Jihad a pour ambition de rendre compte de l'islamisme dans son ensemble, à travers le monde, depuis la fin des années 1960. Y est donc observée la politisation de l'islam, la thèse maîtresse de l'ouvrage étant que la radicalisation de ce dernier doit être appréhendée comme un signe de déclin et non comme un indice de puissance croissante (...)
[...] Et, ensuite, car elle fait de l'islamisme, jusque là marginal, une force majeure dans les sociétés musulmanes. L'effet d'entraînement sera perceptible jusqu'en Palestine, au Liban ou même en Afrique noire. Le iihad afghan Décembre 1979, l'Armée Rouge entre en Afghanistan. Les réseaux islamiques internationaux appellent alors au jihad. Le jihad est la cause militaire par excellence dans les années 1980. C'est l'Arabie Saoudite, alliée des Américains dans le contexte de guerre froide d'alors, qui en a fait un tel symbole : l'Armée rouge et l'URSS deviennent alors les boucs émissaires. [...]
[...] Gille Kepel reste pourtant toujours convaincu de cette thèse formulée avant le 11 septembre 2001 c'est-à-dire à une époque où l'islamisme n'occupait effectivement plus le devant de la scène géopolitique. En effet, l'ouvrage a été largement mis à jour en 2003 pour prendre en compte la résurgence de l'islamisme dans de multiples formes en tous points du globe (Etats- Unis, Europe, Maghreb, Palestine, Irak, Iran, Pakistan, Afghanistan). Or, à cette occasion, l'auteur y maintient que la radicalisation du mouvement est plus le signe d'une fin annoncée que d'un triomphe imminent parce qu'elle révèle le déficit d'un large soutien populaire en même temps qu'elle provoque une répression foudroyante à l'échelle internationale. [...]
[...] Jihad : expansion et déclin de l'islamisme Gilles Kepel (Gallimard, 2003) L'auteur Né en 1955 à Paris, Gilles Kepel a suivi initialement une formation en arabe et en philosophie. Il obtient ensuite deux doctorats en sociologie et en science politique. Il est aujourd'hui professeur à l'Institut d'études politiques de Paris et responsable du programme doctoral sur le monde musulman. L'ouvrage Jihad a pour ambition de rendre compte de l'islamisme dans son ensemble, à travers le monde, depuis la fin des années 1960. [...]
[...] Cependant, rapidement le F.I.S. effraie par la mise en œuvre de nombreux interdits moraux dans les communes qu'il dirige, par la remise en cause des privilèges que l'Etat-F.L.N. a accordés à toute une classe sociale qui y est attachée, par la condamnation violente d'une part importante de la bourgeoisie aisée, francisée, affranchie des tabous traditionnels, par l'appel au soulèvement formulé suite à d'obscures manœuvres politiques du pouvoir en place. Affaibli encore par la concurrence de nouveaux partis islamistes et l'emprisonnement de ses dirigeants, le F.I.S. [...]
[...] L'armée renverse le président Chadli, interrompt le processus électoral et dissout le F.I.S. Incapable de porter une riposte politique à ce coup d'Etat, l'islamisme algérien s'enferme alors dans le terrorisme qui conduira le pays à la guerre civile en même temps qu'il délégitimera définitivement son idéologie. Le déclin de l'islamisme Décomposition de l'ordre islamique Avec le déclenchement de la guerre du Golfe en août 1990, prend fin l'expansion de l'islamisme. D'abord, parce qu'un Etat musulman, membre de la Conférence islamique, l'Irak, envahit un autre Etat musulman, le Koweit, qui exerçait alors la présidence de cette organisation. [...]
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