Le dernier de la classe retrace la biographie d'Antoine Riboud, né en 1918 et décédé en 2002, devenu en 1965 le P-DG de Danone, ex-BSN. En autobiographe, ce grand entrepreneur au caractère déterminé mais humaniste décide de revenir sur son parcours complètement atypique, passant par son enfance, et décrivant le rôle fondamental de sa famille.
Après avoir retracé les principaux éléments qu'il aborde dans son ouvrage, il sera nécessaire d'évoquer les critiques que l'on peut apporter. Nous ouvrirons dans un dernier temps sur des aspects plus particuliers concernant le personnage même.
[...] Il participe d'ailleurs en 1973 à la gestion de la crise Lip. Au cours de cette même année 68, ce que certains journalistes ont appelé un coup mémorable pour désigner la tentative d'offre publique d'achat (OPA) sur Saint-Gobain fait entrer Antoine Riboud dans l'histoire, lui qui impressionne tout un chacun : Saint-Gobain est en effet à ce moment la plus grande entreprise de verrerie, cinq fois plus grosse que BSN. L'opération échoue évidemment, mais contribue à rendre la société du jeune entrepreneur célèbre et ambitieuse, comme lui-même. [...]
[...] En fin militaire, en bon stratège, il fait pourtant figure de non- conformiste. Comme nous l'avons déjà évoqué en retraçant son parcours, c'est un homme qui se préoccupe de ses employés, qui a le sens du social. Sans pour autant faire de paternalisme, il estime que la force d'une entreprise réside autant dans son capital humain que dans ses résultats financiers C'est dans ce sens qu'il est non-conformiste : il ne va pas dans le même sens que ses pairs, innove dans le patronat. [...]
[...] En 1965, en l'espace de treize ans, Antoine Riboud est à la tête de Souchon-Neuvesel. Mai 68 et la fin du taylorisme le confortent dans sa manière de gérer son entreprise Boussois Souchon-Neuvesel qui ont fusionné : humaniste, sociale, avec des conditions de travail acceptables pour que des gens demain acceptent de travailler dans [les] usines Il acquiert très tôt la conviction que les problèmes économiques et financiers de l'entreprise ne peuvent être séparés des problèmes sociaux : la mise sur le même plan du progrès économique et du progrès social est nécessaire. [...]
[...] Et son attitude a été sévèrement critiquée. Dans une autre mesure, il aborde à un moment de son autobiographie la question de la mondialisation, et l'attitude que les chefs d'entreprises françaises doivent adopter vis-à-vis de ce phénomène émergent. Il est nécessaire de conquérir des marchés à l'autre bout du monde ; la lutte commerciale suppose la qualité des produits et la productivité ; c'est une guerre Dans ce qu'il dit, Antoine Riboud semble être un homme paradoxal : très social, dans le même temps très capitaliste et libéral. [...]
[...] Ce qui le caractérise est en effet sa fierté d'être ignorant souligne Laure Adler, une proche d'Antoine Riboud. Cela lui donne le désir d'en savoir toujours plus, alors qu'il en sait déjà énormément Il semble donc que c'est donc la position de challenger qui le stimule. Dans le même sens, c'est un homme qui ne connaît pas d'aversion pour le risque. Que les conséquences de ses choix en stratégie soient fructueuses ou non, il prend des décisions et les assume. [...]
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