Dans ce travail, Lucien Goldmann s'est originellement fixé deux buts complémentaires : dégager une méthode d'étude dialectique des ouvrages philosophiques et littéraires, et contribuer à l'explication d'un ensemble d'œuvres. En général, l'auteur veut prouver l'existence de structures signifiantes : pour ce faire, il nous propose l'étude de la vision tragique, qui se retrouve selon lui notamment dans les Pensées de Pascal ou encore dans le théâtre racinien.
L'auteur décompose son œuvre en quatre parties : l'étude de la vision tragique, l'étude de ses relations avec le jansénisme, l'étude en fonction de cette vision tragique des Pensées de Pascal, puis des tragédies raciniennes.
[...] Goldmann développe à partir de là une analyse très subjective des faiblesses littéraires de la pièce. Il faut seulement retenir dans le cadre de notre étude de la vision tragique que la fusion entre le héros, le monde et les dieux empêche de ranger cette pièce parmi les précédentes. Iphigénie, que Goldmann juge également assez pauvre, souffrirait de la survivance de l'élément tragique qui brise la cohérence du drame : Achille et Euripide appartiennent tous les deux aux deux mondes. [...]
[...] L'homme tragique vit dans l'insuffisance radicale de la société : Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraye. L'homme tragique cherche à retrouver Dieu, qui a quitté le monde et dont l'absence n'est perçue que par une minorité, et reste perdu devant ce Dieu absent et présent à la fois (oui et non) : ce Dieu caché qui ne parle plus d'une manière immédiate à l'homme. Ici réside le centre de la tragédie : voir et entendre Dieu serait déjà dépasser la tragédie. [...]
[...] L'attitude oui et non est donc la seule possible dans ce monde tragique qui est rien et tout à la fois, et l'homme total obéit forcément à ces deux exigences : ici nous est présenté le paradoxe, seul moyen d'exprimer des choses valables, et que l'on retrouvera notamment chez Pascal. Il est impossible de séparer Dieu, le monde et l'homme : chacun n'existe et ne se définit que par rapport aux autres. La position tragique est un pari sur un Dieu dont l'existence est improuvable. Le monde est aveugle et Dieu est caché ; l'homme tragique, par ce que Pascal appelle la certitude du cœur, n'a pour seul interlocuteur possible que ce Dieu absent : c'est la nature même du monologue, ou plutôt dialogue solitaire. [...]
[...] Toute recherche est vraie et fausse en même temps et doit donc prendre le recul nécessaire. Pour Pascal, l'esthétique est un domaine secondaire alors que la morale est très importante. Sur ce dernier point, Pascal revendique la recherche de la vertu plutôt que celle du bonheur, trop abstrait : le seul vrai bonheur est de rapporter nos actes à Dieu seulement. Sur le plan de la vie sociale, de la justice, de la force et de la richesse, aucune loi humaine ne peut être juste et valable, la société étant dominée par l'opposition des individus. [...]
[...] Lucien Goldmann : Le dieu caché Dans ce travail, Lucien Goldmann s'est originellement fixé deux buts complémentaires : dégager une méthode d'étude dialectique des ouvrages philosophiques et littéraires, et contribuer à l'explication d'un ensemble d'œuvres. En général, l'auteur veut prouver l'existence de structures signifiantes : pour ce faire, il nous propose l'étude de la vision tragique, qui se retrouve selon lui notamment dans les Pensées de Pascal ou encore dans le théâtre racinien. L'auteur décompose son œuvre en quatre parties : l'étude de la vision tragique, l'étude de ses relations avec le jansénisme, l'étude en fonction de cette vision tragique des Pensées de Pascal, puis des tragédies raciniennes. [...]
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