La paix perpétuelle, voilà bien un rêve de philosophe. Le lecteur, assourdi par le bruit des guerres, persuadé que l'histoire est pleine de violence et de fureur, pensera plutôt que c'est au conflit et non à la paix que l'humanité est vouée pour l'éternité. Un des auteurs les plus connus du XVIIIème siècle, l'Abbé de Saint-Pierre, s'est longuement penché sur ce problème, ignorant les railleries de ses contemporains. Rousseau choisit (choix à la fois libre et commandé) de fournir des versions plus lisibles et va plus loin en donnant son opinion sur l'idée de paix perpétuelle et donc à propos des rapports internationaux de l'époque.
Ce texte intervient alors que la paix est menacé dans l'Europe. En effet, le roi Frédérik II de Prusse a rompu l'alliance (1755) qui le liait depuis fort longtemps avec la France de Louis XV (1715-1774) alors qu'il était lui-même un souverain éclairé, ami des philosophes. Désormais le roi qui était partisan de la paix européenne va livrer une guerre sans relâche jusqu'en 1763.
L'auteur, Jean-Jacques Rousseau ( 1712-1778) est très tôt livré à lui même après que son père l'ait abandonné (sa mère meurt en lui donnant la vie). En 1741, il part pour Paris avec un système de notation musicale, qui ne fait pas sur les académiciens l'effet qu'il escomptait. Dès 1745, il commence à s'intéresser aux salons. Devenu l'ami de Diderot, il rédige à la demande de ce dernier des article sur musique pour l'encyclopédie. Il connaît brusquement la gloire lorsque l'académie de Dijon couronne son Discours sur les sciences et les arts. Son Discours sur l'origine de l'inégalité provoque un remous d'opinion. En 1756, il écrit son Jugement du projet de paix perpétuelle de Monsieur l'Abbé de Saint-Pierre qui ne sera publié qu'en 1782, une œuvre posthume donc.
Le texte ici n'est pas complet. En premier lieu, Rousseau explique l'utilité du Projet de paix perpétuelle de l'Abbé de Saint-Pierre (l.1-13), puis il énumère les raisons pour lesquelles ce projet ne peut avoir de suite (l.14-41). Enfin il ironise sur la bêtise des intérêts particuliers (l.33-47).
Dans cette optique de paix perpétuelle, l'on peut se demander si, l'intérêt personnel des guerres permanentes domine sur l'intérêt commun de la paix perpétuelle ?
Pour répondre à cette question il est nécessaire d'étudier d'abord le projet de paix perpétuelle en lui même dans le texte puis de voir quels intérêts ont les souverains de faire la guerre.
[...] Le projet en lui même Cette partie va nous montrer l'importance d'une paix perpétuelle mais aussi l'immaturité de l'époque. A L'utilité du projet Dés le départ, le projet est présenté comme vérité morale C'est à dire que du point de vu philosophique rien ne peut venir le critiquer. Ce premier point est à souligner car il introduit l'idée que sa non- réalisation est le fait d'homme et non le fait de réflexion. Pour Rousseau qui raisonne là en philosophe, les avantages sont immenses, clairs, incontestables Ici il ne cherche pas à justifier le point de vu philosophique, étant donné qu'il l'a déjà fait dans sa réécriture du Projet de paix perpétuelle de l'Abbé de Saint Pierre. [...]
[...] En 1756, il écrit son Jugement du projet de paix perpétuelle de Monsieur l'Abbé de Saint-Pierre qui ne sera publié qu'en 1782, une œuvre posthume donc. Le texte ici n'est pas complet. En premier lieu, Rousseau explique l'utilité du Projet de paix perpétuelle de l'Abbé de Saint-Pierre (l.1-13), puis il énumère les raisons pour lesquelles ce projet ne peut avoir de suite (l.14-41). Enfin il ironise sur la bêtise des intérêts particuliers (l.33-47). Dans cette optique de paix perpétuelle, l'on peut se demander si, l'intérêt personnel des guerres permanentes domine sur l'intérêt commun de la paix perpétuelle ? [...]
[...] Mais en temps de guerre, on ne sait jamais comme cela se terminera . Elle ferait peut-être plus de mal qu'elle n'en préviendrait pour des siècles (l.47). Ce qui signifie que la paix perpétuelle est d'abord synonyme de pertes matériels et physiques. Rousseau se demande alors tout comme l'avait fait Machiavel dans le Prince (1513) si la fin justifie les moyens. Transition : Nous avons vu que le projet commun est une noble entreprise marquée au fer rouge par une totale immaturité. [...]
[...] Les discours mielleux des souverains à propos du bien publique, du bonheur des sujets, de la gloire de la nation (l.21-22) ne servent que de prétextes (l.21) pour affirmer encore plus leur pouvoir. le peuple gémit d'avance quand ses maîtres lui parlent de soin paternels (l.24-25). Les souverains ne cherchent qu'à se montrer comme des pères et le peuple comme leurs enfants alors que les princes sont maîtres et le peuple assujetti, esclave. C'est le sens même de la phrase préfère un grand territoire et peu de sujets, pauvres et soumis qu'à un peuple heureux et florissant (l.39-40). [...]
[...] Cela entraîne la rupture des alliances avec la France B L'impuissance de la justice L'Abbé de Saint-Pierre prévoit la création d'une Alliance subventionnée par tous les états et d'un Sénat européen aux décisions desquels tout le monde doit se soumettre. William Penn a écrit Essai pour la paix présente et future de l'Europe par l'établissement d'une diète européenne ce qui montre l'importance d'avoir un tribunal qui juge les litiges entre souverains. Or à cette époque, les princes se vantent de tenir leur pouvoir que de leur épée (l.17). C'est bien là l'illustration même de l'impuissance de la justice. Un simple gentilhomme offensé dédaigne de porter ses plaintes au tribunal des Maréchaux de France (l.30-31). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture