En raison de la richesse et de la complexité de cet ouvrage, il nous semble important d'en introduire le résumé par une présentation succincte du courant théorique dans lequel Alain Touraine s'inscrit.
Il est l'un des plus importants chercheurs et théoricien (son équipe F. Dubet et S.Hegedus et M. Wieworka) à étudier la conception « des nouveaux mouvements sociaux » et de ce qu'il a appelé « l'intervention sociologique ».
Ces ouvrages « La conscience ouvrière » (impact important) et surtout « Le mouvement ouvrier 68 » permettent de comprendre comment Alain Touraine conçoit la corrélation entre le mouvement ouvrier, et les nouveaux mouvements sociaux, dans les pays industriels avancés de l'ouest.
Ses écrits théoriques sur la sociologie actionnaliste, par exemple « Sociologie de l'action » proposent une sociologie qui doit centrer son examen sur l'action, les relations sociales, le conflit social plutôt que sur les structures , les systèmes sociaux et l'intégration sociale.
L'auteur accorde une importance capitale aux acteurs historiques, et réintroduit le sujet de façon novatrice.
Son point de vue, (pas de société conçue comme un système statique, composée de divers niveaux ou instances superposées), se distingue du structuro fonctionnalisme et du marxisme structuraliste, privilégiant l'ordre social, en négligeant les acteurs sociaux. A.Touraine lui, considère la société comme le résultat de l'action sociale, le produit des relations sociales.
[...] Malgré cela Alain Touraine pense que le sujet est à nouveau présent dans cette modernité, il en est le fruit et seul capable de la transformer en espace d'humanité. Cette mutation ne peut opérer que si le sujet s'inscrit dans un mouvement social, comme opposant à l'ordre établi et aux rôles sociaux prédéterminés par les dirigeants. Ainsi ses mouvements sociaux héritiers des classes sociales, n'ont pas pour unique vocation de défendre leurs groupes, mais plus généralement d'imposer une vision éthique de la société. [...]
[...] La sociologie de l'action de Touraine, son actionnalisme, veut éviter les excès de l'idéalisme, du naturalisme tout comme ceux de l'historicisme et du volontarisme. Le mouvement social était constitué dans ses premiers travaux, de trois éléments ; opposition, identité, totalité (au sens Hégélien du terme) : (calque schéma p4) - la défense de l'identité et des intérêts propres, (identité) - la lutte contre l'adversaire, (opposition) - la vision commune que partage, le mouvement, son adversaire, par le biais d'un projet de société (totalité). [...]
[...] Ces quelques lignes montrent bien, que malgré l'optimisme d'Alain Touraine et sa foi dans le sujet comme mouvement social, l'individualisme reste toujours omniprésent dans notre société moderne. Le mal est la domination de l'homme sur l'homme et sa transformation en un objet ou en son équivalent monétaire. Entre la logique du bien et celle du mal il existe des conduites neutres, techniques, routinières, mais le bien ou le mal apparaissent dès qu'une conduite est sociale, c'est-à-dire dès qu'elle vise à modifier le comportement d'un autre acteur et donc à augmenter ou diminuer sa capacité d'action autonome Ainsi quand l'homme veut changer l'autre, sa reconnaissance, il porte en quelque sorte atteinte à ses libertés individuelles, cela pose la question de notre mission auprès des publics fragiles. [...]
[...] Conclusion Difficile de proposer en quelques lignes une synthèse d'un ouvrage aussi dense que Critique de la modernité Cela justifie pour une grande part, le nombre élevé de pages. Alain Touraine, développe en premier lieu une présentation des conceptions classiques de la modernité : le triomphe de la raison sur le sacré, les théories du droit naturel et la Déclaration des droits de l'homme. Il expose ensuite la destruction de l'idée de modernité, avec la séparation d'une image de la société comme un flux de changement incontrôlable au milieu duquel les acteurs élaborent des stratégies de conquête ou de survie, et d'un imaginaire culturel post-moderne. [...]
[...] La redéfinition de la modernité devient alors une double urgence qui redonnera sens à la pensée et à l'action sociale. II- L'idée de Touraine : modernité : entre la raison et le sujet (troisième chapitre) Cette partie comme le précise l'auteur dans son conseil de lecture peut être lu en premier lieu, car elle présente ses idées sur la modernité comme relation tendue entre la raison et le sujet C'est ici aussi qu'il articule le concept de modernité, avec la naissance du sujet nourrie par l'héritage du Siècle des lumières, et construit en tant que tel grâce à ce contexte. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture