Dans le premier chapitre du deuxième livre des Mémorables de Xénophon, Socrate oppose d'abord à Aristippe un argument sur la maîtrise de soi et de ses désirs, qu'il estime être une condition nécessaire à la domination sur les autres. Il rappelle ensuite la fable d'Héraklès à la croisée des chemins, telle que racontée par Prodicos. Tout juste sorti de l'enfance, le fils de Zeus, hésitant à s'engager sur le chemin du vice ou sur celui de la vertu, voit apparaître deux femmes personnifiant ces deux chemins. À certains égards, les discours de la Vertu et du Vice reprennent des éléments avancés par Socrate et Aristippe. Ces discours sont toutefois bien plus qu'une simple superposition de l'argument que Socrate oppose à Aristippe. Résumons d'abord l'argument de la première partie afin de voir ensuite quels éléments sont répétés dans la fable de la deuxième partie et quels raisonnements nouveaux y sont apportés.
L'argument de Socrate est le suivant : la maîtrise de soi est une condition essentielle à la domination sur les autres (cf. §1-7). À l'objection d'Aristippe, qui considère celui qui gouverne comme l'esclave de la cité (cf. §9), Socrate rétorque que les gouvernants et les dominants ont une vie plus facile que les gouvernés et les dominés (cf. §10). Il découle de cette réponse, conjuguée avec la prémisse initiale, que la maîtrise de ses désirs assure une vie plus facile. Aux objections subséquentes d'Aristippe, qui pense échapper par son statut d'étranger à la dualité gouvernants-gouvernés (cf. §11,13), Socrate répond que les faibles sont assujettis contre leur volonté par les puissants (cf. §12) et que les étrangers risquent davantage d'être victimes d'agressions que les citoyens (cf. §14,15). Il réaffirme ainsi sa première conclusion et lui donne un caractère d'universalité en rejetant toutes ces possibles dérogations : non seulement la maîtrise de ses désirs assure une vie plus facile mais il est impossible de mener une vie facile sans gouverner (ie. sans se maîtriser d'abord). Socrate ajoute qu'à la différence de la souffrance imposée – celle de l'esclave –, la souffrance volontaire peut être cessée à tout moment (cf. §18). D'ailleurs, la privation volontaire est réjouissante d'abord parce qu'imposée dans l'espoir d'un bien (cf. §18), ensuite parce qu'elle suscite l'auto-admiration et la louange d'autrui (cf. 19). Il termine en affirmant que la nonchalance est mauvaise pour le corps autant que pour l'âme, tandis que l'effort et l'endurance « ouvrent la voie aux actions belles et bonnes (cf. §20). »
[...] Résumons d'abord l'argument de la première partie afin de voir ensuite quels éléments sont répétés dans la fable de la deuxième partie et quels raisonnements nouveaux y sont apportés. L'argument de Socrate est le suivant : la maîtrise de soi est une condition essentielle à la domination sur les autres (cf. À l'objection d'Aristippe, qui considère celui qui gouverne comme l'esclave de la cité (cf. Socrate rétorque que les gouvernants et les dominants ont une vie plus facile que les gouvernés et les dominés (cf. Il découle de cette réponse, conjuguée avec la prémisse initiale, que la maîtrise de ses désirs assure une vie plus facile. [...]
[...] Le vice ne se préoccupe pas de questions sociales et citoyennes mais offre sans effort les plaisirs des sens. Il consiste à ne pas combler ses désirs par ses efforts mais par les efforts des autres (cf. §23-25). Il s'agit manifestement d'une reformulation des arguments présentés par Aristippe. La déesse de la vertu reprend elle aussi les positions défendues par Socrate. Tandis qu'il rejetait les objections apportées par Aristippe, la déesse Vertu affirme que les promesses de plaisir du vice sont trompeuses (cf. [...]
[...] Il est donc évident que Socrate ne considère pas l'effort comme une fin en soi. Mieux encore, il estime que les peines qu'on s'impose ont des récompenses de bien peu de valeur (cf. Les efforts ne semblent justifiés que parce que ceux qui les consentent le font avec plaisir et qu'«étant pour eux-mêmes un objet d'admiration, et pour les autres un objet de louanges et un modèle à imiter ils vivent dans la joie (cf. La vertu, telle que proposée par la déesse qui la personnifie, a une valeur décidément plus positive. [...]
[...] D'abord, on ne peut éprouver le plaisir que si l'on attend que le désir se manifeste (cf. Celui qui emprunte le chemin du vice, en cherchant à satisfaire ses désirs avant même qu'ils n'apparaissent, ne connaît donc rien du plaisir. Ensuite, ayant épuisé tous les plaisirs qui n'en sont pas réellement au cours de leur jeunesse, les adeptes du vice se réservent une vieillesse pénible (cf. Toute valeur étant ainsi niée au vice, il est maintenant possible d'affirmer la valeur intrinsèque de la vertu. [...]
[...] Il réaffirme ainsi sa première conclusion et lui donne un caractère d'universalité en rejetant toutes ces possibles dérogations : non seulement la maîtrise de ses désirs assure une vie plus facile mais il est impossible de mener une vie facile sans gouverner (ie. sans se maîtriser d'abord). Socrate ajoute qu'à la différence de la souffrance imposée celle de l'esclave la souffrance volontaire peut être cessée à tout moment (cf. D'ailleurs, la privation volontaire est réjouissante d'abord parce qu'imposée dans l'espoir d'un bien (cf. ensuite parce qu'elle suscite l'auto-admiration et la louange d'autrui (cf. 19). [...]
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