Lorsqu'en philosophie on évoque le thème de la liberté, on parvient rapidement à des déclarations selon lesquelles nos considérations à ce sujet n'auraient pas la même valeur si nous n'étions jamais soumis à la contrainte. Nos réflexions prennent alors appuie sur les notions de devoirs, de lois, d'entraves... Il n'est pas si étonnant de constater que certains de nos plus beaux textes sur la liberté aient été écrits, soit par des esclaves, comme Epictète, soit par des prisonniers, comme Platon à la fin de sa vie, ou encore Boèce, notre auteur qui, entre la hache et le billot a composé La Consolation de la Philosophie.
Boèce est né en 480, dans l'une des familles aristocratiques les plus importantes de la fin de l'Antiquité. Durant sa vie, il exerça bon nombre de charges politiques, notamment sous Théodoric. C'est d'ailleurs sous le règne de ce dernier qu'il fut accusé de nourrir quelques sympathies à l'égard de Justinien, qu'il fut emprisonné, puis cruellement mis à mort vers 524. C'est donc pendant cette longue période de captivité et de souffrance que Boèce rédige la Consolation. Un livre original dans la mesure où il alterne les parties écrites en prose et les parties écrites en vers, comme la Ménippée de Varron, ou le Satyricon de Pétrone. Mais c'est bien plutôt aux ouvrages de Platon qu'il faudrait comparer la Consolation. Boèce lui emprunte son plan et sa méthode, partant d'une idée simple pour atteindre, d'induction en induction, une idée générale. Il ne faut pas pour autant voir dans cet ouvrage l'élaboration d'un nouveau système philosophique. Si Boèce écrit, ce n'est pas tant pour construire, mais pour se souvenir, non pas pour s'insurger contre la Fortune, mais pour la comprendre, non pas pour laisser à ses successeurs une thèse, mais bien plutôt un testament.
[...] Chez Platon, l'effet de la sensation est limité à la production des idées sensibles. Les idées générales n'ont besoin que de l'action spontanée des facultés de l'âme. Mais il faut rappeler néanmoins que ces facultés ne sont pas pour autant créatrices d'idées, lesquelles ne sont que des copies. Leurs formes font partie de la substance divine elle-même. Nous ne nous étendrons pas davantage sur la question de savoir quel sens donner exactement au terme pathos dans le stoïcisme, ni sur la théorie de la connaissance platonicienne, mais nous retiendrons seulement que dans cette tirade, Boèce met en avant l'importance de l'activité de l'âme, qui seule est capable de discerner le vrai du faux, de formuler des jugements. [...]
[...] De l'Interprétation 19a Le Système d'Aristote, p167, Paris, 1931. [...]
[...] Ni le paysan, ni celui qui y a enfoui le trésor n'avaient comme intention que le trésor soit découvert. Mais un concours de circonstances a donné lieu à cette découverte : l'un a enfoui le trésor, l'autre a travaillé la terre à cet endroit. On peut donc définir le hasard comme un événement inattendu, résultat d'un concours de circonstances, et qui survient au milieu d'actions accomplies dans un but précis Seulement dans cet exemple, Aristote voyait l'illustration de sa thèse selon laquelle les quatre causes permettent de rendre compte de tout ce qui est. [...]
[...] Math., VII Nous disons que [l'âme] habite le lieu le plus élevé de notre corps parce que nous pensons avec raison qu'elle nous élève de la terre vers le ciel, notre patrie, car nous sommes une plante du ciel, et non de la terre. Platon, le Timée. La substance éternelle, toujours la même et immuable, ne peut devenir ni plus vieille, ni plus jeune, de même qu'elle n'est, ni ne fut, ni ne sera jamais dans le temps. Elle n'est sujette à aucun des accidents que la génération impose aux choses sensibles [ ] Platon, ibid. [...]
[...] C'est donc pendant cette longue période de captivité et de souffrance que Boèce rédige la Consolation. Un livre original dans la mesure où il alterne les parties écrites en prose et les parties écrites en vers, comme la Ménippée de Varron, ou le Satyricon de Pétrone. Mais c'est bien plutôt aux ouvrages de Platon qu'il faudrait comparer la Consolation. Boèce lui emprunte son plan et sa méthode, partant d'une idée simple pour atteindre, d'induction en induction, une idée générale. Il ne faut pas pour autant voir dans cet ouvrage l'élaboration d'un nouveau système philosophique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture