Kant, Critique de la raison pure, 1781-87

Résumé du document

Kant présente la Critique comme le « devis » d'un édifice architectural, le plan d'une tour qui prétendait s'élever jusqu'au ciel, mais à laquelle Kant préfère conserver une dimension à taille humaine. C'est donc en guide touristique que nous aimerions faire découvrir les coins et recoins que recèle ce livre. Pour cette raison, nous avons voulu décrire à la fois les fondations, les moments fondamentaux qui portent l'ensemble de l'ouvrage, mais aussi les vitraux et autres nefs latérales, les détails clefs qui annoncent tous les bouleversements futurs que va apporter cette philosophie. Par cette visite notre ambition est de présenter et d'expliquer les éléments essentiels à la compréhension de l'édifice dont Kant dresse les plans. Pour la rédaction de notre fiche, nous avons utilisé la dernière édition en GF (dont l'excellente et nouvelle traduction d'A. Renaut offre des corrections décisives par rapport à l'ancienne traduction déjà centenaire de A. Tremesaygues et B. Pacaud publiée aux PUF), en livrant à chaque fois la pagination exacte afin de ne pas perdre le lecteur dans le dédale de la Critique. Enfin, nous avons ajouté une bibliographie, ainsi qu'un glossaire au cas où les définitions dispensées au fil du texte seraient insuffisantes. Bien qu'il soit fortement conseillé de lire en parallèle les passages que nous expliquons, nous avons essayé de rendre notre synthèse autonome, espérant ainsi qu'elle puisse se prévaloir d'une lecture complète de l'ouvrage.

Extraits

[...] Cela signifie que c'est la raison qui est responsable des erreurs mais pas l'entendement. a. Des concepts de la raison pure (livre Le livre I commence par une référence marquée à l'Idée platonicienne. A partir de là, Kant imagine un système d'idées transcendantales (aussi nommées les concepts de la raison pure) qui reflètent chacune un inconditionné (p. 354) : la psychologie rationnelle va déterminer l'absolue unité du sujet pensant (c'est-à-dire l'âme, elle est l'objet de la psychologie) ; la cosmologie rationnelle, l'absolue unité de la série des conditions du phénomène (c'est-à-dire le monde, il est l'objet de la cosmologie) ; la théologie rationnelle, l'absolue unité de la condition de tous les objets de la pensée en général (Dieu, il est l'objet de la théologie). [...]

[...] Distinction en phénomène et noumène. Deuxième division. Dialectique transcendantale. Chapitre I. Des paralogismes de la raison pure. Chapitre II. L'antinomie de la raison pure. Chapitre III. L'idéal de la raison pure. APPENDICE. [...]

[...] La foi est une créance suffisante pour le sujet mais elle est insuffisante objectivement (l'objet de la foi ne peut pas être démontré). Le savoir est suffisant à la fois pour le sujet et l'objet : il ne peut pas être autre qu'il est. La suffisance subjective, Kant l'appelle la conviction (elle est valable seulement pour moi) et la suffisance objective, il la nomme : la certitude (elle est valable pour chacun). Le Souverain Bien est l'union de la vertu et du bonheur. [...]

[...] La sensibilité est la réceptivité de notre esprit, telle qu'elle consiste à accueillir des représentations en tant qu'il est affecté de quelque manière (Introduction de la Logique transcendantale p. 144). L'entendement est le pouvoir de produire soi-même des représentations, autrement dit la spontanéité de notre connaissance (ibid.). Ces deux facultés sont en fait inséparables : sans la sensibilité, nul objet ne nous serait donné, et sans l'entendement, aucun ne serait pensé. Des pensées sans contenu sont vides, des intuitions sans concept sont aveugles (ibid.). Autrement dit, les intuitions et les concepts sont indissolublement liés en fait. [...]

[...] la simplicité de la substance (l'âme est-elle simple ou composée d'éléments ; c. la liberté (existe-t-elle ou non ; d. Dieu (existe-t-il ou non Si les deux premières sont fondées sur l'idée de monde en soi et ne peuvent être que fausses, les deux dernières posent la question du rapport dynamique de la condition à ce qui est conditionné. Dans la suite de la Critique, Kant montre que ces thèses/antithèses sont vraies, mais prises en des sens différents. Il propose donc une voie de synthèse pour sortir la métaphysique de ses contradictions. [...]