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Dans L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Weber cherche à expliquer l'apparition et le développement du capitalisme occidental à partir du terreau moral et religieux de la réforme protestante. La Réforme n'est pas présentée comme la cause unique de l'émergence du capitalisme moderne, mais comme l'un de ses facteurs. L'ambition de Weber est donc d'évaluer la part des motifs religieux dans l'origine du capitalisme occidental. Il démontre aussi qu'il existe un « esprit du capitalisme » indépendant du capitalisme lui-même, inspiré de la morale calviniste et des sectes baptistes.
[...] Selon Weber, cette abolition absolue du salut par l'Église et les sacrements constitue la dernière étape du processus de désenchantement du monde , qui avait déjà commencé avec les prophéties du judaïsme ancien et qui consiste à rejeter tous les moyens magiques d'atteindre au salut comme autant de superstitions et sacrilèges (p. 117). La doctrine de la prédestination est donc au fondement de l'individualisme. Un seul confident possible : Dieu (p. 119). Mais paradoxalement, cet individualisme a donné lieu à une nouvelle forme d'organisation sociale. En effet, selon Calvin, Dieu a créé l'ordre social pour servir sa gloire. L'amour du prochain est au service exclusif de la gloire de Dieu, donc toute relation sentimentale d'homme à homme est irrationnelle et peut être soupçonnée d'idolâtrie de la chair. [...]
[...] De fait, pour les traditionalistes, l'esprit du capitalisme est le fruit d'un instinct pervers, l'auri sacra fames (faim de l'or). Saint Thomas (apôtre de Jésus) qualifiait de turpitudo (ignominie, action honteuse) la recherche du profit, ce qui était la pensée dominante au XVI[e] siècle. L'Église pouvait tolérer une forme de capitalisme dans les affaires, parce que jugée nécessaire, mais cela restait dangereux pour le salut de l'âme. Il valait mieux faire des dons à l'Église pour acheter son salut (pp. [...]
[...] Il y a donc une volonté d'élévation et de réussite dans l'esprit du capitalisme (pp. 67-68). Les entrepreneurs ayant un esprit capitaliste ont introduit plusieurs changements par rapport à l'esprit traditionnel : un plus grand contrôle sur les ouvriers et la chaîne de production, une rationalisation des méthodes de vente et une réduction des prix pour éliminer la concurrence. Ce processus de rationalisation a obligé les petits commerçants traditionnels à s'adapter pour ne pas se faire écraser (pp. 68-70). Le deuxième obstacle au développement de l'esprit du capitalisme fut l'indignation morale de la population vis-à-vis des entrepreneurs capitalistes, en raison de l'influence du catholicisme. [...]
[...] Le puritain voulait être un homme besogneux - et nous sommes forcés de le l'être (p. 223). L'idée d'accomplir son devoir à travers une besogne hante désormais notre vie, tel le spectre de croyances religieuses disparues (p. 224). [...]
[...] Le piétisme se rapproche donc plus de l'esprit traditionaliste que le calvinisme et constitue un affaiblissement de l'esprit rationnel. Le méthodisme (pp. 165-171) Le méthodisme est un mouvement anglo-américain faisant suite au piétisme, et qui est aussi caractérisé par l'alliance entre religiosité sentimentale mêlée d'ascétisme et indifférence voire refus pour le calvinisme. Ce qui le différencie du piétisme est la nature méthodique de la conduite en vue de la certitudo salutis . Selon Wesley, fondateur du méthodisme, un élu peut parvenir à la sanctification et à la conscience de la perfection vers la fin de sa vie. [...]
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