L'extrait proposé se veut particulièrement représentatif de l'ensemble de l'ouvrage. En effet, Burke stigmatise tout au long de ce passage, les principes véhiculés par la Révolution et plus particulièrement ceux de « droits de l'homme » et de régime représentatif tels qu'ils ont été définis dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789. Il s'attache, ainsi, une fois de plus, à fustiger le nouveau régime français dont l'œuvre législative est fondée sur des principes qu'il juge trop abstraits, principes qu'il dénonce avec autant de véhémence que leurs auteurs : les philosophes des Lumières. Ainsi, nous analyserons, dans une première partie, les critiques du système représentatif français que Burke avance tout en affirmant la cohérence du régime anglais. Puis dans, une seconde partie, nous étudierons les reproches adressés aux philosophes des Lumières dont l'œuvre transparaît dans celle de la Révolution, du moins à ses débuts
[...] De plus, Burke reconnaît que la majorité peut avoir tort et entraîner ainsi, toute la nation dans l'erreur. Il s'oppose sur ce point, comme sur de nombreux autres, à Rousseau qui a une foi immense en l'Homme et pour qui le plus grand nombre ne peut pas se tromper, du fait même qu'il est le plus grand nombre, que le peuple est souverain et qu'il incarne la Raison universelle - qui s'exprime à travers la Volonté Générale. Toutefois, il est important de préciser que l'ouvrage de Burke est paru en 1790 ; de ce fait, il appuie essentiellement sa critique de la Révolution sur les principes énoncés dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen et qui sont particulièrement influencés par les idéaux des Lumières dont Burke critique le rationalisme intransigeant. [...]
[...] Edmund BURKE, Réflexions sur la Révolution française (1790) Introduction La seconde moitié du XVIIIe siècle a été profondément bouleversée par deux grands événements : la Guerre d'Indépendance américaine et la Révolution Française. Ces deux événements constituent, en effet, les signes prodromes de l'extinction progressive de la monarchie absolue et de l'avènement de la démocratie. Edmund Burke, né en 1729 à Dublin et décédé en 1797, a été comme tous les hommes lettrés de son temps, particulièrement influencé par ces deux faits marquants. [...]
[...] Toutefois, on peut s'interroger sur la validité d'une telle comparaison entre des droits, qui dans notre conception doivent s'appliquer de la même façon pour tous et apporter ainsi, les mêmes garanties à tous, et des actions financières qui entretiennent une inégalité importante. D'autre part, une telle comparaison semble pouvoir justifier le fait que les membres de l'oligarchie, que défend Burke, bénéficieraient de plus de droits que le reste du peuple, car ce sont eux qui ont le plus investi dans la vie politique de leur pays. [...]
[...] De ce fait, il énonce la nécessité d'instaurer un pouvoir indépendant de ces passions qu'il doit contenir. Ainsi, on retrouve sur ce point la justification d'un régime oligarchique dont les critères seraient le talent et la propriété En effet, dans ce cas, seuls les individus bénéficiant d'une certaine aisance tant intellectuelle que matérielle seraient à la tête de l'Etat et leur indépendance serait garantie par le fait que leur éducation comme leur propriété les rend indépendants à l'égard de leur passions puisque, d'une part, leur instruction les a conduit à une certaine maîtrise de soi et leur possession est suffisamment importante pour les mettre à l'abri d'un sentiment d'étroitesse et de convoitise quoique les hommes soient, par nature, ambitieux. [...]
[...] Or, pour lui, seule une représentation fondée en grande partie sur la propriété peut être justifiée. En effet, parmi les principales revendications des Français, au moment de la Révolution figurait celle de pouvoir participer à la prise de décisions politiques et non plus se voir imposer des décisions arbitraires dont l'initiative était celle d'un souverain omnipotent qui s'est traduite par la volonté de créer une assemblée représentative sur le modèle des Etats-Généraux et dont les membres seraient désignés par le peuple. [...]
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