Descartes souhaite s'adresser à ceux qui « ont mauvaise opinion de la philosophie à cause que celle qu'on leur a enseignées ne les a pas contentés », il s'oppose ainsi directement à la scolastique. La préface a pour objectif d'éclairer le lecteur sur le sujet du Livre et préciser l'utilité que l'on peut en tirer.
Il veut tout d'abord expliquer ce que c'est que la Philosophie. Elle signifie étymologiquement : l'étude de la Sagesse. La « Sagesse consiste en une parfaite connaissance de tout ce que l'homme peut savoir ». Ce savoir doit être à finalité pratique (santé, morale, technique). Pour cela, il faut philosopher : « commencer par la recherche de ces causes, c'est-à-dire des principes » (principe au sens latin de princeps : premier). Rappel : il n'y a que Dieu qui soit parfaitement Sage « mais on peut dire que les hommes ont plus ou moins de Sagesse à raison de ce qu'ils ont plus ou moins de connaissance des vérités plus importantes ».
Ensuite, il insiste sur l'utilité de la Philosophie : elle nous rend plus civilisés et les vrais Philosophes sont « le plus grand bien qui puisse être en un état ». La Philosophie est comparée à la vue, « elle peut nous aider à régler nos mœurs et nous conduire en cette vie ». La recherche de la Sagesse mène au souverain bien lequel doit être considéré sans la lumière de la foi.
[...] Les vérités étant très claires et très certaines, elles ôteront tout sujet de dispute. On pourra ensuite découvrir de nouvelles vérités auxquelles Descartes n'a point songé (cf. pérennité du cartésianisme nos neveux p. 84). Ceci dans l'objectif d'acquérir une parfaite connaissance de toute la Philosophie (laquelle forme un arbre dont les racines sont la métaphysique, le tronc la physique et les branches : la médecine, la mécanique et la plus importante de toute la morale). [...]
[...] La Sagesse qu'on a coutume d'avoir n'est acquise que par quatre moyens Les notions qui sont si claires d'elles-mêmes qu'on peut les acquérir sans méditation. Tout ce que l'expérience des sens fait connaître. Ce que la conversation des autres hommes nous enseigne. La lecture, non pas de tous les Livres, mais particulièrement de ceux qui ont été écrits par des personnes capables de nous donner de bonnes instructions, car c'est une espèce de conversation que nous avons avec leurs auteurs. [...]
[...] Ainsi en cultivant de mauvais Principes, ils se sont éloignés de la connaissance de la vérité et de la Sagesse, ainsi que de la véritable Philosophie. Pour cette raison ce sont ceux qui ont le moins appris de tout ce qui a été nommé faussement jusqu'ici Philosophie qui sont les plus capables d'apprendre la vraie. B. Les raisons qui prouvent la véracité des Principes La clarté des principes est indubitable et ce pour deux raisons. Par le doute, tout ce qui n'était pas évident a été éliminé : en considérant que celui qui veut douter de tout ne peut toutefois douter qu'il ne soit pendant qu'il doute (cogito), et que ce qui raisonne ainsi en ne pouvant douter de soi-même, et doutant néanmoins de tout le reste, n'est pas ce que nous disons être notre corps, mais ce que nous appelons notre âme ou notre pensée, j'ai pris l'être ou l'existence de cette pensée pour le premier Principe duquel j'ai déduit très clairement les suivants (p. [...]
[...] Descartes, Lettre-préface des Principes de la philosophie René Descartes : Lettre-préface des Principes de la philosophie, Paris, GF- Flammarion 134p, ISBN : 2-08-070975-5. Présentation et notes par Denis Moreau. Lettre de l'auteur au traducteur (son ami l'abbé Picot) laquelle peut servir de préface aux Principes de la philosophie Descartes souhaite s'adresser à ceux qui ont mauvaise opinion de la philosophie à cause que celle qu'on leur a enseignées ne les a pas contentés il s'oppose ainsi directement à la scolastique. [...]
[...] Mais Descartes est le premier à les reconnaître comme Principes de la Philosophie. On peut en déduire toutes les autres choses : à savoir qu'il y a un Dieu qui est auteur de tout ce qui est au monde, et qui, étant la source de toute vérité, n'a point crée notre entendement de telle nature qu'il se puisse tromper au jugement qu'il fait des choses dont il a une perception fort claire et fort distincte (p. 67). C. L'ordre que l'on doit tenir pour s'instruire Il faut avant tout se forger une Morale pour régler les actions de sa vie car nous devons d'abord tâcher de bien vivre (primum vivere, premièrement vivre). [...]
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