonne santé d'une démocratie Lipset,1963. Les pluralistes veulent montrer que si un régime survit longtemps ou si les citoyens sont fiers de leurs pays cela prouve qu'il est viable. Les contre-exemples abondent, nul n'est besoin de les énumérer ici pour démonter la théorie d'Almond et Verba dans The Civic Culture Les pluralistes ont oublié de montrer les dissymétries de pouvoir entre les groupes sociaux, leur grand nombre les empêchent d'être influent, et cette vision est extraordinairement naïve. [...]
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