Alain est né à Mortagne au Perche (Orne) le 3 mars 1869, mort au Vésinet le 2 juin 1951. Fils de vétérinaire, ile est élève au lycée d'Alençon. Brillant en mathématiques, il tente d‘intégrer Polytechnique. Au lycée Michelet de Vanves, il a pour professeur Jules Lagneau qui lui donne « l'expérience de l'esprit et de l'éternité ». Son échec au baccalauréat scientifique l'oriente vers l'Ecole Normale Supérieure qu'il intègre. en 1889 à vingt et un ans.
Il prend parti contre les maîtres vénérés de l'époque : Sainte Beuve, Renan, Taine, Brunetière et se tourne vers les grands textes : Platon, Aristote, Auguste Comte et Kant. Agrégé en philosophie en 1892, il est professeur au collège de Pontivy, puis au lycée de Lorient et à Paris aux lycées Condorcet et Michelet. Professeur à partir de 1892, il se lance dans le journalisme politique avec l'affaire Dreyfus. En 1900, il est professeur à Rouen et collabore à des études érudites, raison pour laquelle il es appelé à Paris en 1909. Il devient chargé de cours au Collège Sévigné et au lycée Henri IV en classes préparatoires où ses élèves le considèrent comme un maître remarquable.
[...] Son point de vue philosophique a pour objet de fonder la république sur la liberté intime de l'esprit perçant le brouillard politique La politique d'Alain procède d'une double démarche, la démystification du pouvoir et l'enseignement au citoyen d'une discipline assurant l'ordre sans avilir l'esprit (le citoyen contre les pouvoirs) 2 - L'individu et la société Alain est un penseur anti-pouvoir. Selon lui, l'autorité politique établie est une puissance qui n'est pas contrôlée par la raison. Comme le Léviathan de Hobbes, mais dans un sens plus large, c'est un monstre protéiforme en qui s'incarne la stupidité brute de la bête humaine (Georges Balandier in Dictionnaire des Biographies. Pour Alain il n'est ni beau ni sage. [...]
[...] Il refuse les masses demandeuses et le pouvoir démagogique. Et estime que la vérité n'est pas prouvée par le nombre. Le suffrage universel est un instrument de détermination individuelle (G. Balandier). Il refuse la sécurité assurée par une administration payée par numéro matricule. La démocratie d'Alain, c'est la confiance dans la raison humaine et dans l'efficacité du dialogue, le refus de l'autorité. Le député est un mandataire auquel on peut demander des comptes. Le comité électoral doit assurer contrôle et jugement pour analyser le gouvernement Tout ministre est Saint Louis sous son chêne pour commencer, et Louis XIV dès qu'il le peut Contenu, mode et instigateurs des décisions ne sont pas précisés par Alain pour qui il n'existe pas de pensée politique créatrice. [...]
[...] foule fait l'état en le sacralisant Le pouvoir est le produit de la magie collective. Alain refuse les importants, les fonctionnaires, la puissance des assemblées et l'arrogance des ministres. Le pouvoir n'existe pas sans association de la masse. Mais Alain ne refuse pas la démocratie. Il considère que le peuple est maître, mais ne doit pas s'abuser soi-même ou se laisser abuser. Le commandement ne doit pas venir des passions, mais de la tête qui doit juger. Il insiste sur le pouvoir de contrôle plus que sur la faculté de revendiquer. [...]
[...] La politique valable assure l'équilibre entre les l'éléments de l'ensemble sans tutelle de l'esprit. C'est le moyen d'assurer la maîtrise d l'esprit. Mais la limite de cette pensée est la baisse de crédit des politiciens. Alain n'a pas une approche économique et sociale (Propos sur l'Economique). Il a une vision statistique des choses. Il refuse le luxe et la dépense sans en voir le rôle stimulant, il n'est pas sensible aux progrès de la technique. Au contraire, il s'oppose aux impératifs de productivité et de croissance. [...]
[...] En 1933, Alain abandonne le professorat et s'installe au Vésinet dans une retraite active pendant laquelle il publie divers recueils de Propos, Autobiographie, Histoire de mes pensées en 1936. Il obtient le Grand Prix National de Littérature. Son influence et sa popularité sont égales à celles de Bergson, Michelet ou Guimet. Alain s'oppose aux éclats des maîtres romantiques, mais n'a pas de doctrine originale. Plutôt robuste rationalisme, un kantisme étrangement promené à travers d'infatigables observations des choses et des gens, corrigé par ses observations, voila toute la philosophie d'Alain Alain est moins un philosophe qu'un éveilleur d'esprits. [...]
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