Avec la montée et la mondialisation du capitalisme, tout ce que l'homme fait ou veut faire à un but purement économique. Hannah Arendt se demande dans cet extrait de La Condition de l'homme moderne, si dans notre société, toutes les activités de l'homme sont essentiellement dirigées vers un travail dit « productif » et non plus intellectuel. L'homme se borne t-il seulement à quêter sa nourriture comme au temps de la préhistoire (évidemment d'une autre façon, en travaillant pour recevoir un revenu lui permettant de se payer sa nourriture), ou certains aspects du travail de l'homme s'orienteraient-ils vers une activité plus intellectuelle ? La Société ne ferait-elle donc le choix que d'un monde utilitaire au sens strictement vital (besoins uniquement naturels) pour l'homme.
[...] Par la suite, Hannah Arendt construit des séparations entre les divers genres de vie. Elle nous présente la seule exception qu'il y ait à cette conception d'un travail réalisé dans le but unique de gagner sa vie : la vie de l'artiste qui serait le dernier ouvrier dans le sens où il serait l'unique à réaliser une œuvre dans notre société, et à la réaliser non pas dans un but économique mai dans un but personnel, pour se satisfaire, se faire plaisir, comme une fin en soi. [...]
[...] Aujourd'hui le travail désigne toute activité socialement rentable, Hannah Arendt nous définit le travail comme étant une activité même sérieuse, qui est rabaissée au statut de gagne- pain Or, si le travail est une activité nécessaire à la vie de l'individu et au processus vital, il s'agit donc d'activités qui entrent dans le cycle de production / consommation, dans le cycle de ce qui est vital pour l'humanité. Le travail ne peut être dit une œuvre. En effet, si nous travaillons, c'est seulement pour nous nourrir, pour subsister, pour régénérer la vie. Le travail s'épuise donc dans son activité, il ne laisse rien au-delà de lui. Seul l'œuvre laisse des traces durables, fabrique un monde proprement humain, à côté du monde naturel. L'artiste s'exprime réellement dans ce qu'il fait. Le gagne-pain est également le contraire du jeu. [...]
[...] Hannah Arendt insiste donc sur l'opposition irréductible à ses yeux entre les produits du travail et les œuvres. D'après Paul Valéry, La notion de travail [ ] s'est substituée à la notion d'œuvre à mesure que le rendement a été plus recherché ( Mais le travail est un moyen de vivre et rien de plus. L'œuvre est une raison de vivre et ce n'est pas la même chose Une œuvre, c'est ce qui produit des objets qui ne sont pas destinés à la consommation mais à la fabrication d'objets durables qui constituent un monde humain et habitable. [...]
[...] Hannah Arendt, La condition de l'homme moderne Introduction Avec la montée et la mondialisation du capitalisme, tout ce que l'homme fait ou veut faire à un but purement économique. Hannah Arendt se demande dans cet extrait de La Condition de l'homme moderne, si dans notre société, toutes les activités de l'homme sont essentiellement dirigées vers un travail dit productif et non plus intellectuel. L'homme se borne il seulement à quêter sa nourriture comme au temps de la préhistoire (évidemment d'une autre façon, en travaillant pour recevoir un revenu lui permettant de se payer sa nourriture), ou certains aspects du travail de l'homme s'orienteraient-ils vers une activité plus intellectuelle ? [...]
[...] Le travail requiert effort, il est donc vécu comme pénible puisqu'il n'est ni amusement, ni jeu. Le travail permet à l'homme de vivre car il correspond à des productions de type élémentaires qui nourrissent le processus vital, en effet, l'homme s'est soumis davantage au joug de la nécessité, tout est devenu travail. L'homme semble condamné au travail car il n'y a plus dans la nature ce qui peut satisfaire immédiatement ses besoins. L'œuvre serait une forme d'activité plus humaine que l'activité de travail qui permet la survie de l'espèce car elle délivre l'homme de l'empire de la nécessité. [...]
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