Au premier abord, la liberté est un concept négatif, en ce sens que toute absence d'obstacle ou d'empêchement, permet à celle-ci d'être.
Schopenhauer relève trois types de liberté : la liberté physique (comme absence d'obstacle et puissance d'agir de la volonté supposée elle-même libre), la liberté intellectuelle (le volontaire et l'involontaire aristotéliciens) et la liberté morale (c'est le libre-arbitre considéré comme volonté libre et agissante, et ce, malgré des penchants contraires au sein de l'individu).
Ici, Schopenhauer aborde l'une des questions centrales de son ouvrage : « La volonté est-elle elle-même libre ? – Donc la notion de liberté, qu'on avait conçue jusqu'alors qu'au point de vue de la puissance d'agir, se trouvait maintenant envisagée au point de vue de la puissance de vouloir, et un nouveau problème se présentait : le vouloir est-il lui-même libre ? » (p.25). La volonté serait-elle alors dépendante d'une autre volonté ? Prétendre à saisir la volonté primitive est le risque d'une régression à l'infini. Il faut faire le départ entre le « concept originel et empirique de la liberté, qui ne se rapporte qu'à la puissance d'agir, et le concept du libre arbitre, qui se rapporte uniquement à la puissance de vouloir » (p.26). Dès lors, en rapport avec la nécessité, comme expression de la raison suffisante, la liberté peut être définie comme toute absence de lien avec la raison suffisante. Néanmoins Schopenhauer, lecteur de Kant, considère que la raison suffisante est « la forme essentielle de notre entendement », ce qui peut être démenti par le principe de la liberté différences, qui permettrait à un même individu, animé de volontés contraires, de pouvoir agir « de deux façons diamétralement opposées ».
[...] [ ] dans l'Etre seul réside la liberté, mais de l'Etre et des motifs l'Action résulte nécessairement, et c'est par ce que nous faisons que nous reconnaissons nous-mêmes ce que nous sommes [ ] Tout dépend de ce qu'est un homme ; ce qu'il fait en découle naturellement, comme un corollaire d'un principe L'homme ne fait jamais que ce qu'il veut, et pourtant, il agit toujours nécessairement. La raison en est qu'il est déjà ce qu'il veut : car de ce qu'il est découle naturellement tout ce qu'il fait Ses actions sont l'expression pure de son essence individuelle (pp.161-162). En définitive, la liberté est transcendantale pour Schopenhauer. [...]
[...] Les affections diverses de la volonté ont bien des effets (en tant que cause) déterminent nos actes, nos pensées. Mais ce qui importe est que ces volontés entrent on non dans le domaine de la conscience. La volonté participe tant que l'intériorité que de l'extériorité de l'individu doté d'une volonté agissante. Pour Schopenhauer, l'unique objet du sens intime et de la conscience sont seulement concernées par ces mille mouvements de la volonté dans leur flux et reflux incessants. Les objets extérieurs qui se présentent à la conscience sont la matière même et l'occasion de tous les mouvements et actes de la volonté Mais qu'en est-il du degré de nécessité avec les objets du monde extérieur déterminent les actes de la volonté ? [...]
[...] Essai sur le libre-arbitre, Arthur Schopenhauer, Rivages La liberté est un mystère Helvétius, De l'esprit, IV. Question posée par la Société Royale de Norvège : Le libre-arbitre peut-il être démontré par le témoignage de la conscience de soi ? Chapitre I Au premier abord, la liberté est un concept négatif, en ce sens que toute absence d'obstacle ou d'empêchement, permet à celle-ci d'être. Schopenhauer relève trois types de liberté : la liberté physique (comme absence d'obstacle et puissance d'agir de la volonté supposée elle-même libre), la liberté intellectuelle (le volontaire et l'involontaire aristotéliciens) et la liberté morale (c'est le libre-arbitre considéré comme volonté libre et agissante, et ce, malgré des penchants contraires au sein de l'individu). [...]
[...] C'est cette force motrice intérieure, dont chaque manifestation individuelle est provoquée par un motif, que la conscience perçoit intérieurement, et que nous désignons sous le nom de volonté Schopenhauer établit donc la différence entre excitations (pour la conscience) et les motifs (pour l'entendement). L'objet agissant comme motif n'a absolument besoin, pour exercer son influence, que d'être perçu et connu ; il n'importe plus de savoir pendant combien de temps, avec quel degré de clarté, et à quelle distance (du sujet), l'objet perçu est tombé sous le sens La force vitale est alors ce qui meut les êtres mus par des excitations, et la force naturelle (ou ensemble de leurs qualités) concerne ceux mus par des motifs. [...]
[...] Par ce que nous faisons seulement, nous apprenons ce que nous sommes (p.104). Si nous n'admettons pas la nécessitation rigoureuse de tout ce qui arrive, en vertu d'une causalité qui enchaîne tous les évènements sans exception, et si nous laissons se produire en une infinité d'endroits de cette chaîne des solutions de continuité, par l'intervention d'une liberté absolue ; alors toute prévision de l'avenir, soit dans le rêve, soit dans le somnambulisme lucide, soit dans la seconde vue, devient, même objectivement, tout à fait impossible, et par conséquent inconcevable ; parce qu'il n'existe plus aucun avenir vraiment objectif, qui puisse être possiblement prévu ; tandis que maintenant nous n'en mettons en doute que les conditions subjectives, c'est-à-dire la possibilité subjective seulement (p.107). [...]
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