Canguilhem s'interroge sur le rôle contemporain de l'épistémologie. D'après lui, l'épistémologie ne connaît que des sciences hypothético-déductives, associant ainsi l'expérience à la raison et la raison à l'expérience. Canguilhem se pose donc contre l'empirisme et le positivisme. Qu'est-ce alors qu'une hypothèse ? Un jugement de valeur sur la réalité, vérifié ou invérifié par un fait d'une homogénéité logique. Mais une hypothèse doit prendre en compte de nombreux paramètres, si elle souhaite véritablement s'établir comme telle : rejet de tout pragmatisme et donc de tous jugements de valeur, détermination des éléments particuliers (fait) et universels (hypothèse) par une même méthode, absence de savoir polémique, confirmation par utilisation de méthodes de vérification détaillées.
Canguilhem explique également que lorsque deux hypothèses différentes sont possibles pour expliquer un même phénomène, l'alternative serait de prouver que ces deux hypothèses peuvent expliquer indifféremment un fait auquel une des deux hypothèses seulement conférait l'intelligibilité.
[...] Canguilhem explique également que lorsque deux hypothèses différentes sont possibles pour expliquer un même phénomène, l'alternative serait de prouver que ces deux hypothèses peuvent expliquer indifféremment un fait auquel une des deux hypothèses seulement conférait l'intelligibilité. C'est le cas des expériences dites cruciales. Et Canguilhem illustre par l'exemple de l'expérience de Perrier, dans le Puy-de-Dôme. En résumé, l'éviction successive de toutes les hypothèses jusqu'à qu'il n'en reste alors plus qu'une n'est qu'un idéal inaccessible, puisque cela reviendrait à rendre l'hypothèse forcément juste. [...]
[...] Sans jamais se croire nulle part chez elle, dira-t-il plus tard, la philosophie à le devoir de se montrer partout indiscrète. Elle montrera que les problèmes résolus ne peuvent être déclarés clos sans que l'on risque de perdre le sens de la solution qui leur a été apportée, comme le sens de la question qui les a ouverts. La démarche, comme la réflexion de Canguilhem sans aucun doute, profondément fait avancer le débat intellectuel. Sur le plan personnel, ce texte ouvre une nouvelle piste de réflexion et de questionnement sur les concepts actuels de normalisation. [...]
[...] Analyse de la Leçon sur la Méthode de George Canguilhem Biographie Né à Castelnaudary en 1904, George Canguilhem obtient en 1927 son agrégation de philosophie et enseigne dans différents lycées. En 1941 il est chargé de cours à l'université de Strasbourg et valide, deux années plus tard, sa fameuse thèse de philosophie médicale, intitulée Le normal et le pathologique La même année, la Gestapo envahit l'université de Clermont-Ferrand où s'était réfugiée celle de Strasbourg et arrête et déporte de nombreux étudiants et professeurs. [...]
[...] Le vitalisme fut présent dans la tradition philosophique, notamment chez Aristote et Leibniz et a été développé comme doctrine biologique par Barthez au XVIIIe. Canguilhem prend énergétiquement parti dans ce sens, critiquant le vitalisme des XVIIIe et XIXe siècles, mais mettant également en garde contre la réduction de la biologie à la physique. En effet, selon lui, une telle réduction priverait la biologie de son propre champ de recherche, en transformant selon un processus idéologique des êtres vivants en structures mécaniques incluses dans un équilibre physico-chimique inapte à rendre compte de la spécificité des organismes et de la complexité de la vie. [...]
[...] Comme illustration, citons l'exemple donné à l'introduction des textes de George Canguilhem dans Le métier de sociologue : Citant l'expérience où un muscle isolé, placé dans un bocal rempli d'eau, se contracte sous excitation électrique, sans variation de niveau du liquide expérience par laquelle on établit qu'une contraction musculaire est une modification de la forme du muscle sans variation de volume George Canguilhem remarque : C'est un fait épistémologique qu'un fait expérimental ainsi enseigné n'a aucun sens biologique La connaissance de la vie Les théories elles-mêmes ne procèdent pas directement de ces faits, mais de théories précédentes, et seulement si la nécessité d'un remaniement théorique est suggérée par les démentis qu'apportent les faits aux théories existantes, ou par la multitude des données empiriques à intégrer. En conclusion, d'après Canguilhem, l'histoire de la théorie peut donc permettre de comprendre complètement tant les théories actuelles que les faits empiriques qu'elles engendrent et organisent. Critique Le texte de George Canguilhem porte un regard nouveau sur la réflexion philosophique. [...]
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