Littérature, Demain les post-humains, Jean-Michel Besnier, dématérialisation des informations, technophiles, technophobes, clones
Dans son ouvrage, Jean-Michel Besnier tente de faire comprendre à l'Homme contemporain qu'il est à un tournant de son histoire, et que demain, il devra tout réinventer, y compris des valeurs jusqu'alors considérées comme immuables par le plus grand nombre (E.G éminence de l'Homme, de la nature, de la religion…). Des utopies encore érigées comme telles hier par nos anciens deviennent aujourd'hui réalité. L'Homme semble avoir fait son temps, et être « fatigué » de lui-même pour reprendre l'expression de l'auteur. La dématérialisation des informations bat son comble, et face à cette force irrésistible de la technique que plus personne ne semble parvenir à canaliser, Jean-Michel Besnier prône la création dans l'urgence d'une éthique destinée à régir les rapports entre humains et robots, tout en montrant les obstacles à surmonter pour y parvenir.
[...] Il est par ailleurs chevalier dans l'ordre des palmes académiques depuis 2006. Jean-Michel Besnier est donc un philosophe au pedigree plus que significatif. Depuis une dizaine d'années, Jean-Michel Besnier a fait de l'évolution des sciences son crédo, en se positionnant en tant que précurseur des philosophes contemporains de ces questions assez nouvelles. La plupart de ses dernières recherches, travaux, et œuvres se consacrent à cette thématique particulièrement dans l'ère du temps. II/Synthèse de l'ouvrage Demain les post-humains, le futur a-t-il encore besoin de nous ? [...]
[...] Le post-humain semble donc plus que jamais aux portes de l'humanité, si ce n'est pas déjà le cas. Jean-Michel Besnier fait d'ailleurs références à des exemples concrets postulant déjà une mutation de l'homme tel que nous le connaissions, notamment lorsqu'il aborde la question des prothèses électroniques, déjà expérimentées au Japon et sur le point d'inonder le marché mondial à la grande joie des personnes victimes d'infirmités. De manière tout à fait connexe, il relève l'existence de posthumains lorsqu'il prend l'exemple de ces athlètes paralympiques désormais capables de rivaliser avec des athlètes valides grâce au progrès techniques, en prenant le cas d'espèce d'Oscar Pistorius, adulé hier par les médias du monde entier pour ses performances sportives hors du commun, et aujourd'hui en pleine tourmente après avoir abattu sa compagne. [...]
[...] La tentation d'abandonner fut parfois irrésistible. Le chapitre abordant la nécessité de réformer le langage, principale embûche à la constitution d'une nouvelle éthique, est à mon sens le tournant du livre, celui qui fait passer le lecteur du coté de la philosophie. Malgré tout, au gré de l'avancement, il est possible de mesurer la difficulté et la multiplicité des questions que suscitent l'ère post- humaniste. C'est là tout l'intérêt du livre : sans en comprendre tous les détails, il est tout à fait possible de saisir les grands enjeux que pose l'émergence du robot. [...]
[...] D'aucuns pourront se frotter les mains, car le livre est une mine d'informations. D'un autre coté, on peut se réjouir de certaines références grand public, en nombre sans doute trop limité. Orange Mécanique, Matrix sont les deux exemples particulièrement illustrant qui me viennent présentement à l'esprit. Cela permet de regagner l'attention du lecteur perdu. On peut néanmoins déplorer l'oubli de certains grands classiques cinématographiques du genre qui se prêtaient tout à fait à la thématique de l'œuvre : Bienvenue à Gattaca d'Andrew Niccol, The Island de Michael Bay, ou encore Terminator de James Cameron. [...]
[...] L'ouvrage débutait pourtant de la meilleure des façons, sans doute parce qu'il posait les jalons du problème : la profusion de la technologie dans tous les domaines, posant à terme l'absence de contrôle de l'Homme sur sa propre créature prête à s'émanciper de son créateur et à compromettre l'utilité de l'Homme. Cette vision alerte fait froid dans le dos, et fait réfléchir le lecteur sur le propre sens de sa vie. A-t-on vraiment besoin de toute cette technologie ? Serons-nous de ceux qui ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis ? Besnier se veut critique, et impute la faute à l'Homme, à l'origine de son propre déclin. [...]
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