Chapitre II: Qu'est-ce que l'utilitarisme?
L'utilité n'est pas opposée au plaisir. Mais elle ne ramène pas non plus tout au plaisir le plus grossier. L'utilité signifie « le plaisir lui-même ainsi que l'absence de douleur ». « L'école qui accepte comme fondement de la morale le principe d'utilité ou du plus grand bonheur pose que les actions sont moralement bonnes dans la mesure ou elles tendent à promouvoir le bonheur, moralement mauvaise dan,s la mesure ou elles tendent à produire le contraire du bonheur. Par ''bonheur'' on entend le plaisir et l'absence de douleur; par ''malheur'', la douleur et la privation de plaisir ». Il faut cependant préciser ces notions de plaisir et de douleur, pour montrer que cette doctrine n'est pas avilissante, car le plaisir humain diffère de celui des animaux. Certains plaisirs ont ainsi des qualités différentes. Un plaisir est ainsi préférable à un autre si celui qui a expérimenté les deux est de cet avis. On peut constater que les plaisirs les plus nobles sont ceux qui attirent le plus la préférence. Ainsi, même contre une grande quantité de plaisir, on ne renoncera pas à l'intelligence, à la connaissance, etc. Cela équivaut au sens de la dignité possédé par les humains. On peut expliquer cela par le fait que l'être humain peut accéder plus facilement à la satisfaction, mais pas forcément à un plus grand bonheur.
[...] L'utilitarisme ne vise pas le bien individuel mais le plus grand bien collectif. Il doit donc cultiver la noblesse de caractère. La moralité utilitariste consiste par conséquent dans l'ensemble des règles capable d'assurer une existence riche en plaisir et faible en souffrance à l'humanité. Objection de Carlyle: le renoncement au bonheur est à la base de la vertu, et le bonheur est de toute manière inaccessible. Cependant l'humanité peut accéder au bonheur, même modeste, notamment par l'animation ou la tranquillité. [...]
[...] Seul l'utilitarisme peut supprimer ces confusions. Il y a bien une différence entre la justice et l'avantageux. Ainsi, la justice est le nom qui désigne certaines classes de règles morales qui concernent de plus près les éléments essentiels du bien être humain et qui crée donc des obligations plus absolues qu'aucune autre règle pour guider notre vie Exemple: l'obligation de ne pas nuire à autrui; rendre le bien pour le bien. Les autres principes sont les corollaires des deux précédents. [...]
[...] Sur la relation entre la justice et l'utilité. L'un des obstacles à la réception de l'utilité est l'idée de justice, qui apparaît comme existant en soi et étant distincte de l'avantageux, alors qu'à long terme, ces notions ne sont pas opposées. Or, ce n'est pas parce qu'on a un sentiment naturel que celui-ci est forcément bon. Il importe donc de savoir si le sentiment de justice correspond à une réalité objective, ou si ce n'est qu'une combinaison de certaines des qualités des actions, et s'il est sui generis ou dérivé. [...]
[...] Donc, on doit faire en sorte que l'organisation sociale place le bonheur et l'intérêt de chaque individu autant que possible en harmonie avec les intérêts du tout On doit éduquer les individus afin qu'ils privilégient l'intérêt général. Ce n'est pas une morale trop élevée, car elle ne prétend pas inspirer tous les actes, et juge uniquement d'après les conséquences de l'action (et non ses motifs). L'utilitarisme ne dessèche pas non plus les sentiments. C'est confondre impartialité et dureté. Juger la vertu d'une action n'implique pas d'ignorer les qualités d'une personne. [...]
[...] L'altruisme, la recherche d'une harmonie avec autrui est elle-même un désir, quelque chose de nécessaire au bonheur de celui qui l'éprouve. C'est sa plus grande sanction. Chapitre IV: De quelle sorte de preuve le principe d'utilité est susceptible On ne peut apporter de preuves au sens ordinaire aux principes premiers pratiques. Mais, peut-on faire appel à nos sens et à notre conscience interne? L'utilitarisme postule qu'on désire le bonheur. Or, c'est un fait qu'il est effectivement désirable. Mais, est-il l'unique critère de la moralité? Apparemment, on désire d'autres objets, telles que la vertu. [...]
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