Le livre aborde les principales aspects de l'histoire intellectuelle et sociale de l'Occident, dresse une étude des réussites économiques de l'Asie (en particulier de l'Inde) : rationalité, comptabilité, commerce et business, famille, individualisme, formes de communication et de production, autant de notions abordées, et qui pour chacune d'entre elles rendent insoutenable toute opposition entre l'Orient et l'Occident. Il semblerait qu'il faille repenser les aptitudes orientales en Occident ( I ), mais également la vision du capitalisme (II)
[...] Ainsi, il existe en Inde des firmes familiales qui se distinguent dans l'industrie. Ces entreprises ne sont pas réduites à l'artisanat et à l'agriculture. En outre, les membres de ces communautés familiales possèdent une certaine autonomie leur permettant de mener des affaires pour leurs propres comptes. De même, ces entreprises familiales peuvent recourir à des capitaux extérieurs, tout en profitant du réseau étendu offert par la famille ainsi que des fonds pour des placements à long terme. Mais alors, pourquoi les chercheurs se sont-ils obstinés à affirmer que la famille constituait un blocage pour l'économie en Orient et pourquoi pensaient-ils que le rôle de la famille était marginal dans le capitalisme en Occident ? [...]
[...] des mesures protectionnistes furent décidées sans avoir les effets escomptés. Mais cela ne doit pas faire oublier le reste du réseau commercial qui allait de l'Afrique à la Chine et qui ne fut pas touché par les Européens. Ces derniers, ayant pris conscience de la concurrence et de l'importance du marché de la cotonnade, développèrent l'emploi de la machine dans la production. Cinquante ans plus tard, dans la première moitié du XIX è siècle, les Indiens achetèrent des machines aux Européens pour développer leur filière textile. [...]
[...] Mais cela ne suffit pas pour construire une opposition entre un monde agraire traditionnel et un monde industriel moderne. En effet, au sein de ce dernier aussi, certaines familles continuent de posséder des entreprises ou de participer activement à leurs gestions. Le travail libre : D'autres explications ont également été avancées pour expliquer l'avance de l'Occident. Certains ont ainsi affirmé que le capitalisme se fondait sur le travail libre. Or ce dernier existait également dans des sociétés pré- industrielles. De plus, la notion de liberté dans le travail peut être critiquée. [...]
[...] Il semblerait qu'il faille repenser les aptitudes orientales en Occident ( I mais également la vision du capitalisme (II). Les aptitudes orientales repensées en Occident Au XXe siècle, les auteurs ne nièrent plus la qualité du développement oriental à l'époque médiévale. Dès lors la question posée concerne le non développement du capitalisme en Orient avant l'époque contemporaine. Ce qui est l'occasion pour J. Goody de passer en revue un certain nombre d'explications traditionnelles en les critiquant, et en rejetant toute idée de coupure radicale : le progrès fut irrégulier mais continu. [...]
[...] Il n'y a aucune singularité extraordinaire de l'esprit européen ayant fondé son succès. Jack Goody nous propose donc une réévaluation des différences entre Orient et Occident, et son érudition (notamment sa connaissance des sociétés qu'il étudie dans l'ouvrage) ne fait qu'amplifier l'impact de ses propos. Il s'est ici attaché à effacer tous les faux-semblants, toutes les fausses opinions, souvent véhiculées par l'histoire ethnocentriste et évolutionniste. La grande clarté de l'ouvrage le rend accessible à un public non spécialiste. [...]
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