Malgré le concept de « liberté de vouloir » qui se manifesterait en tant que phénomène dans les actions humaines, celles-ci « sont déterminées d'après les lois universelles de la nature. »
L'histoire relate ces phénomènes, mais n'en explique pas les causes, son but est de « découvrir [dans le jeu du vouloir humain] un cours régulier ».
Ex : mariages, naissances, décès : lorsqu'ils sont étudiés individuellement, semblent dépendre de la libre volonté mais les tables démographiques permettent de déterminer des lois naturelles qui les régissent.
Les hommes n'agissent que selon leurs propres desseins, mais sans le savoir « ils suivent comme un fil conducteur le dessein de la nature ». De manière globale, les hommes n'agissent ni de manière purement animale (instinctive), ni comme des « citoyens raisonnables du monde » (selon un plan concerté) ; c'est pourquoi il semble « qu'aucune histoire conforme à un plan ne soit possible en ce qui les concerne ». Irritation, car les actions humaines semblent n'être qu'un « tissu de folies », et le seul enseignement que le philosophe puisse en tirer, c'est que puisqu'il n'y a pas de dessein propre aux hommes, il faut découvrir « un dessein de la nature dans le cours absurde des choses humaines », ce qui permettrait de déterminer « une histoire selon le plan déterminé de la nature. »
[...] En effet, si on réalise des républiques isolées, on revient à la situation de départ, et les républiques sont dans la situation de liberté sans frein des individus. La guerre est tellement coûteuse et provoque de tels ravages que la nature pousse chacun à finalement sortir de l'état sans lois pour adopter celui dicté par la raison et entrer dans une confédération des nations, qui assurerait à chaque état la sécurité et des droits ; c'est l'issue inévitable, les états doivent aliéner leur liberté pour acquérir la sécurité et le repos. Les guerres sont en fait des tentatives pour construire de nouvelles relations entre les états. [...]
[...] L'antagonisme entre les états empêche le plein développement des dispositions naturelles, et en même temps oblige à trouver une loi d'équilibre. Si on ne considérait pas la fin ultime du développement des facultés de l'espèce, on pourrait préférer l'état sauvage comme Rousseau. L'H est cultivé (art et science), civilisé (usages, convenances sociales), mais pas moralisé : l'idée de moralité appartient à la culture, mais l'usage d'une moralité d'apparence n'aboutit qu'à la civilisation, semblant de moralité. Tant que les états subordonnent leurs actions à leurs desseins d'expansion, il est impossible de former moralement les citoyens. [...]
[...] Mais cela est nécessaire, puisque c'est l'espèce qui est immortelle et doit se développer. III. Quatrième proposition : c'est l'antagonisme entre les hommes qui permet ce développement Le moyen dont la nature se sert pour mener à bien le développement de toutes ses dispositions est l'antagonisme de celles-ci dans la société, dans la mesure où cet antagonisme s'avère pourtant, en fin de compte, être la cause d'un ordre légal de la société. Paradoxe fondamental dans la nature humaine : penchant à entrer en société, mais résistance à le faire. [...]
[...] Ce qui trahit l'ordonnance d'un sage créateur, et non point la main d'un esprit malin IV. Cinquième proposition : nécessité d'une constitution pour règlementer les libertés et permettre le développement Le plus grand problème auquel est confronté l'espèce humaine, celui que la nature lui contraint de résoudre, est de parvenir à réaliser une société civile administrant universellement le droit. Car c'est seulement en société (même la plus libre, donc celle qui permet un antagonisme général entre les membres) que peuvent se développer les dispositions naturelles de l'H, et la nature veut que ce soit l'H qui crée cette société. [...]
[...] Kant insiste sur le poids de l'histoire si minutieusement décrite laissée aux générations futures, qui ne permet pas comme l'histoire plus floue des temps anciens d'avoir une vue d'ensemble sur l'élaboration d'un dessein cosmopolitique de la nature. Réflexion personnelle : Tout bien, cependant, qui n'est pas enté (=greffé) sur une intention moralement bonne, n'est jamais qu'une pure apparence et un brillant cache-misère. Est-ce que pour autant on peut dire que ce n'est pas un bien ? Si un sujet fait le bien sans en avoir l'intention, peut-on dire qu'il ne fait pas le Bien ? [...]
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