La Crise de la culture, Hannah Arendt, philosophie politique, culture de masse, philistinisme, classes sociales, démocratisation culturelle, art, classicisme, modernisme, culture sociale
Hannah Arendt est une des figures majeures de la philosophie du XXᵉ siècle. Originaire d'Allemagne, elle se réfugie aux États-Unis pour fuir le déchaînement nazi. Elle se spécialise notamment dans la philosophie politique après avoir assisté aux intenses bouleversements et catastrophes de deux guerres mondiales, ainsi qu'aux oppositions idéologiques.
Quand elle rédige l'ouvrage intitulé La Crise de la culture en 1961, la Guerre froide connaît son apogée avant une progressive détente dans les années suivantes. C'est un texte particulier parmi ses huit textes au total, sur des thématiques fondamentales comme l'éducation ou la liberté. De même, elle entrevoit le spectre d'un nouveau conflit qui pourrait être fatal à l'ensemble de l'humanité. La culture ne possède plus le rayonnement d'antan et sa disparition potentielle menace l'entièreté de la société et son rapport à elle-même.
[...] En sortant du carcan et de la bienséance de la bonne société, la culture doit parvenir à convaincre et à persuader la société de masse à sa nécessité. La crise de la culture ne doit pas laisser la place à une crise de l'esprit et de la réflexion sur les choses. L'artiste se porte garant de cette transformation en présentant un regard sur la société en tant que miroir. Il se met à niveau tout en faisant tourner les regards vers une amélioration des perspectives et des possibilités. [...]
[...] L'art constitue alors une posture et une prise de position qu'il faut comprendre et intellectualiser pour l'aimer. La masse ne serait, selon elle, pas apte à décrypter les symboles associés. En effet, la masse regroupe l'ensemble des catégories sociales, de la bonne société aux masses populaires. La bonne société renvoie aux individus des classes les plus aisées, en place depuis l'absolutisme de Louis XIV. Ils interviennent en tant que courtisans puis évoluent dans des intrigues et des discussions qui les amènent à présenter et dénoncer le rapport à la société. [...]
[...] Dès lors, la culture est bel et bien en crise. La bonne société pèse de manière trop conséquente sur la définition des arts. Par conséquent, elle éloigne l'art de la réalité, ce qui cause un décalage important pour le reste de population. Cette monopolisation conduit à une culture progressivement désintégrée avec des influences classiques ou gothiques à valorisation sociale, mais sans réelle autre valeur ajoutée. La menace de la bonne société et du philistinisme au cœur de la crise A l'origine, les objets d'art étaient vus par le philistin comme étant inutiles mais une fois cultivé, il en a fait une intense monnaie pour les échanges afin d'atteindre une distinction sociale. [...]
[...] Les masses peuvent accéder à la culture. Le rôle de l'artiste, porte-parole de la culture Seul l'artiste persévère dans la société de masse. En effet, il est celui qui laisse une trace et qui envoie un signal à ses pairs. Il signifie ce qu'il reste encore à accomplir et produit de fantastiques objets à travers l'œuvre de son esprit et de son génie créatif. Pour lui, il faut sortir la masse du philistinisme c'est-à-dire de l'état de méfiance et de fermeture envers la culture. [...]
[...] Elle ne peut pas être conçue uniquement pour la satisfaction d'un besoin mais doit œuvrer sur la durée. On ne peut pas consommer un ouvrage artistique comme un autre bien de consommation banale. La distinction passe par cette temporalité accrue et cette permanence de la réflexion et de l'émotion de son usage. A la recherche de leur propre maison sur terre, les masses ne regardent pas la culture dans un premier temps. C'est en effet à elle de se manifester et d'apparaitre. Il faut entamer une prise de vue qui nous éloigne de l'objet. [...]
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