Machiavel naît en 1469 à Florence, ville dominée, à l'époque par la famille des Médicis. Ces derniers sont chassés en 1494 et la République est rétablie. Machiavel devient le secrétaire de la deuxième chancellerie. Il est donc d'abord, non un homme d'État à proprement parler, mais un haut fonctionnaire qui se voit confier de nombreuses missions, tant locales qu'internationales. La chute de la République en 1512 entraîne la disgrâce de Machiavel. Il est condamné à l'exil, dans ses terres de San Casciano- où il écrit ses grandes oeuvres politiques, entre autres et surtout Le Prince (1516). En 152, il reprend des fonctions officielles et meurt lors du renversement des Médicis, quand la République est à nouveau proclamée (...)
[...] Donc, le prince est contraint de léser ceux de qui il est devenu prince. Le nouveau prince a ainsi pour ennemis tous ceux qu'il a délaissé en occupant le pays, et il ne peut conserver l'amitié de ceux qui l'ont fait entrer, pour ne les pouvoir récompenser dans la mesure où ils l'avaient présupposés, et pour ne pouvoir user contre eux de fortes médecines, puisqu'il est leur obligé. Toujours en effet, quand bien même on aurait une très forte armée, on a besoin, pour entrer dans le pays, de la faveur du peuple Lorsque le prince acquiert un État dans un pays de même langue, même coutumes, même institutions, il doit, pour garder ses conquêtes, éteindre la lignée de leur ancien prince et ne doit altérer ni les lois, ni les impôts pour que les conquêtes s'incorporent parfaitement à ses anciens Etats. [...]
[...] En désacralisant l'État, Machiavel le vide du même coup de toute substance morale. Dans la mesure où l'homme d'État doit se soucier de la marche des choses des mécanismes du pouvoir, il n'a pas à s'inquiéter d'une norme morale à laquelle conformer la vie politique. Il suffirait en effet que cette norme soit contraire aux circonstances ou à la nature de l'État pour conduire celui-ci à sa perte. Machiavel est ainsi amené à condamner fermement toute politique fondée sur un projet moral et en particulier toute réflexion sur la cité idéale (cf : la cité idéale de Platon dans La République et L'Utopie de More). [...]
[...] Un homme peut être nommé prince par la faveur de ses concitoyens. On accède à cette monarchie ou par la faveur du peuple ou par celle des grands : le peuple désire de n'être pas commandé ni opprimé par les grands ; les grands désirent commander et opprimer le peuple. De ces deux appétits opposés naît ou une monarchie ou une licence ou la liberté. Il est nécessaire à un prince d'avoir l'amitié du peuple ; autrement il n'a, dans l'adversité, point de remède Comment se doivent évaluer les forces de toutes les monarchies. [...]
[...] Il y a deux manières de combattre: par les lois, manière propre à l'homme, et par la force, manière propre aux animaux. Le prince doit savoir allier force et lois. Il doit être à la fois homme, renard et lion c'est-à-dire associer la loi, la ruse et la force. Il peut avoir recours à l'immoralité mais il faut le dissimuler car chacun voit ce que tu parais, peu perçoivent ce que tu es Qu'il faut éviter le mépris et la haine. [...]
[...] Le prince doit honorer, enrichir son ministre afin qu'il voie qu'il ne peut subsister sans lui Comment il faut fuir les flatteurs. Le prince ne doit pas écouter les flatteurs mais entendre l'opinion d'hommes éclairés puis décider par lui-même Pourquoi les princes d'Italie ont perdu leurs États. Un défaut quant aux armes rend les peuples hostiles et rompt l'assurance des grands Ce que peut la fortune dans les choses humaines, et comment on lui peut résister. Le prince qui s'appuie totalement sur la fortune s'effondre lorsque celle- ci varie Exhortation à prendre l'Italie et à la délivrer des barbares. [...]
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