On distingue l'auto-éthique des éthiques traditionnelles :
Les éthiques traditionnelles, appelées aussi éthiques intégrées, impliquent des impératifs de solidarité, d'hospitalité et d'honneur ; c'est l'éthique pour les autres. Quand le sujet éprouve la nécessité de l'altruisme, il répond aux exigences des éthiques traditionnelles.
L'auto-éthique ou éthique individualisée implique un impératif de responsabilité de soi et des actes. Elle demande une capacité d'introspection, de réflexion personnelle et une certaine exigence morale. Elle doit respecter certaines conditions :
- L'affaiblissement du surmoi (la petite voix qui dit bien ou mal selon les critères de l'empreinte culturelle)
- L'acceptation des contradictions et incertitudes éthiques (une bonne action peut en entraîner une mauvaise, il faut l'accepter et faire un choix)
- La perte de la certitude absolue qu'imposait l'instance transcendante supérieure (prendre conscience, d'abord, que la vérité ne peut être propagée, elle n'est pas absolue et elle n'est que points de vue ; ensuite il faut accepter que les parents, le gouvernement, les professeurs etc. n'aient pas toujours raison)
- L'acceptation de l'indécidabilité des fins (accepter de rester dans l'ignorance en ce qui concerne le sens de la vie et de l'univers)
- La conscience que science, politique, économie et arts n'ont pas des finalités intrinsèquement morales (ils ne pensent pas leurs agissements dans leur globalité, ils sont trop spécialisés et ne pensent pas toujours aux conséquences de leurs actes)
Cependant, l'auto-éthique se nourrit des éthiques traditionnelles et inversement. C'est par la responsabilité envers les autres que l'on arrive à la responsabilité de soi et c'est par l'introspection qu'on arrive à l'altruisme et l'identification à l'autre. Les éthiques traditionnelles sont solidement ancrées dans notre structure psychique, il en demeure des racines dans l'esprit individuel.
[...] L'introspection doit être complétée par l'examen d'autrui : l'individu a besoin de se comparer à autrui et se nourrit de ses comparaisons. L'auto-critique : l'auto-critique va de pair avec l'auto-examen. Elle permet la lutte contre l'auto-justification et la mauvaise foi. Elle s'oppose catégoriquement au péché d'orgueil, elle nous donne donc accès à la connaissance de soi, d'autrui, du monde. Les moyens et fins de la culture psychique La récursion éthique : elle consiste en la prise de recul envers nos évaluations, nos jugements et nos critiques. [...]
[...] Pardonner est un acte difficile car il demande de rendre un bien contre un mal. Le pardon demande bonté, générosité et compréhension. Il demande de comprendre, c'est-à-dire entendre que l'être humain peut se repentir et évoluer. Le pardon nécessite le pari. Le pari du pardon : le pardon est un acte de confiance et comme tout acte de confiance, le pardon est un pari. C'est un pari sur la possibilité de conversion de celui qui a commis le mal car l'être humain a la capacité d'évoluer. [...]
[...] Cela empêche toute compréhension de misères matérielles et morales qui nous environnent. En même temps, ce refoulement nous protège (parfois nos propres souffrances sont suffisantes pour ne pas encore se laisser assommer par les souffrances des autres). L'incompréhension de culture à culture : L'« imprinting est l'empreinte matricielle donnant structure et conformité aux pensées et aux idées. Elle empêche celui qui y obéit fortement de comprendre les idées issues d'autres imprintings c'est-à-dire d'autres cultures. La possession par les dieux, les mythes, les idées : les idées comme les dieux sont des identités possessives. [...]
[...] Elle n'empêche cependant pas de juger. Comprendre, c'est comprendre pourquoi et comment on hait et on méprise, c'est favoriser le jugement intellectuel et reconnaître chez le pire fanatique la part d'humanité. Terrible travail de compréhension : paradoxe et contradictions : le travail de compréhension est difficile car il interdit de condamner autrui et de le juger conscient et responsable de tous ses actes (il évite le réductionnisme). Il est difficile encore car il affronte sans cesse le paradoxe responsabilité/irresponsabilité : des hommes, poussés par leurs convictions peuvent commettre des actes de barbarie ; ils sont à la fois responsables et irresponsables. [...]
[...] Conclusion auto-éthique. Re- et com- L'auto-éthique se résume à discipliner l'égocentrisme et à développer l'altruisme. De plus, les préfixes re- et com- sont les préfixes maîtres de l'auto-éthique. En effet, le préfixe d'embrassement com- se retrouve dans les mots compréhension complexité et communauté Le préfixe re- qui signifie de nouveau se retrouve dans les mots reliance et régénération Ces cinq mots sont les clés de l'auto-éthique. Pratiquer l'auto-éthique, c'est alors à la fois intégrer l'embrassement et le renouveau. [...]
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