Critères esthétiques et jugement de goût, d'Yves Michaud

Résumé du document

Le domaine de l'esthétique est un domaine relativement récent. Auparavant, ceux qui parlent de l'art sont ceux qui le font (Poétique). La poétique d'Aristote est par exemple une description des règles à suivre lorsqu'on veut faire de la poésie, une épopée, une tragédie, etc. Il existe beaucoup de livres d'artisans-peintres jusqu'à la Renaissance.

La notion de l'expérience esthétique apparaît lorsqu'on s'interroge sur ce domaine qui n'est ni une expérience purement cognitive, ni une expérience purement sensorielle, à la fin du XVIIe siècle. C'est le philosophe allemand Alexander Gottlieb Baumgarten, disciple de Christian Wolff (« un je ne sais quoi ») qui introduit le néologisme « esthétique » avec la publication du premier volume de son Aesthetica, en 1750, dans un contexte social qui évolue : l'opéra se développe, les collections particulières commencent, c'est le début du voyage cultivé, le début de la critique d'art, etc. C'est l'époque où on commence à s'intéresser à l'art du point de vue de sa réception (l'âge du spectateur).

Extraits

[...] D'après lui il existe des universaux anthropologiques : nos goûts sont causés par des qualités des objets. L'art, sous toutes les formes qu'il prend, est une activité codifiée dont le code est continuellement en cours d'élaboration, c'est un processus. Yves Michaud. p.36 Monroe Beardsley dresse la liste des traits d'une expérience esthétique en général : concentration de l'attention sur l'objet, libération par rapport aux soucis, détachement, implication active dans la découverte et sentiment d'intégration de l'expérience. Il existe donc une sorte de branchement, d'accord, entre l'objet et le regardeur. [...]

[...] - Il peut y avoir des effets de domination culturelle et d'imposition des normes - Accord entre certaines pratiques artistiques et des dispositions humaines générales. Certaines formes artistiques sont plus susceptibles de réception universelle que d'autres. - Les différences et malentendus d'appréciation peuvent être très importants au sein d'une apparente convergence d'ordre culturel. - Il y a de constants processus de discussion et d'élargissement du jeu d'appréciation. IV - Comment le jugement de goût s'ajuste au sein des jeux de langage? Le goût ne peut pas agir simplement sur la base d'un jugement purement intellectuel, il faut une certaine émotion. [...]

[...] Critères esthétiques et jugement de goût, Yves Michaud Le domaine de l'esthétique est un domaine relativement récent. Auparavant, ceux qui parlent de l'art sont ceux qui le font (Poétique). La poétique d'Aristote est par exemple une description des règles à suivre lorsqu'on veut faire de la poésie, une épopée, une tragédie, etc. Il existe beaucoup de livres d'artisans-peintres jusqu'à la Renaissance. La notion de l'expérience esthétique apparaît lorsqu'on s'interroge sur ce domaine qui n'est ni une expérience purement cognitive, ni une expérience purement sensorielle, à la fin du XVIIe siècle. [...]

[...] Il y a des esthétiques locales et des goûts locaux, mais au sein de chaque esthétique, les accords sont passablement solides et stables. Il s'agit de prendre en compte notre expérience double : - L'activité artistique suit des règles définies, formatées sur l'observation de ce qui plaît aux hommes - Il existe une différence entre les goûts vus comme qualifiés et les autres. Comment le goût individuel peut se former aux conditions adéquates de jugement ? Hume suggère la nécessité d'un ajustement entre 2 séries de règles : on apprend à avoir des réponses esthétiques adéquates aux œuvres. [...]

[...] L'expérience esthétique est éminemment sensuelle, mais elle présuppose une connaissance d'ordre intellectuel. II Quelles sont les qualités artistiques qui font la valeur d'une œuvre ? Yves Michaud ne cherche pas à donner une théorie générale des qualités artistiques, car cela irait à l'encontre de l'importance des jeux de langage et des ajustements locaux en matière d'art et d'expérience esthétique. (Il rappelle les travaux de Richard Wollheim, de Goodman, et de Genette qui donnent des analyses de ce qu'est une œuvre d'art). [...]