Il existe deux types de philosophie morale. L'une considère l'homme comme « né pour l'action », poursuivant un objet et étant influencé par ses désirs. L'autre considère à l'inverse l'homme avant tout comme un être raisonnable, et recherche les principes abstraits de son entendement. Le premier type de philosophie triomphe sur le second car il est plus aisé à lire et laisse plus de place à la rhétorique. Il va de pair avec le goût de l'époque, situé entre l'ignorance et la philosophie, et avec les injonctions de la nature, qui veut un équilibre entre sociabilité, action et réflexion. Cependant, la « philosophie précise » est nécessaire à la « philosophie facile », et peut servir à améliorer l'action. Cependant, la métaphysique est vue comme vaine par l'opinion commune. Cela ne doit pas mener à abandonner ses efforts. Il faut enquêter sur l'entendement humain, et d'abord faire une « géographie de l'esprit ».
[...] D'une relation de cause à effet entre un fait présent et un autre fait inféré. Cette connaissance de la cause et de l'effet provient entièrement de l'expérience d'une conjonction constante entre deux objets. Cela est évident pour les choses ayant peu d'analogies avec la cour de la nature, ou qui dépendent d'un mécanisme complexe. Même pour les effets les plus évidents en apparence, leur évidence provient de la mémoire. Tout effet est distinct de sa cause. On ne peut donc remonter à la cause première. [...]
[...] Les animaux suivent également la règle de cause et d'effet, qu'ils apprennent par expérience. Ayant un entendement faible, ils ne peuvent acquérir ces connaissances par le raisonnement, mais par l'habitude. Section Les miracles Première partie: On doit proportionner sa croyance à l'évidence en fonction de la variabilité de l'expérience passée. On hésite beaucoup en conséquence sur la validité des témoignages. Un événement est miraculeux quand toute expérience est contre lui. Cette expérience correspond à une preuve, qui s'oppose à la preuve des témoignages attestant des miracles. [...]
[...] De plus la maîtrise de soi est mouvante et variable dans le temps. On connaît la conjonction par l'expérience, alors que la connexion nous reste impénétrable, sauf à invoquer des divinités. Or, cela revient à s'éloigner de l'expérience et cela n'explique rien. Deuxième partie: Apparemment, il n'y a pas d'idée de connexion nécessaire. Elle provient de l'impression faite par une relation régulière de cause à effet. De même pour l'idée de cause, dont l'impression correspondante est liée à l'habitude. Section VIII: Liberté et nécessité Première partie: Le problème de la liberté est un sujet de controverse qui ne peut être due qu'à une querelle de mot. [...]
[...] Deuxième partie: En pratique, de tels témoignages n'existent pas. Les miracles s'expliquent par le goût pour le merveilleux et par l'enthousiasme religieux, ou par le caractère barbare de la population. Enfin, autre preuve de leur fausseté, les miracles se contredisent. Quant à la religion catholique, son seul miracle réside dans la foi. Section XI: La providence particulière et l'état futur. La preuve de l'existence de Dieu réside dans l'harmonie du monde. Cependant, on ne peut inférer d'un effet que sa cause possède plus qu'il n'est nécessaire pour le créer. [...]
[...] Cela ne peut être le fait d'un raisonnement. Section Solution sceptique de ces doutes Première partie: La philosophie a toujours pour risque de favoriser un penchant, sans s'en rendre compte, en voulant en réprimer un autre. C'est un risque auquel ne s'exposent pas les philosophies sceptiques, qui défend l'amour de la vérité et réprime les autres passions. Quel principe nous pousse à inférer des relations de cause à effet suite à l'expérience ? C'est l'habitude, l'accoutumance, qui est un principe de la nature humaine. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture