Dissertation de Philosophie sur l'ouvrage de Nicolas Malebranche, De la Recherche de la vérité.
[...] L'esprit n'est quant à lui soumis qu'à la volonté du sujet et à l'autonomie qui le définit. Que celle-ci soit, de manière positivement décroissante, idéologique, stratégique, tactique, opérative ou exécutive, l'usage de l'esprit est toujours dépendant du soi identitaire, et les satisfactions à cet usage, par exemple lors de la découverte d'une Vérité à la suite d'un raisonnement hypothético-déductif scientifique, ou lors d'une réflexion constructiviste sur l'authenticité de propos politiques nous ayant été adressés, sont d'autant plus solides c'est-à-dire assurées, certaines et relevant de notre seule sagesse que l'autonomie que nous avons préalablement ou consécutivement développée est élevée. [...]
[...] De fait, l'esprit est infiniment au-dessus des yeux son existence lui confère un statut non restrictif comme pour la vision, mais constructif, élaboratif en toute sa puissance centrifuge. De cette supériorité devenue évidente, il résulte que l'usage de l'esprit est accompagné de satisfactions bien plus solides, et qui le contentent bien autrement, que la lumière et les couleurs ne contentent la vue. Après des satisfactions certaines, l'aveugle retrouvant la vue, et donc la perception de la lumière et des couleurs ne manquera pas de conceptualiser la loi qui gouvernait ses sens, celle de la non-vue, transformée et lui imposant désormais ce qu'il doit percevoir. [...]
[...] L'expérience du soi étant propre, ne voir que de cette manière, à proprement parler, c'est ne rien voir Les yeux de la sagesse, de même que leurs analogues structures pour la vision, ne peuvent être substitués par ceux du philosophe pour la recherche de la vérité. La résorption de l'anamnèse ici considérée, du retour de la mémoire, de la sortie hors des ténèbres d'une grotte platonicienne, en un mot l'existence est incessible. La vision de l'esprit ne devient dès lors pour autrui, pour le fou, qu'une non solution. Les yeux produisent, l'esprit reproduit, et cette reproduction ne peut être utile qu'à quiconque détient déjà une faculté propre et exercée d'interprétation. [...]
[...] A défaut, stultus in tenebris ambulat Le corps sans conscience de son existence n'est que ruine, désolation et inhumanité, un non-sens pour un individu qui dispose pourtant du plein potentiel à sa réalisation. L'homme sans esprit est une âme ou plutôt un corps errant, il perd sa liberté fondamentale de maîtrise sur l'interprétation de ses perceptions, et devenant insensé, nous ne pouvons concevoir son égarement, sa déambulation machinesque et déraisonnable que dans l'obscurité de sa faculté de juger lui-même les tenants de son propre devenir. Sans être dépourvu d'esprit, pourquoi le fou marche-t-il dans les ténèbres ? Le fou est l'homme qui subordonne l'intégralité de son esprit à l'entendement voisin. [...]
[...] Il était ensuite nécessaire de rendre insensée une telle soustraction à soi-même, une appropriation de ce qui est par nature incessible en tant qu'intégralité et non d'éléments recherchés dans une volonté propre pour enrichir (et non constituer) son propre esprit. Finalement, le primat de l'esprit sur les sens hétéronomiques devenait sans équivoque, l'aperception par l'esprit, la vision de la sagesse in capite interprétée par une raison référente à l'universel permettant dès lors la recherche anamnésique ou constructiviste de la Vérité. [...]
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