Lachès et Euthyphron sont deux dialogues de jeunesse. Ils relèvent donc de la 1re période d'écriture. Ils présentent tous les deux des similitudes tant formelles que thématiques. En effet sur le plan de la narration, nous avons affaire dans les deux cas à des dialogues directs et non à des dialogues racontés ou à des exposés continus. Ce sont des dialogues dits « socratiques » c'est-à-dire des dialogues qui illustrent assez fidèlement la méthode et la pensée caractéristique du Socrate historique. Ainsi le Lachès et l'Euthyphron mettent en scène un Socrate assez proche du portrait qui en est fait notamment par Aristote (Métaphysique A, 6).
Ces deux dialogues, Lachès et Euthyphron sont dans les meilleurs exemples de la dialectique socratique, qui est une méthode de réfutation (élegkhos). La dialectique réfutative de Socrate est un mode d'argumentation très technique qui procède par questions et réponses brèves et qui vise à pousser celui qui répond à se contredire lui-même. C'est donc une démonstration d'ignorance. Socrate qui ne prétend rien savoir doit donc être toujours en position de questionneur.
Lachès et Euthyphron sont aussi dits socratiques en raison du contenu : les thèses philosophiques défendues sont celles qui sont traditionnellement attribuées à Socrate. C'est la thèse de la Vertu science (cf. aussi Protagoras). Ainsi si nous savons ce qu'est la piété alors nécessairement nous serons pieux. On comprend donc l'enjeu de la définition de la piété.
[...] En ce sens, le dialogue aurait pour but de défendre la mémoire de Socrate victime des zélateurs ignorant de la religion et d'accuser la religion. En faveur de cette interprétation : les récits présentés ne sont pas excentriques, mais c'est leur version canonique selon Hésiode. Fait que Socrate veut devenir son élève. Accusé d'impiété par Mélétos, il demande à Euthyphron un certificat d'orthodoxie religieuse. La peur d'être souillé par le crime de son père fait d(Euthyphron un grec très traditionnel. [...]
[...] L'eidos de la piété est une forme distinctive, une caractéristique générale que l'on retrouve dans toutes les actions pieuses et qui est la cause du caractère pieux des actions. Dans l'Euthyphron l'eidos semble jouer le rôle de régulateur dialectique. En effet c'est le guide de l'entretien dialectique qui porte sur ce que c'est que la piété. L'eidos c'est la norme qui détermine les exigences auxquelles doit satisfaire la réponse d'Euthyphron. C'est selon l'eidos que sont discriminées les réponses acceptables ou non. [...]
[...] Il s'agit de flatter de savoir l'interlocuteur et de feindre l'ignorance pour que ce dernier s'engage dans un entretien dialectique qui mettra à l'épreuve le prétendu savoir. Ces deux dialogues, Lachès et Euthyphron sont dans les meilleurs exemples de la dialectique socratique, qui est une méthode de réfutation (élegkhos). La dialectique réfutative de Socrate est un mode d'argumentation très technique qui procède par questions et réponses brèves et qui vise à pousser celui qui répond à se contredire lui-même. C'est donc une démonstration d'ignorance. Socrate qui ne prétend rien savoir doit donc être toujours en position de questionneur. [...]
[...] Il faut donc accorder une grande attention à cet argument, puisque le rapport justice / piété est en fait présenté dès le début du dialogue. 4e définition : la piété comme connaissance (14a-15c) Euthyphron agacé par Socrate propose une nouvelle définition de la piété : faire ce qu est agréable aux Dieux lors des prières et des sacrifices. C'est-à-dire qu'elle consiste en un savoir, une technique dans l'art des dons et de la demande. En ce sens, Socrate réduit la piété à une technique d'échange commerciale entre les hommes et les Dieux. [...]
[...] Réponse d'Euthyphron : de ce qui relève du soin des Dieux. Ce passage de l'Euthyphron est novateur, en effet, il semble anticiper la conception aristotélicienne de la définition selon le genre et l'espèce spécifique. Cf. 2nds Analytiques II, 34-35. Problème alors sur ce qui signifie soin : le soin suppose en effet un soignant et un soigné et une supériorité du soignant, le soignant rendant meilleur le soigné. Ce n'est donc pas ce sens qui est requis. Rapport maître & esclave. [...]
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