Mettre en oeuvre la raison
Le Discours de la Méthode s'ouvre sur la célèbre formule : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ». Descartes entend par là que chaque individu est naturellement doué de raison, c'est-à-dire capable de bien juger et de distinguer le vrai du faux, en tant que cette raison est innée. Mais chacun met en oeuvre sa raison comme il l'entend ; ce qui explique les différences d'opinions. D'où le constat que « ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, le principal est de l'appliquer bien », de prendre la bonne direction, fût-ce aux dépens de la rapidité. De là, la tâche d'une vie réside dans le progrès de l'esprit vers la vérité, tout en restant humble et en acceptant que l'on peut se tromper.
Objectifs du discours
Dans ce discours, Descartes va donc présenter les chemins qu'il a empruntés dans sa quête de la vérité, sans chercher à être dogmatique, mais plutôt en proposant des exemples que le lecteur pourra décider de suivre ou non. Autrement dit, Descartes ne prétend pas détenir la vérité plus qu'un autre, mais il espère simplement que ses expériences pourront profiter aux lecteurs. De plus, cette introspection menée par Descartes, outre la possibilité qu'elle soit utile aux autres, devrait être un moyen supplémentaire pour lui de s'instruire (...)
[...] Il continue de voyager pour observer sans cesse les comédies qui se jouent dans le monde et supprimer les erreurs qui s'étaient introduites dans son esprit. Cependant, Descartes refuse de tomber dans le scepticisme absolu, car sa méthode n'est pas de douter de tout, mais plutôt d'établir des certitudes. Or, cette méthode exige un exercice régulier ; c'est pourquoi il la confronte souvent à des difficultés mathématiques. Ainsi, il s'écoule une période de neuf ans. Période au bout de laquelle Descartes n'a toujours pas entrepris de confronter sa méthode aux difficultés de la philosophie, contrairement à ce que laisse entendre certaines rumeurs. [...]
[...] De manière générale, adopter l'attitude des personnes sensées et opter pour les opinions les plus modérées, tout excès ayant coutume d'être mauvais Se montrer d'une grande fermeté dans ses actions, c'est-à-dire suivre avec constance les décisions de la raison même si elles semblent douteuses dans la pratique Changer plutôt ses désirs que l'ordre du monde. Cette maxime fait explicitement allusion aux philosophes stoïciens, elle consiste à lutter contre soi-même et non contre la fortune, en tant que notre liberté ne peut s'exercer qu'en rapport à nos pensées Observer les différentes occupations des hommes, afin de déterminer celle qui est la meilleure. Toutefois, Descartes est intimement persuadé que la meilleure est la sienne, c'est-à-dire le perfectionnement de la raison et la quête de la vérité. [...]
[...] Descartes en fait donc le principe premier de sa philosophie. Finalement, la seule essence de l'homme tient dans sa substance pensante (dans son âme), elle est fondamentalement immatérielle, distincte du corps. L'existence nécessaire d'un être parfait Devant ce doute radical, Descartes se demande ce qui fait que l'on peut tenir une proposition pour certaine et il en conclut que les choses certaines sont celles qui se conçoivent fort clairement. Or, le doute réside dans le problème de savoir lesquelles nous concevons clairement. [...]
[...] Certes, les perroquets peuvent parler, mais leurs paroles ne peuvent témoigner de ce qu'ils pensent. D'autre part, seul l'homme agit selon sa raison : pour les animaux, c'est la nature qui agit en eux selon la disposition de leurs organes tout comme une horloge qui peut mesurer le temps de manière très précise grâce aux roues et aux ressorts qui la composent. L'homme dispose d'une âme bien distincte de son corps, et par conséquent, qui n'est pas exposée à la mort. [...]
[...] Elle ne peut non plus venir de l'homme même à cause de sa nature imparfaite. Par conséquent, la connaissance ne peut venir que d'un être parfait : Dieu. L'existence de Dieu apparaît donc comme une nécessité. Du moins, elle est plus certaine que les autres choses dont l'homme se croit assuré : avoir un corps, l'existence d'astres, etc. Certes, ces choses assurance morale en tant qu'elles peuvent déterminer nos actions, mais elles ne peuvent être élevées au rang de certitudes métaphysiques Car, en effet, ce qu'il y a de vrai en nous vient d'un être parfait, et ne saurait être déduit de nos sens. [...]
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