Dans La dynamique de l'Occident, Norbert Elias développe la notion de « processus de civilisation », phénomène qu'il caractérise principalement par un accroissement de l'autocontrainte dans l'ensemble des comportements individuels. Ce même processus est, selon lui, lié à la formation de l'Etat. Ainsi, il met en place parallèlement à une théorie de la « sociogenèse de l'Etat », une théorie de la civilisation. Ainsi, Norbert Elias prend pour point de départ à sa réflexion la société féodale occidentale et plus particulièrement la société française. Dans cette perspective, il analyse les évolutions de la société féodale française et dans quelle mesure celles-ci aboutissent à la constitution progressive de l'Etat, sans que les acteurs n'aient conscience du processus en action.
Pour rendre compte de la lecture de cet ouvrage, nous suivrons la démarche adoptée par Norbert Elias, c'est-à-dire que nous nous demanderons comment les organisations monopolistiques « étatiques » se sont constituées, puis quels sont les rapports que l'auteur a décelés entre l'organisation progressive de la société en Etat et le processus de civilisation. Ce faisant, nous mettrons en relief la pensée de l'auteur vis-à-vis d'autres sociologues qui se sont également intéressés à la genèse de l'Etat ou aux rapports entre les individus, la société et les rapports de domination.
[...] La montée de la bourgeoisie menaçant la noblesse de cour, les tensions qui en résultent sont en parties entrenues par le roi, et atténuées dans une certaine mesure. Il apparaît qu'aucune classe ne peut s'imposer sans le soutien du roi : Le roi n'est pas seulement l'oppresseur de la noblesse comme une partie de l'aristocratie de cour en a le sentiment ; il n'est pas non plus exclusivement le conservateur de la noblesse comme le proclame une partie de la bourgeoisie ; il est les deux à la fois. [...]
[...] De la seigneurie féodale à la constitution du royaume de France : la sociogenèse de l'Etat Dans la première partie de son ouvrage, Norbert Elias entreprend de montrer que l'Etat moderne est le résultat d'un long processus de lutte concurrentielle entre plusieurs individus prétendant assurer une domination sur d'autres. A l'intérieur même de ce processus, il distingue dans son analyse, les différentes phases conduisant à la formation du monopole étatique et au passage à la modernité. L'étude de la conquête de l'hégémonie par la dynastie des capétiens conduit à éclairer le problème général de la formation des monopoles et de l'Etat. [...]
[...] La dynamique de l'Occident Norbert Elias (320p) Norbert Elias est un auteur allemand d'origine juive du XXème siècle. Commencée dans le contexte de la sociologie allemande de l'entre-deux- guerres, l'œuvre d'Elias n'eut aucun impact avant les années 1970 et 1980. Après avoir quitté l'Allemagne nazie en 1933, Elias a traversé une longue période d'isolement avant d'enseigner la sociologie à l'université de Leicester en 1954. Dans les années 1930, Elias a rédigé un ouvrage intitulé Procès de la civilisation qui a été publié en France en deux volumes : La civilisation des mœurs et La dynamique de l'Occident. [...]
[...] Cette pratique de l'apanage montre cependant que la domination possède encore un caractère familial et non le caractère impersonnel de l'Etat moderne. Norbert Elias observe que la conquête et la consolidation de positions de prédominance par la violence militaire ou économique aboutit à un ordre social qu'il nomme ordre de monopolisation qui remplace la concurrence sans monopoles par la concurrence réglée par les monopoles. C'est cette configuration qui permet ensuite de répartir les chances dans le sens d'une collaboration entre les individus. [...]
[...] Dans La dynamique de l'Occident, Norbert Elias développe la notion de processus de civilisation phénomène qu'il caractérise principalement par un accroissement de l'autocontrainte dans l'ensemble des comportements individuels. Ce même processus est, selon lui, lié à la formation de l'Etat. Ainsi, il met en place parallèlement à une théorie de la sociogenèse de l'Etat une théorie de la civilisation. Ainsi, Norbert Elias prend pour point de départ à sa réflexion la société féodale occidentale et plus particulièrement la société française. [...]
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