La Formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, obstacle épistémologique, progrès scientifiques, connaissance du réel, récurrence, opposition, rationalisation, moralisation de la science
Il est interne à la science. L'obstacle n'est pas à trouver dans la réalité extérieure parce qu'elle serait difficile à découvrir (complexe) ou lointaine. Non, c'est dans la méthode même de la recherche scientifique que l'obstacle surgit ("intimement"). Le surgissement de cet obstacle est la condition de la méthode : il n'y aurait pas de recherche et de progrès dans les sciences (dans la connaissance du réel) s'il n'y avait pas d'obstacles.
[...] Bachelard, La Formation de l'esprit scientifique (1938) La notion d'obstacle épistémologique Il est interne à la science. L'obstacle n'est pas à trouver dans la réalité extérieure parce qu'elle serait difficile à découvrir (complexe) ou lointaine. Non, c'est dans la méthode même de la recherche scientifique que l'obstacle surgit ( intimement Le surgissement de cet obstacle est la condition de la méthode : il n'y aurait pas de recherche et de progrès dans les sciences (dans la connaissance du réel) s'il n'y avait pas d'obstacles. [...]
[...] La formation de l'esprit scientifique pourrait être réduite à la formation de l'esprit. La science peut devenir un modèle pédagogique. Se former, et cela de manière continue ( la culture continuée , École permanente ) est une exigence de la vie sociale, mais aussi de la construction de l'individu. Il ne s'agit donc pas de considérer la méthode comme étant bonne dans son résultat (se former tout au long de sa vie), mais aussi en elle-même. En effet, l'homme est celui qui apprend en s'opposant, qui se construit en se détruisant, qui progresse dans la lutte, et cela tout au long de sa vie (et plus seulement le temps de la scolarisation). [...]
[...] Le premier danger est de se tromper de méthode, mais le deuxième danger est d'oublier la méthode après avoir trouvé des vérités ( une tête bien faite est malheureusement une tête fermée Contre l'unité et le désir d'unité (ce qu'on appelle plus haut le désir de totalisation), la véritable pensée scientifique doit apprendre à varier les expériences, à moduler les exigences, à diversifier les questions et les points de vue. La certitude est ennemie de la science. La pensée doit rester en mouvement, aller vers l'objet et revenir à elle, dialectique. Il ne s'agit pas pour autant de renoncer à l'exigence de rationalisation. Comment concilier cette exigence et l'absence de permanence et d'unité ? [...]
[...] Il est celui qui appelle par son savoir même la contradiction du mien, et c'est en voulant contredire mon maître que je progresse, que je deviens savant. Le maître seulement demeure toujours le maître et c'est ce que je souhaite pour continuer d'espérer ma progression. Mais entre lui et moi pas de séparation, bien plutôt une opposition constructive. Si chacun pense cela, alors chacun voudra avoir des maîtres. La société se dispose alors à l'École et ce n'est plus à l'École de se plier à la société. Ainsi le monde, la réalité, qui appelle l'esprit scientifique, moralise la société. [...]
[...] Étant condition de la méthode elle en suit également la forme. C'est donc une destruction méthodique. Comment voir l'ombre ? En l'interrogeant, en formalisant son apparition. Le scientifique doit ouvrir une place à l'ombre, il doit l'attendre, la rechercher, l'accueillir. Cela, c'est savoir poser un problème. L'interrogation est la condition même de l'apparition, en même temps que la lumière, de l'ombre. Le véritable esprit scientifique se reconnaît à la capacité et à l'habileté de poser des problèmes. Tout savoir est une réponse à une question, encore faut-il savoir poser la question. [...]
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