Idéocratie de rechange, Andrée Bachoud, Josefina Cuesta, Michel Trebitsch, Gide, Valéry, Stefan Zweig, Heinrich Mann, T.S. Eliot, Ortega y Gasset, Denis de Rougemont, anti-européisme de gauche
L'entre-deux-guerres bénéficie de l'existence même fragile, même éphémère, même limitée à un microcosme d'une Europe des esprits composée de Gide, Valéry, Stefan Zweig, Heinrich Mann, T.S. Eliot, Ortega y Gasset, Denis de Rougemont ; disposant de ses réseaux et lieux de sociabilité (rencontres de Colpach chez les Mayrisch, les Décades de Pontigny, le salon des Pange), de leurs institutions culturelles (l'Institut international de coopération intellectuelle sous l'égide de la Société des Nations), de leur modes de circulations et d'échanges (voyages, tournées de conférences, correspondances, revues). C'est dans ce milieu que germent des projets politiques ou métapolitiques d'Europe unie dans laquelle les intellectuels seraient l'avant-garde d'une construction politique et économique ou une idéocratie de rechange en cas d'échec ou de retard dans la mise en œuvre de tels projets.
[...] C'et dans ce milieu que germent des projets politiques ou métapolitique d'Europe unie dans laquelle les intellectuels seraient l'avant-garde d'une construction politique et économique ou une idéocratie de rechange en cas d'échec ou de retard dans la mise en œuvre de tels projets. Après la Seconde Guerre mondiale, et malgré des continuités ou des références souvent très explicites à l'avant-guerre, rares sont les intellectuels à penser l'Europe à se mobiliser en sa faveur alors même que s'engage concrètement la construction européenne. La division du monde en blocs et la décolonisation marquent la fin de la coïncidence entre discours européen et discours de l'universel. [...]
[...] Ces organismes sont : La très active section Sports et jeunesse de la Direction culturelle du gouvernement militaire français. Deux associations privées créées à l'initiative d'intellectuels français : Le Bureau international de liaison et de documentation (BILD) est créé à la fin 1945 par le père jésuite Jean du Rivau à Offenburg et complété par un organisme parallèle, l'Association pour la coopération transnationale. Ces deux organisations existent toujours. Le comité français d'échanges avec l'Allemagne nouvelle est créé à Paris sous l'impulsion du philosophe personnaliste Emmanuel Mounier, collabore avec l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg mis sur pied en Allemagne (dans la zone d'occupation américaine) en 1948. [...]
[...] Il y a même une union des élites intellectuelles et des élites économiques. Exemples : Le sidérurgiste luxembourgeois Émile Mayrish, fondateur en 1926 à la fois du Cartel international de l'acier et du Comité franco-allemand d'information et de documentation dont le but est de faciliter les rencontres entre industriels et intellectuels des deux côtés du Rhin et de favoriser l'émergence d'un esprit européen. Coudenhove-Kalergi et Émile Borel veillent à faire entrer dans leurs mouvements respectifs, Paneurope et Coopération européenne, de grands écrivains, des hommes d'affaires et des parlementaires. [...]
[...] Jacques-René Rabier : La notoriété actuelle du mythe de L'Enlèvement d'Europe Jacques-René Rabier. Directeur général honoraire de l'Information, ancien conseiller spécial à la Commission européenne, directeur général du Cabinet de Jean Monnet. Deux exemples peuvent être empruntés à cette intervention consacrée à la représentation du mythe de l'enlèvement d'Europe. Au cours du XXe siècle pays européens ont émis 10 timbres évoquant le mythe (Crête, 1909-1910 ; Grèce ; Espagne ; Pologne ; Grande-Bretagne ; Suède ; Suisse, 1995) En numismatique, si ce mythe est représenté sur de nombreuses médailles émises en diverses circonstances par des institutions publiques ou des organisations privées, il n'apparaît qu'une seule fois sur un billet, celui de 5 DM émis en 1948 et valable jusqu'en 1966 Gérard Bossuat : Citoyenneté et lieux de mémoire pour l'Europe unie Gérard Bossuat. [...]
[...] Les intellectuels de droite se sentent plus concernés par l'Europe dans cette période. Le contexte de la Guerre froide a même créé chez eux une véritable sociabilité européenne. La lutte contre l'emprise du marxisme, contre le totalitarisme soviétique, contre le neutralisme leur a permis de tisser des réseaux sur tout le continent à travers des journaux et des revues (Preuves, Encouter, Der Monat, Tempo Presente, Cuadernos). L'adhésion de Raymond Aron à l'Europe est ancienne, elle apparaît dans les années 1930-1933, lors de son séjour en Allemagne. [...]
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