Popper exprime son projet de distinguer la science de la « pseudo-science ». Selon l'acceptation commune, la première se distingue de la seconde de par sa méthode empirique qui consiste dans l'induction : elle repose sur l'observation ou l'expérimentation. Mais cette définition ne convient pas à Popper. Il prend l'exemple de l'astrologie, qui, bien que reposant sur « des preuves empiriques fondées sur l'observation », ne peut être considérée comme une science.
Le problème du critère de la scientificité s'est posé à Popper dans le contexte de quatre nouvelles théories : la relativité d'Einstein, la théorie de l'Histoire de Marx, la psychanalyse de Freud et la « psychologie individuelle » d'Alfred Adler, avec qui il a collaboré. Parmi ces quatre théories, la première appartient à la physique et les autres au vaste ensemble des sciences humaines ; et il se demande ce qui fait que la théorie d'Einstein lui semble plus scientifique que les autres (...)
[...] Selon lui, l'observation ne peut suffire à déduire des théories scientifiques, ni à en affirmer la véracité. Ainsi, la testabilité ne peut être qu'un critère de démarcation et non de signification. IV. Problème de l'induction Popper se sert de la théorie de l'induction de hume pour montrer que cette dernière ne peut être justifier logiquement. Hume affirme qu'on ne peut déduire des théories à partir de l'observation, car justifier l'induction par le recours à l'expérience entraine une régression à l'infini Selon lui, nous croyons à l'existence de lois par habitude, par répétition. [...]
[...] De manière assez semblable à la dernière réponse, il faut admettre qu'il n'y a pas de meilleure hypothèse sur laquelle fonder notre action que celle qui suppose que les lois qui ont été testées continueront d'être valables. Dans quelle mesure nos croyance sont-elles raisonnables ? La croyance en la science n'est pas aussi irrationnelle que la croyance en les mythes ou en la magie, mais elle ne peut être justifiée théoriquement. C'est de la rationalité de la démarche scientifique dont dépend la rationalité de notre adhésion aux théories, qu'il ne faut pas confondre avec la croyance en la nécessaire vérité de ses théories. [...]
[...] Démarche pseudo-scientifique et démarche scientifique La démarche pseudo-scientifique est assimilée à l'attitude dogmatique et la démarche scientifique à l'attitude critique. Par analogie, la démarche pseudo-scientifique est donc plus primitive que la démarche scientifique, elle lui est antérieure : c'est donc une démarche préscientifique. La critique doit prendre pour objet les dogmes, la science doit partir des mythes. La différence entre science et pseudo-science est que la première transmet ses théories, comme la seconde, mais qu'elle transmet également l'incitation à critiquer ses théories. Etant donné que, dans la démarche scientifique, l'observation sert le raisonnement, les déductions occupent une place essentielle. [...]
[...] Popper dresse alors ses conclusions quant aux critères de scientificité d'une théorie. - Les confirmations d'une théorie ne doivent être prise en compte que si les prédictions assument un risque, c'est-à-dire si elle interdit à un certain nombre de faits de se produire d'ailleurs sa valeur est proportionnelle à l'envergure de l'interdiction - Toute théorie scientifique doit pouvoir être réfutée - Les preuves qui confirment une théorie ne peuvent provenir que de tests authentiques subis par la théorie en question Popper parle de preuves corroborantes Le critère de la scientificité d'une théorie réside dans la possibilité de l'invalider, de la réfuter ou encore de la tester II. [...]
[...] Il faut rappeler qu'on ne part pas d'un énoncé d'observation, mais d'une aporie liée à l'observation ; aporie à laquelle la théorie doit apporter une réponse. Partant de là, les théories peuvent être nombreuses et plus ou moins satisfaisantes. La question qu'il faudrait se poser est donc celle de savoir comment on passe d'un énoncé d'observation à une théorie satisfaisante. La réponse est simple : il faut soumettre les théories à des tests visant à les réfuter. Comment justifier l'inférence inductive ? Comme nous l'avons déjà expliquer, une inférence inductive ne saurait avoir de validité, elle ne peut donc être justifiée. [...]
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