Partout dans le monde aujourd'hui, il y a un manque d'autorité des parents face à leurs enfants. Cette relation est devenue plus que jamais complexe et suscite une interrogation qui n'est pas des plus anodines, à savoir la capacité des parents à éduquer leurs enfants et les préparer à vivre en société. Dès lors, les moyens se multiplient, les parents tentent d'apprendre à appréhender et à gérer le comportement de leurs enfants en sollicitant l'aide de professionnels. L'application des responsabilités parentales ne semble plus évidente.
La fessée, louée du temps du Maréchal Pétain est dénigrée de nos jours. Les parents voient en la fessée un trouble du développement de l'enfant. Les adultes instruits sont totalement contre ce genre d'usages pour l'éducation des enfants.
Un problème se pose alors dans notre société. Les parents peuvent se permettre encore de recourir aux punitions corporelles pour corriger leurs enfants alors que les enseignants n'en ont strictement pas le droit. En ce sens, on pourrait penser que les punitions sont d'un usage privé, et qu'elles sont libres du moment qu'elles n'entraînent pas de blessures graves.
Alain Renaut a l'ambition de retracer l'histoire des représentations de l'enfance et de leur transformation. C'est que l'enfant est à la fois identique aux plus âgés, tout en étant différent d'eux.
Le passage d'une société où les valeurs traditionnelles et la hiérarchie primaient, à une société démocratique dans laquelle l'enfant est considéré comme un Alter ego, égal par delà toutes ses différences. En effet, les modernes sont réticents face à cette idée du fait de l'immaturité et de la dépendance de l'enfant.
Les Anciens considéraient l'autre comme étant de nature différente, donc l'enfant n'est en aucun cas semblable à l'adulte, à ses parents. Dans la société moderne, une liberté et une égalité de droits se développent, alors l'enfant se met à poser problème car il s'agit d'une société du « semblable ».
En outre, l'enfant est un paradoxe chez les Anciens et chez les Modernes. Chez les Anciens, l'enfant est un alter ego qui me ressemble, quand bien même différent. Chez les Modernes, société d'égalité, l'enfant appelle à l'acceptation de la différence, à la dissemblance du semblable. L'éducation, familiale et pédagogique est, dès lors l'espace où les adultes vivent leur rapport à l'enfant.
[...] La terminologie dont nous disposons aujourd'hui à propos de cette longue période de la vie se réduit à : nourrisson, enfant, adolescent. De fait, le vocabulaire moderne tend à regrouper ces différentes étapes de l'enfance en une seule et même période, sans tenir compte de la différenciation de l'âge qui précède la septième année et celui qui le succède. Dans les sociétés antiques et médiévales, de multiples termes étaient utilisés pour désigner l'enfant du type : enfançon, valetons, valet, cadet. [...]
[...] Pour les Romains, ce qui était horrible, ce n'était pas l'abandon des enfants, mais le fait que les autres en font des esclaves. La société romaine était hiérarchisée et réduire à l'esclavage un enfant issu d'une classe livre était intolérable. Par ailleurs, la mythologie fait contraste à la philosophie de l'époque. En effet, Oedipe a été abandonné par son père ainsi Jupiter, Remus et Romulus, mais au même moment la philosophie stoïcienne prône la dignité propre des êtres humains. Abandon d'enfants et amour parental L'abandon, notamment des filles, existe encore en Chine. [...]
[...] Chez Locke, en revanche, les parents ont les devoirs de conserver leur enfant et de le mener à la liberté comprise comme autonomie. L'enfant, quant à lui, doit honneur et respect à ses parents. Par conséquent, de Hobbes à Locke, il y a eu un approfondissement du droit naturel moderne qui induit la relation entre parents et enfants le renversement des droits et des devoirs qui a remis en question l'autorité parentale et la représentation même de la famille. L'éducation d'un être libre Locke présente l'enfance comme un moment capital du devenir humain. [...]
[...] La perspective ancienne visait à former, par l'éducation, non pas l'homme à l'humanité, mais des individus à un métier et à une place dans la hiérarchie sociale, de manière à maintenir un monde de fonctions hiérarchisées, sans qu'aucun souci d'égalité n'intervienne. Ainsi, la place que chacun doit prendre lui est assignée comme un destin que l'école sert à accomplir en reproduisant une hiérarchie sociale. L'éducation s'inscrit dès lors dans un univers fondamentalement structuré par la honte. La honte est chez les Anciens ce que l'envie est chez les Modernes. [...]
[...] Il s'agit donc d'une représentation de l'enfant comme une liberté appelant à la reconnaissance de droits Histoire de l'enfance, histoire de la liberté L'enfant face à la liberté des Anciens Le problème de l'abandon des enfants par référence à la liberté des enfants abandonnés est apparu dès l'Antiquité, mais il a un faible écho dans nos sociétés modernes. Ce problème ne s'est développé alors que plus tardivement avec l'apparition de la valeur accordée à la liberté de l'être humain considéré comme tel. De l'oblation des enfants. [...]
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