Ce droit inconditionnel en premier lieu, s'est peu à peu transformé en pouvoir d' « exposer la vie » sous condition d'être menacé. Il est donc devenu un droit indirect nécessitant une justification et ainsi dissymétrique : le droit sur la vie s'est exercé par le droit sur la mort.
Ainsi, le droit de vie et de mort est devenu le droit de laisser vivre, ou de faire mourir.
Le pouvoir s'est alors exercé par un droit de prise.
Aujourd'hui, le pouvoir ne s'exerce plus seulement comme « prélèvement » mais se voit attribuer de nouvelles fonctions. Le pouvoir est également destiné à produire des forces et à les ordonner. La gestion du droit a pour fonction d'assurer la vie du corps social.
Aujourd'hui, le pouvoir de mort est complémentaire du pouvoir qui s'exerce plus ou moins sur la vie.
Ex : la mort absolue est une question de survie, de stratégie étatique. Il faut tuer pour pouvoir vivre.
Ex : Dans le cas de la peine de mort, il s'agit de tuer légitiment ceux qui sont un danger biologique pour les autres.
Alors qu'il s'agissait de laisser vivre ou faire mourir, il s'agit aujourd'hui de faire mourir ou rejeter dans la mort. La mort est aujourd'hui une des limites du pouvoir, alors que la vie représente, à l'inverse, la prise du pouvoir.
Ex : le suicide autrefois considéré comme un crime est aujourd'hui un fait social (Durkheim, 1897), un droit privé et individuel de mourir.
[...] La prise en charge de la vie par le pouvoir a nécessité la mise en place de mécanismes régulateurs, correctifs, continus, distribuant le vivant dans un domaine de valeur et d'utilité Pour cela, le pouvoir a à qualifier, mesurer, apprécier, hiérarchiser Ainsi la norme prend tout son pouvoir. La loi fonctionne alors toujours plus comme une norme. Preuve en est l'apparition des Codes législatifs et réglementaires. Ce sont là les formes qui rendent acceptable un pouvoir essentiellement normalisateur Les grandes luttes du siècle passé (révolution française, renversement de la monarchie) ne se font plus aujourd'hui contre le pouvoir en place, mais pour la vie. [...]
[...] Ce cercle vertueux a ainsi donné lieu à l'apparition de la gestion des populations et des ressources. Pour la première fois dans l'histoire, le biologique se réfléchit dans le politique. La vie n'est alors plus une question de fatalité mais passe par le champ de contrôle du savoir et d'intervention du pouvoir. L'exercice du pouvoir ne consiste plus en une prise sur le sujet de droit et sa mort mais sur l'être vivant et sa vie. Bio-histoire et bio-politique La bio-histoire est l'histoire des pressions par lesquelles les mouvements de la vie et les processus de l'histoire interfèrent La bio-politique est ce qui fait entrer la vie et ses mécanismes dans le domaine des calculs explicites et fait du pouvoir savoir un agent de transformation de la vie humaine Enfin, le seuil de modernité biologique d'une société est le moment où l'espèce entre comme enjeu dans ses propres stratégies politiques. [...]
[...] Ainsi, le droit de vie et de mort est devenu le droit de laisser vivre, ou de faire mourir. Le pouvoir s'est alors exercé par un droit de prise. Aujourd'hui, le pouvoir ne s'exerce plus seulement comme prélèvement mais se voit attribuer de nouvelles fonctions. Le pouvoir est également destiné à produire des forces et à les ordonner. La gestion du droit a pour fonction d'assurer la vie du corps social. Aujourd'hui, le pouvoir de mort est complémentaire du pouvoir qui s'exerce plus ou moins sur la vie. [...]
[...] Ils sont assurés par une série d'interventions et de contrôles régulateurs caractérisés par une une biopolitique de la population Les disciplines du corps et les mécanismes de régulation de la population sont les deux pôles de l'organisation du pouvoir sur la vie. Le pouvoir s'investi d'une technologie à double faces : anatomique/biologique, individualisante/spécifiante. C'est la rencontre de la performance du corps et des processus de la vie. La plus haute fonction du pouvoir n'est plus celle de tuer mais d'investir la vie par une administration des corps et une gestion calculatrice de la vie. [...]
[...] On parle souvent de rationalité classique ou de seconde philosophie des Lumières. Foucault parle d' épistémé classique (l'épistémé est l' ensemble des rapports qui à une époque donnée lie les discours scientifiques entre eux époque qu'il caractérise par la recherche d'une méthode d'analyse universelle, vers une représentation d'un tableau général reflétant l'ordre du monde La naissance du bio-pouvoir Avec L'Age classique se développe ce que Foucault nomme le bio-pouvoir La spécificité de cette nouvelle forme de pouvoir est sa double dimension : l'assujettissement des corps et le contrôle des populations. [...]
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