Françoise Benhamou établit dans ce livre un panorama de l'économie du secteur culturel (à l'exception de l'économie des médias). Jusqu'ici peu d'économistes se sont intéressés à l'art. Les recherches, dans leurs débuts, se sont limitées à l'art stricto sensu, omettant les industries culturelles. C'est pourquoi l'auteur englobe aussi bien l'analyse comparée des politiques culturelles de plusieurs pays, le marché de l'art et le patrimoine que le spectacle vivant, l'emploi ou les transformations des pratiques culturelles.
[...] Le consommateur est bien souvent indifférent devant deux biens culturels partageant des caractéristiques communes et ce sont les coûts de la recherche de l'information pertinente qui influencent pour beaucoup ses choix. Dans la consommation culturelle, la qualité des biens est incertaine, il se produit des phénomènes d'asymétrie d'information Les marchés du travail Il est paradoxal de voir que l'emploi culturel augmente entre 1980 et 1991. Ceci surtout dans les domaines de l'audiovisuel et du spectacle vivant. Mais il apparaît qu'il s'agit plutôt d'un accroissement des effectifs et non de volume. [...]
[...] Un manque à gagner peut être subi (on aurait pu pratiquer un prix plus élevé des places) en cas de succès, dans le cas inverse des prix plus bas auraient pu permettre une plus grande fréquentation. Il n'existe pas de prix de marché qui permette de couvrir les coûts, car la courbe de demande se situe constamment en dessous du coût moyen Les effets pervers de la subvention. Le cas des festivals Les festivals connaissent une grande expansion. La demande tout autant que l'offre s'accroît. Mais la plupart des festivals rencontre un déficit croissant. Pourtant la demande est bien supérieure à l'offre. Mais aucun festival ne peut se passer de l'aide de l'Etat. [...]
[...] Toutefois certaines hypothèses restent contestables: effectivement les salaires moyens de ce secteur augmentent moins vite que dans le reste de l'économie et il semble possible de substituer un déficit artistique au déficit d'exploitation. Malgré tout, le modèle est largement vérifié empiriquement. C'est fortement les aides publiques qui font vivre le spectacle vivant. Aux Etats-Unis, les subventions se font beaucoup plus faibles Les stratégies des institutions Peut-on concilier politique de démocratisation culturelle et politique élitiste? Pour C. Le Pen, les coûts fixes sont élevés par rapport à la capacité des salles, alors que les coûts marginaux sont très bas. Les coûts totaux sont fonction de la qualité et de la fréquentation. [...]
[...] Un petit nombre d'entreprises dominantes constitue le noyau de l'oligopole tandis que de petites ou moyennes sociétés gravitant autour (et dépendantes des grandes au niveau de la distribution) forment la frange concurrentielle. Ceci reste vrai à l'échelle internationale. Si les productions indépendantes se multiplient, leur équilibre financier est très fragile La délégation des innovations aux petites et moyennes entreprises Cette frange concurrentielle est la principale source d'innovations. Mais un artiste innovant rencontrant un fort succès est immédiatement récupéré par le noyau dur. [...]
[...] On essaie d'évaluer les retombées économiques des dépenses culturelles. Il apparaît que ces investissements génèrent d'importants flux de revenus. Quoi qu'il en soit, l'Etat se substitue souvent au marché dans certains secteurs. L'Etat limite ainsi l'effet d'asymétrie d'information Les formes des politiques culturelles Deux modèles s' opposent : le modèle français où un ministère gère l'attribution des subventions et un modèle américain où l'Etat subventionne des organismes privés. Entre ces deux modèles, il existe nombre d'alternatives. Le système allemand délègue une telle tâche aux Länder. [...]
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