Question du fondement de la causalité qui au centre.
Coup de théâtre : le fondement de la science (physique) n'est pas différent de ce qui préside à notre comportement quotidien : lorsque la flamme s'approche, nous croyons qu'elle va nous brûler ; lorsqu'une boule de billard se précipite à la rencontre d'une autre, nous croyons que la 1ère va communiquer son mouvement à la 2nde. Dans les 2 cas, notre attente n'est que le corrélat de notre confiance dans la constance et l'uniformité du cours de la nature. Mais une constante et une uniformité présumées, en même temps qu'indémontrables. Impossibilité de toute justification ontologique de l'inférence inductive (...)
[...] Telle est l'opération générale de notre esprit en ce qui concerne les choses de fait. Hume établit dans la 7ème section que l'idée de connexion nécessaire n'est la copie d'aucune impression fournit aux sens par les objets externes ; elle n'est pas non plus la copie d'une impression interne. L'expérience de la conjonction fréquence de deux objets ne peut en aucun cas faire accéder à l'idée d'une connexion entre eux. Il en va de même pour l'action de la volonté sur les organes du corps : l'expérience nous montre comment un événement en suit constamment un autre, mais nous ne pouvons pas pour autant produire de là l'idée d'une connexion nécessaire entre le commandement de la volonté et le mouvement d'une jambe. [...]
[...] Une proposition portant sur un fait ne peut être validée ni par intuition ni par démonstration : elle nécessite le recours à l'expérience. Tous les raisonnements relatifs à une chose de fait paraissent fondés sur la relation de cause à effet On suppose constamment qu'il y a un lien entre le fait présent et celui qui en est inféré ( ) la connaissance de cette relation n'est acquise en aucun cas par des raisonnements a priori ; mais elle vient uniquement de l'expérience qui nous montre des objets particuliers dans une relation constante Jamais notre raison ne pourra, sans le secours de l'expérience, faire aucune inférence concernant l'existence réelle et la chose de fait On découvre les causes et les effets par l'expérience et non par la raison Ex : Nul n'imagine que l'explosion de la poudre ou l'attraction exercée par l'aimant puissent jamais être découvertes par des arguments a priori L'expérience seule nous fait connaître toutes les lois de la nature et toutes les propriétés des corps sans exception Tout effet est un événement distinct de sa cause. [...]
[...] Tout l'effort de Hume consiste à montrer que le champ où s'exerce la certitude démonstrative ne saurait servir de modèle aux disciplines qui relèvent de l'expérience. Si le transfert de modèle est interdit, ce n'est pas parce que les sciences démonstratives seraient plus nobles que les disciplines qui reposent sur l'expérience, c'est en raison de l'hétérogénéité de leur objet, référé au critère de contradiction dans le premier cas, à celui du contraire possible dans le second cas. Croyance : elle se manifeste dans le phénomène de causalité par une sorte d'anticipation de l'effort coutumier. [...]
[...] C'est ici que les difficultés commencent car ce fondement ne saurait être le raisonnement démonstratif puisqu'il n'y a pas de contradiction à ce que la nature puisse changer son cours et déconcerter notre attente. Derrière l'expérience, il y a toujours la supposition de la constance de l'expérience (le futur ressemblera au passé). Comment le passé peut-il alors faire règle pour le futur ? En quoi sommes-nous assurés de la répétition de l'événement ? Qu'est-ce qui nous garantit que notre attente ne sera pas déçue ? [...]
[...] Différence de degré La pensée la plus vive est encore inférieure à la plus faible sensation L'imagination n'est rien d'autre que la faculté de combiner, transposer, accroître ou diminuer les matériaux que nous fournissent les sens et l'expérience Ex : quand nous pensons à une montagne d'or, nous ne faisons que réunir deux idées capables de s'accorder, celle de l'or et celle de montagne, qui nous étaient familières En un mot, tous les matériaux de la pensée tirent leur origine de notre sensibilité externe ou interne : l'esprit et la volonté n'ont d'autre fonction que de mêler et combiner ces matériaux. Toutes nos idées, cad nos perceptions les plus faibles, sont les copies de nos impressions, cad de nos perceptions les plus vives Il n'y a rien qui ne vienne pas de l'expérience : l'impression est primitive, immédiate, tandis que l'idée est seconde, médiate. Le fait de sentir est la source de la pensée. L'idée est à la fois semblable à l'impression (elle en est la copie) et différente (elle est affaiblie, moins vive). [...]
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