Il existe deux écoles de pensée dans la futurologie : l'optimiste (dans un siècle, les sciences auront résolu les difficultés et l'humanité vivra cet avenir radieux que les utopies lui ont toujours promis), et la pessimiste (on aura sombré dans un univers déshumanisé à la Matrix, où l'homme sera au mieux un poids, au pire un souvenir pour les machines). Ce sont ces perspectives qu'interroge Jean-Michel Besnier. Dans Demain les posthumains, le philosophe propose une réflexion sur la montée en puissance des sciences et techniques dans la vie quotidienne et ses conséquences sur la mentalité collective.
Le livre interroge donc la diffusion des idées, des comportements et des fantasmes qui conspirent à rendre de plus en plus plausible et même désirable pour certains l'avènement d'une post-humanité. A la base de ce livre se trouve un paradoxe que l'auteur va tenter de résoudre : « tant que l'on croit encore en l'avenir de l'homme, on s'inquiète à juste titre des modifications que les sciences et les techniques pourraient lui faire subir ; mais dès lors que l'on n'y croit plus, au point même de désespérer, pourquoi répugnerait-on à imaginer que celles-ci pourraient nous offrir des perspectives radicalement nouvelles et en phase avec les exigences du futur ? ». Le but du livre est donc moral : comment définir une éthique qui permet d'obtenir que le posthumanisme signifie l'extension de nos valeurs aux réalités créées par nos technologies plutôt que l'annonce de notre auto-suppression ou de notre désertion ?
[...] Les avancées actuelles tracent de nouvelles frontières pour le vivant, en établissant une séparation de moins en moins nette entre l'homme et son environnement : l'identité est donc à la dérive. Elles ont ainsi établi que l'intériorité est un mythe : il n'y a pas de libre-arbitre, nous sommes le pur produit des caractéristiques de notre espèce et des circonstances qui nous ont façonnés. Nous ne sommes donc pas responsables de ce que la contingence faite de nous tout comme les machines sont autonomes mais pas responsables. [...]
[...] C'est un défi que la technologie impose aux préjugés humains qui prétendaient limiter l'application des valeurs morales aux seuls humains. Nous sommes renvoyés à nous-mêmes à l'occasion de la relation entretenue avec la machine : il y a une dimension éthique dans les technologies du posthumain, et un questionnement sur les évolutions et les critères de l'humanité. Comment considérer un robot autonome, maître de ses actions (comme les robots autorégulés qui sont sur Mars), ou un robot à apparence humaine ? [...]
[...] La technique, apparue pour compenser les défauts originels des hommes, accroît ainsi notre sentiment de nullité. On éprouve alors de la honte face à notre origine naturelle, d'être né plutôt que d'avoir été fabriqué, et de la lassitude d'être soi. Les hommes ne supporteraient plus l'image qu'ils ont d'eux-mêmes, dépassés par la puissance des machines et leur progrès infini, et perdent toute initiative, paralysé par les forces de désinhibition qui l'emportent sur celles de l'action. Si l'homme doit être perfectionné, c'est avant tout pour se montrer digne des machines qu'il a inventées et dont il a peuplé son environnement. [...]
[...] C'est un cyborg, dont les faiblesses originelles sont compensées par la présence de nanotechnologies dans son corps. C'est le règne du cybernético-biotechnique : la convergence de l'homme (ce qui est né) et de la machine (ce qui est fabriqué). Le posthumanisme : culture et éthique de demain Ce qui fut présenté jadis comme le moyen de l'autonomie des hommes apparaît aujourd'hui comme une puissance autonome dont ils doivent s'accommoder et qui règlera les règles de leur bien-vivre. Le posthumanisme refuse d'identifier en l'homme un acteur encore susceptible d'affronter l'adversité de la nature ou de la technique. [...]
[...] Ce sont ces perspectives qu'interroge Jean-Michel Besnier. Dans Demain les posthumains, le philosophe propose une réflexion sur la technologisation des sociétés, c'est-à-dire la montée en puissance des sciences et techniques dans la vie quotidienne et ses conséquences sur la mentalité collective. Le livre interroge donc la diffusion des idées, des comportements et des fantasmes qui conspirent à rendre de plus en plus plausible et même désirable pour certains l'avènement d'une post-humanité. À la base de ce livre se trouve un paradoxe que l'auteur va tenter de résoudre : tant que l'on croit encore en l'avenir de l'homme, on s'inquiète à juste titre des modifications que les sciences et les techniques pourraient lui faire subir ; mais dès lors que l'on n'y croit plus, au point même de désespérer, pourquoi répugnerait-on à imaginer que celles-ci pourraient nous offrir des perspectives radicalement nouvelles et en phase avec les exigences du futur Besnier propose une voie entre les deux, acceptant le progrès tout en s'inquiétant des dérives possibles de la technologie sur les hommes, acceptant une évolution de l'humanité tout en redoutant sa disparition qui pourrait résulter de cette évolution. [...]
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