Fiche de lecture de l'ouvrage L'Oeil et l'esprit du philosophe Merleau-Ponty.Il y expose sa théorie de la fonction métaphysique de la peinture.
[...] Comme la vision se fait depuis mon corps qui lui-même appartient au monde, on peut dire qu'elle à la fois mon action et un évènement du monde. Ce que je vois est tout autant dans mes yeux que dans le monde : « la vision est métamorphose des choses mêmes en leur vision, la double appartenance au grand monde et à un petit monde privé » ; « la même chose est là-bas au cœur du monde et ici au cœur de la vision, selon une similitude efficace, qui est parente, genèse, métamorphose de l'être en sa vision » Ce que je vois est à ma portée, ou du moins à la portée de mon regard « Le monde visible et celui de mes projets moteurs sont des parties totales du même Etre. [...]
[...] Paradoxe : « le monde est ce que nous voyons, et, pourtant, il nous faut apprendre à le voir » Ce qui est frappant lorsqu'on contemple l'œuvre est le sentiment d'un présent toujours actuel : rien ne permet de dater la scène et de l'ancrer dans un certain temps + aucun signe de présence humaine montagne intemporelle Etude du tableau : Tableau formé par des tâches de couleurs et les relations qu'elles entretiennent Trois bandes superposées sur un même plan forment un tout qui naît de leur relation La bande du milieu ne prend du sens que lorsqu'elle est mise en relation avec le reste du tableau : elle joue le rôle de médiation entre l'horizontalité de la première bande et le mouvement ascensionnel de la montagne. Elle est aussi la zone de rencontre des quatre éléments chromatiques fondamentaux du tableau (violet, bleu, vert et ocre). Unité du tableau assuré par la répartition des touches de couleur dans tous les éléments. [...]
[...] Il se voit voyant, se touche touchant, il est visible et sensible pour soi-même. » = réversibilité du sentir corporel Notre corps est une chose visible parmi d'autres + le corps tient les choses en cercle autour de lui, il est englobé dans le monde (le monde est autour de lui et non devant lui) le corps est parmi les choses sans simplement être une chose. Comme notre corps et le monde font partie d'un même visible, on peut tout aussi bien dire que notre corps est incrusté dans la chair des choses quand il se regarde lui-même donc quand il est visible pour lui-même, et en même temps dire que les choses sont incrustées en lui quand il est voyant. [...]
[...] » L'œil est ce qui parvient à voir à la fois le monde, « ce qui manque au monde pour être tableau », ce qui manque au tableau pour devenir ce qu'il doit être, la couleur que le tableau attend parmi les couleurs de la palette. Une fois le tableau achevé, il voit « le tableau qui répond à tous ces manques, et il voit les tableaux des autres, les réponses autres à d'autres manques. » L'œil du peintre parvient à trouver la réponse à des manques par son œuvre finale ; chaque œuvre est une réponse à un certain manque. [...]
[...] La peinture est une recréation du monde : « L'instant du monde que Cézanne voulait peindre et qui est depuis longtemps passé, ses toiles continuent de nous le jeter, et sa montagne Sainte-Victoire se fait et se refait d'un bout à l'autre du monde » L'émotion première qui est à l'origine du geste de peindre est la couleur ; c'est par la couleur que le monde se donne à voir et se manifeste au peintre. « Jamais ne m'était mieux apparu à quel point la peinture a lieu dans les couleurs, et qu'il faut les laisser seules afin qu'elles s'expliquent. [...]
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