Jacques Ellul, (6 janvier 1912 à Bordeaux - 19 mai 1994 à Pessac) est un penseur, historien, théologien et sociologue français.
Après une révélation à 18 ans qui le mettra sur la voie du christianisme, et une lecture poussée de Karl Marx à 19 ans, Jacques Ellul fait des études de droit. Ses premiers engagements se situent dans la mouvance personnaliste des non-conformistes des années 30, en animant à Bordeaux, avec son ami Bernard Charbonneau, un groupe en liaison avec la revue Esprit et le groupe Ordre nouveau. De 1944 à 1980, date de son départ à la retraite, il enseigne à l'université de Bordeaux et à Sciences Po Bordeaux l'histoire des institutions et l'histoire sociale.
[...] Dieu choisit pour l'Homme une forme nouvelle d'existence, parce que l'Homme lui-même l'a choisie. Cependant, il y a un désir de l'Homme qui demeure insatisfait : celui d'exclure Dieu de la ville. Selon Ellul, la décision de l'homme ( ) provoque Dieu à l'action, ( ) le pousse à accepter ce que l'homme désire et cherche et lui fait transformer sa création. Autrement dit, il est impossible d'exclure Dieu de la création humaine Yahvé Chamma Cet ultime chapitre nous projette à la fin des temps, pour analyser la destinée finale de la ville. [...]
[...] Contester les interprétations du théologien serait plus que présomptueux de la part de celui qui n'a jamais approché la théologie. Cependant, on aurait aimé que certaines de ces interprétations soient justifiées de manière plus explicite. Au contraire, beaucoup de points sont considérés comme indiscutables ou allant de soi. Hormis ces défauts, l'œuvre est instructive et plaisante à lire. Ellul donne vie à son texte selon des procédés rarement observés dans un essai. Surprise, par exemple, de croiser au détour d'un paragraphe une phrase ponctuée de trois points d'exclamation. [...]
[...] La rémission de l'aube Malgré la réprobation divine, l'Homme a choisi la ville comme lieu de vie. Dieu va alors chercher à faire de la ville son instrument. L'Ancien Testament nous dit que Dieu appelle le roi de Babylone pour châtier son peuple. Paradoxalement, c'est donc par le pouvoir temporel que Dieu entre en ville. Le roi, serviteur de l'Eternel, soumet les hommes à la loi de Dieu. Le seul moyen d'échapper à la colère divine est l'obéissance au souverain : la nation qui pliera son cou sous le joug du roi de Babylone, et qui lui sera soumise, je la laisserai dans son pays, dit l'Eternel, pour qu'elle le cultive et qu'elle y demeure. [...]
[...] Pour finir, il semble que certains passages des Evangiles établissent un lien entre le corps du Christ et la ville de Jérusalem. Jésus affirme à propos du Temple : détruisez-le, et je le rebâtirai en trois jours. Le Temple, dit Ellul, est le cœur de la ville. Comment Jésus, l'ennemi de la ville, pourrait-il en devenir le bâtisseur ? Pour Ellul, la parole du Christ opère une substitution : Il parle de la ville, mais c'est son corps qu'Il désigne. [...]
[...] A cette volonté des hommes de s'unir contre Dieu dans un lieu-manifeste de leur puissance, Dieu répond en semant la division : confondons leur langage afin qu'ils n'entendent plus la langue les uns des autres. Par cet acte, la ville est condamnée à être le lieu de la non-communication : Dieu empêche l'homme de formuler une vérité valable pour tous les hommes. Désormais toute vérité sera partielle et contestée. Pour Israël, le peuple élu, la ville est également marquée du sceau de la malédiction, car c'est dans l'esclavage que se lie le sort d'Israël et celui de la ville. [...]
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