Régis Debray est né à Paris en 1940. En 1960, il entre à l'École normale supérieure d'Ulm et obtient cinq ans plus tard, son agrégation en philosophie. Militant au PCF, influencé par le marxisme, il part en 1965, s'installer à Cuba et suit Che Guevara en Bolivie où il est arrêté et incarcéré pendant quatre ans. À sa libération, il rejoint le Chili où il fait la connaissance de Salvador Allende et Pablo Neruda. Sa rencontre avec Salvador Allende est un réel bouleversement qu'il retranscrira dans le livre "Entretiens avec Allende sur la situation au Chili", ainsi que dans un entretien vidéo.
A son retour en France en 1973, il analyse l'impact des médias et de la communication sur l'individu et la société et fonde les « Cahiers de médiologie » en 1996. En effet, il est l'initiateur d'une nouvelle discipline, la médiologie, qui étudie le lien entre les moyens de transport et de communication et les fonctions sociales supérieures comme la religion, l'art, les systèmes de pensée ou la politique.
La médiologie est une discipline intellectuelle apparue dans les années 1980. Le terme est construit sur le mot « média » et le suffixe « logos » (discours en grec). Le texte fondateur est le Cours de médiologie générale de Régis Debray publié en 1991. Cependant, il y souligne que la médiologie est la « catalysation » d'éléments déjà explorés notamment par Victor Hugo (« ceci tuera cela »), Paul Valéry, Marshall McLuhan ou encore André Leroi-Gourhan. Ainsi, le médiologue étudie deux phénomènes soit, l'influence d'une culture sur la production ou l'adaptation de moyens techniques et le changement des mentalités et des comportements d'un groupe humain lorsque ce dernier s'approprie une nouvelle technologie de transport.
[...] Le sacré est une dimension fondamentale de la vie religieuse. Au contact de l'être ou de l'objet sacré, l'homme fait l'expérience de la transcendance. * Totem : Le totem selon Durkheim, est le symbole de la conscience collective : on lui voue un culte et il est l'objet de divers tabous. Le totémisme selon Freud, est alors la forme première de toute religion, et la crainte des tabous, le point de départ de toute morale. * Transcendance : Du latin transcendere signifiant passer au-delà la transcendance renvoie à l'idée d'un principe ou d'un être radicalement séparé du monde et supérieur à lui. [...]
[...] Elle est religion de l'Humanité avec ce que A. Comte nomme le Grand Être qui n'est nullement transcendant. Cette religion se manifeste dans le culte porté aux grands hommes promis à une immortalité subjective Par ailleurs, une autre religion universelle est également envisageable sous les traits de la religion civile rousseauiste qui a pour objectif de conférer un caractère sacré à des institutions qui ne le sont pas, puisqu'elles procèdent d'une convention. La religion civile comporte des dogmes positifs : croyance en l'existence d'une divinité puissante et bienveillante, châtiment et justice. [...]
[...] Debray soutient que l'homme par son absence de délimitation physique va combler ce manque par le spirituel, le religieux. La religion apparaît alors comme un but, une finalité en soi pour l'homme inachevé. Or, l'homme est-il réellement indéfini ? A dire vrai, l'homme reste condamné dans le temps et dans l'espace conditionné par sa mort. Ainsi, la religion peut apparaître plutôt comme un recours au salut dans le but de se sauver de ses pêchés et non dans le but de combler le manque de limites. [...]
[...] Le héros peut également être perçu comme un prophète annoncé par la Bible à l'heure de l'Apocalypse. Ainsi, il semblerait que le héros soit créé dans le but de se rassurer, par peur du déclin de la société comme ce fut le cas pour G. Clemenceau ou encore Général De Gaulle lors des Guerres mondiales. Par ailleurs, les régimes totalitaires et fascistes s‘appuient également sur l'emploi d‘héros. Néanmoins, nous pouvons difficilement nous passer de héros. Tout d'abord parce que l'homme est un animal politique et de ce fait, les idéaux doivent être incarnés. [...]
[...] Le sacré par les traits de la religion vient alors combler ce manque de détermination. L'entité externe permet alors l'unification des individus dans la recherche commune d'une identité, d'une délimitation physique. Cette recherche d'identité collective permet ainsi de poser les limites d'un groupe par rapport à un autre : c'est la création de frontières par le caractère religieux entre ce qui est profane, et ce qui est sacré, le territoire national de l‘étranger. La frontière est donc l'acte fondateur d'une société politico-religieuse du fait qu'elle lui donne une identité territoriale par son culte du sacré. [...]
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