Histoire et Salut, est le livre majeur de Karl Löwith, philosophe allemand. L'ouvrage a durablement influencé la philosophie politique en tant que source principal du thème de la sécularisation (après Max Weber et Karl Shmitt mais avant Hans Blumenberg). Le propos est clairement indiqué par le sous-titre, il s'agit de la « philosophie de l'histoire » telle que l'expression a été conçue par Voltaire . Ici, « la philosophie de l'histoire va désigner l'interprétation systématique de l'histoire du monde selon un principe directeur qui permet de mettre en relation événements et conséquences historiques et de les rapporter à un sens ultime ». Le terme connaîtra son apogée au XIXème siècle avec Marx, Hegel ou encore Proudhon, prenant la suite, voire la place, de la théologie de l'histoire élaborée par le christianisme, en particulier par Saint-Augustin.
[...] Quoiqu'il arrive à l'avenir, ce sera de la même nature que tous les événements connus et passés. L'interprétation du passé devient une prophétie à rebours : le passé est la préparation sensée de l'avenir. C'est la question du logos du cosmos qui était posée et non celle du Seigneur de l'histoire. Aussi, pour les penseurs grecs, une philosophie de l'histoire aurait été un non-sens. L'histoire est l'affaire des hommes d'Etat et des historiens politiques, elle est histoire politique. Hérodote rapporte des faits à seule fin qu'ils demeurent dans la mémoire des hommes. [...]
[...] Pour ce faire, Karl Löwith structure son ouvrage selon une rétrocession depuis la moderne philosophie de l'histoire en direction de la théologie de l'histoire et de l'eschatologie chrétienne. Les différents chapitres de son ouvrage analysent successivement les théories de : Burckardt, Marx, Hegel, Proudhon, Comte, Condorcet et Turgot, Voltaire, Vico, Bossuet, Joachim, Augustin et Orose. Il en déduit que les deux grandes conceptions qui sont respectivement celles de l'Antiquité et du christianisme, le mouvement cyclique et l'orientation eschatologique, ont épuisé toutes les possibilités fondamentales de comprendre l'histoire Les tentatives récentes ne sont que des variations sur ces thèmes. [...]
[...] Le questionnement du sens ultime de l'histoire est issu de la croyance eschatologique en une fin ultime de l'histoire du Salut. En effet, dans les mythologies grecques et romaines, le passé est l'origine immuable. Il faut attendre les conceptions juive et chrétienne pour voir le passé comme une promesse d'avenir : l'importance de cette visée d'une fin ultime, fin au sens de finis et de telos, tient au fait qu'elle met à notre disposition le schéma d'un ordre et d'un sens en progrès qui sont en mesure de surmonter l'antique crainte du fatum et de la fortuna II) L'idée chrétienne du salut est à l'origine d'une finalité de l'histoire Le messianisme juif Chez les Juifs, l'événement décisif de l'histoire est encore à venir, c'est l'attente du Messie. [...]
[...] Afin de faire concorder l'histoire du monde telle qu'elle apparait avec les voies de Dieu, Hegel recourt au concept plus rationnel de ruse de la raison Par exemple, en consolidant leur domination, César et Napoléon ne savaient pas ce qu'ils faisaient. Or sans le savoir, ils accomplissaient une fin universelle de l'histoire de l'Occident. Ils accomplissent ce qui est visé à travers eux. Ils agissent de manière historique en étant poussés par la puissance et la ruse de la raison qui est le concept rationnel pour désigner la Providence. Comme les individus, les peuples ne savent pas à quoi ils tendent, ils sont des instruments dans la main de Dieu. [...]
[...] Histoire et Salut, les présupposés théologiques de la philosophie de l'histoire, Karl Löwith Histoire et Salut est le livre majeur de Karl Löwith, philosophe allemand. L'ouvrage a durablement influencé la philosophie politique en tant que source principale du thème de la sécularisation (après Max Weber et Karl Shmitt mais avant Hans Blumenberg). Le propos est clairement indiqué par le sous-titre, il s'agit de la philosophie de l'histoire telle que l'expression a été conçue par Voltaire[1]. Ici, la philosophie de l'histoire va désigner l'interprétation systématique de l'histoire du monde selon un principe directeur qui permet de mettre en relation événements et conséquences historiques et de les rapporter à un sens ultime Le terme connaîtra son apogée au XIXe siècle avec Marx, Hegel ou encore Proudhon, prenant la suite, voire la place, de la théologie de l'histoire élaborée par le christianisme, en particulier par Saint-Augustin. [...]
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