Dans le troisième chapitre de son ouvrage, Ian Hacking, philosophe des sciences et membre du Collège de France, analyse les tensions philosophiques entre les conceptions constructionniste et réaliste des sciences de la nature. En formulant trois points de blocage (sticking points) autour desquels constructionnistes et réalistes semblent condamnés à s'opposer indéfiniment, il retire la « guerre des sciences » du contexte polémique dans laquelle elle se situe et démontre que la dichotomie entre ces deux conceptions de la science est de nature essentiellement philosophique.
[...] Aussi, si le texte ne prétend nullement résoudre la guerre des sciences et n'apporte aucun élément pouvant mener à cette résolution. La seule piste amenée un peu plus tard dans l'ouvrage et qui va dans le sens d'une réconciliation réalistes/constructionnistes est l'introduction d'un concept pouvant conduire à la résolution du point de blocage nº 2 (nominalisme). En pensant l'existence d'« interactive kinds (c'est-à-dire de classifications tirées de l'observation scientifique, mais ayant une incidence sur le comportement des individus qu'elles catégorisent), Hacking réduit l'opposition entre structuralistes inhérents et nominalistes. [...]
[...] Article POWELL Christopher, “What's social about social construction ? How to bring a political schism by reaffirming and ontological divide.” In Social Studies of Science, Vol (Apr . 2001), p 299-307. Hacking, p 96. Hacking, p 98. Hacking, p 98. Hacking, p 118. Hacking, p 129. [...]
[...] Hacking pose alors la question fondamentale de savoir si le monde possède une structure qui lui est inhérente ou bien si ce sont les concepts élaborés par les scientifiques qui donnent au monde une structure. Il oppose ici deux catégories de théoriciens : les structuriste- inhérent (réalistes), pour qui le monde possède sa propre structure - que les scientifiques doivent découvrir et comprendre par le biais de l'expérience et de l'observation - et les nominalistes (constructionnistes) pour qui le monde peut être structuré par la manière dont nous le décrivons Enfin, le dernier point de blocage concerne les différentes justifications données pour expliquer la stabilité des sciences de la nature. [...]
[...] Dès lors qu'elle est considérée comme un système de croyances la science est désacralisée et s'expose à la critique. Elle n'est plus vue comme seule énonciatrice de vérités universelles puisqu'elle est socialement déterminée. De nombreuses revues constructionnistes apparaîtront à cette époque. En 1994, Alan Sokal va soumettre à l'une d'elles (la revue américaine Social Text) un faux article scientifique dans le but de dénoncer le manque de rigueur intellectuelle d'une partie notable de la communauté académique américaine Les constructionnistes, directement visés, sont alors accusés de mystification et de relativisme scientifique. [...]
[...] Hacking Ian, Qu'en est-il des sciences de la nature ? Dans le troisième chapitre de son ouvrage, Ian Hacking, philosophe des sciences et membre du Collège de France, analyse les tensions philosophiques entre les conceptions constructionniste et réalistes des sciences de la nature. En formulant trois points de blocage (sticking points) autour desquels constructionnistes et réalistes semblent condamnés à s'opposer indéfiniment, il retire la guerre des sciences du contexte polémique dans laquelle elle se situe et démontre que la dichotomie entre ces deux conceptions de la science est de nature essentiellement philosophique. [...]
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